Mi-vélo, mi-voiture, le Twike gagne en confort
SÉRIE D’ÉTÉ - Travaux d’étudiants (4) - Un système de pédalage plus efficace et un ordinateur de bord: un étudiant en master de l’EPFL améliore le confort des Twike, ces voiturettes électriques à deux places où le moteur peut être aidé par la force des jambes.
Hybride entre la voiture et le vélo électrique, le Twike de l’entreprise FINE mobile, possède un moteur, des pédales, une carrosserie légère et de la place pour un passager. Ce drôle d’engin a de nombreux atouts pour une utilisation urbaine, mais pêche encore pas son intérieur rudimentaire. Il avait notamment besoin d’une mise à niveau en matière d’électronique embarquée et d’une amélioration du système de pédalage. Adrien Hoffet, désormais diplômé de l’EPFL, a consacré son travail de master à perfectionner ce trois roues.
Un ordinateur embarqué pour plus de confort
Afin de se positionner comme une vraie alternative de transport en zone urbaine, le Twike –Twin Bike (vélo jumeau)- se devait d’offrir un système de navigation. L’ingénieur en électricité a donc intégré à son bord un mini-ordinateur –de type raspberry Pi-. Connecté sur le bus sériel de l’engin transportant les données et les signaux, ce boîtier très compact permet de relayer de nombreux paramètres à l’utilisateur. Diverses tâches peuvent être effectuées comme l’affichage de la vitesse, de la puissance de pédalage ou de la charge de la batterie sur un écran. Il est également possible de stocker les données en vue de statistiques ou d’analyses. Ce système a été mis en œuvre avec succès sur la version actuelle de la voiturette, le Twike 3, mais il a été conçu pour permettre l’exploitation de biens davantage de données sur le nouveau modèle qui sortira d’ici un ou deux ans.
Pédaler vite, mais en douceur
Autre problème de taille du Twike actuel: la transmission ressemble à celle d’un vélo (chaîne et vitesses) ce qui induit une mécanique compliquée au vu de la composition du véhicule ainsi que du bruit et de la maintenance. «De plus comme il n’y a que 5 vitesses, le pédalage est trop rapide lorsque la vitesse est élevée », explique Adrien Hoffet. L’entreprise lui a donc lancé le défi de développer un système léger et silencieux qui permette de se dépenser en offrant une plus grande liberté d’effort. Pour vaincre ce problème de confort, il a intégré un autre moteur ainsi qu’un élément électronique piloté par l’ordinateur de bord. Ce dernier mesure également les variables de la batterie et la vitesse de pédalage. Le contrôle par le Rasperry-Pi de ces différentes données permet de diminuer la résistance des pédales. De nouveaux réglages devront encore être effectués pour finaliser le système.
Allemagne-Suisse en Twike
Développé en Suisse dans les années 1990, ce moyen de transport écologique est désormais fabriqué en Allemagne par FINE mobile. C’est donc à Rosenthal, au centre du pays, que l’alumni a passé six mois. «Un chercheur de l’EPFL venait sur le campus avec son Twike, c’est là que j’ai découvert l’intérêt de ce moyen de transport », raconte le diplômé. Et lorsque son stage dans une autre entreprise tombe à l’eau. Il tente sa chance en postulant auprès de l’entreprise allemande. Bingo, puisque cette dernière était en plein développement de son nouveau modèle. Et durant son temps libre, Adrien Hoffet a rénové, dans les locaux de l’entreprise, un Twike, avec lequel il est rentré en Suisse à une vitesse de pointe de 85 km/h.