Les Repair Cafés sont de sortie!

Cela fait maintenant un an que le projet des Repair Cafés a vu le jour sur le campus de l’EPFL. Des étudiantes et étudiants motivés dans un cours de SHS, quelques obstacles, et le projet était lancé ! Aujourd’hui, Fix N’Replace est l’un des pôles d’Unipoly, une association œuvrant pour une écologie solidaire à l’EPFL et l’UNIL. Lors du lancement du projet, l’École des métiers (ETML) a accepté que des apprenties et apprentis de chez eux viennent les aider pour les réparations dans le cadre de leur formation. Et c’est au SPOT que cela se passe une fois par mois.

Un soutien précieux

Après le lancement du premier Repair Café, la question de la pérennité du projet s’est posée. « On a été contactés par Durabilité EPFL, le SPOT, puis par l’ETML qui nous a donné un bon retour, en disant que les apprenties et apprentis avaient été contents de venir. Il y avait plein de signes qui disaient qu’on devait continuer », raconte William Ducommun, étudiant et cofondateur du projet.

C’est grâce au soutien logistique et aux responsables du SPOT que l’équipe peut faire ses activités. « Nos locaux au SPOT sont parfaits pour des Repair Cafés. C’est incroyable, parce qu’il y a tout le matériel nécessaire, ainsi que des personnes pour nous aider si on a des questions ou si on doit faire des soudures compliquées ! », explique Paul Tissot-Daguette, un des membres ayant rejoint l’association suite à une réparation tumultueuse de broyeuse à papier.

Viens réparer ton objet !

Que tu aies rafistolé plusieurs fois un appareil ou que tu n’aies jamais touché un fer à souder, tu peux venir au Repair Café : une fois sur place, tu remplis tes coordonnées, tu es accompagné·e par un ou une apprentie, et le tour est joué ! « Il y a pleins de petits trucs qui ne sont pas compliqués. Parfois on change juste les piles et ça remarche. Il y a pleins de choses de base que tu peux apprendre facilement », explique Paul. « Les gens viennent avec leurs objets, on leur fait signer une décharge disant qu’on va faire de notre mieux, puis on essaye de réparer. Notre objectif est surtout d’encourager les gens à rester, pour voir comment ça se passe, et apprendre. »

Ce que les deux étudiants soulignent surtout, c’est que les gens ont la satisfaction de mettre en application leurs connaissances théoriques en réparant. « Et là, tu es face à ton mixeur qui ne marche pas et… bonne chance ! », raconte William en rigolant.

Les 10 ans des Repair Cafés

Le dimanche 7 mai prochain, l’équipe organise un énorme événement à l’occasion des 10 ans des Repair Cafés en Suisse, organisé avec la Fédération Romande des Consommateurs (FRC). « Il y aura tous les acteurs et actrices de la réparation et de la réutilisation qui vont venir à Lausanne pendant une journée. Dans l’après-midi, ce sera un méga Repair Café ! », se réjouit William. Stay tuned !

Les étudiantes et étudiants impliqués y voient un vrai projet d’entraide afin de se rencontrer et se coordonner entre Repair Cafés. « L’idée, c’est de créer du lien entre les réparateurices de Suisse romande, qu’on puisse bénéficier de l’expérience des autres et les aider quand ils ou elles sont en galère », rajoute William.

Un projet qui fait sens

Dès le départ, le projet a su canaliser les personnes qui étaient impactées par les questions de durabilité.

Si on peut faire réparer des objets quand ils sont cassés près de chez soi, il n’y a pas besoin d’en racheter. Donc ça rallonge leur durée de vie ! Ce qui est cool, c’est que ça diffuse ce savoir-faire.

De la machine à café au textile

Pour ce qui est des objets, l’équipe en a déjà réparés un large panel : des mixeurs, toasters et même des laptops ! « On s’occupe de tout ce qui est électronique, mécanique, impression 3D ; on fait tout, du moment que ce n’est pas dangereux », complète William. Par ailleurs, Fix N’Replace n’est pas la seule instance qui a pour vocation de donner une seconde vie aux objets ! Bientôt, le Point Smart, en collaboration avec Poséidon et l’unité Durabilité, accueillera des permanences pour réparer des téléphones portables, ce qui est parfaitement complémentaire avec ce que fait l’association.

« Chaque réparation est une anecdote ! », s’exclame le cofondateur. Aider les gens et rafistoler leurs propres objets leur apporte énormément. « Ce projet m’a appris à ne pas déclarer forfait trop vite. Il y a plein d’objets que je ne pensais pas réparables, comme des airpods, qu’on a réussi à réparer finalement. On essaye ! », souligne William.

L’équipe collabore également avec d’autres pôle d’Unipoly, avec qui elle organise des ateliers de réparation. « On est en collaboration avec l’équipe d’UP Fashion Lab, qui tient une friperie sur campus. Sans elle, on ne serait pas grand-chose ; les textiles, c’est la moitié de nos réparations ! ».

Un projet qui prend de l’essor

Avec pleins de projets sur le feu, une envie d’élargir l’horizon pour des ateliers avec un plus large public, les membres ne s’ennuient pas.

Le fait de reprendre ce projet, de le faire grandir, créer des ramifications et d’être avec des potes c’est trop cool !

L’équipe s’est agrandie et est ouverte à tout le monde : « On essaye de dire aux gens qui veulent nous rejoindre qu’ils n’ont pas besoin de compétences en réparation, il y a pleins de trucs à faire : logistique, communication... Là on est en période de recrutement, on cherche des gens motivés ! », ajoute Paul.

Les deux étudiants bouclent l’interview par le slogan de l’association : « Ramenez vos fesses et vos objets ! ».