«Les partisans de Taoua n'ont pas réussi à imposer sa nécessité»

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Questions à Jérome Chenal Responsable de la Communauté d'études pour l'aménagement du territoire CEAT
L'échec à Lausanne du projet de tour Taoua sur le site de Beaulieu met en lumière l'écart existant entre les conceptions urbaines, voire architecturales, des professionnels et les attentes d'une partie des habitants des villes. Jérôme Chenal souligne la défiance croissante à l'égard des experts et des édiles. Le chercheur relève également, dans le cas lausannois, la difficulté des partisans de la tour à convaincre. D'autant plus que l'enjeu, certes émotionnel mais mineur, n'a pas vraiment mobilisé le corps électoral. Face à la controverse et dans le doute, beaucoup de citoyens se sont abstenus ou se sont décidés à voter non.
Le Temps: Le succès du référendum contre Taoua n'accuse-t-il pas un hiatus croissant entre les urbanistes et les habitants des centres urbains?
Jérôme Chenal: Le décalage entre la ville rêvée des professionnels et la ville réelle a toujours existé. Ce qui est nouveau, c'est la libéralisation de la parole de la société civile. On assiste à une dilution du savoir des experts dans le savoir profane. Et cette parole exprime souvent de la défiance à l'égard des architectes et des urbanistes comme vis-à-vis des élus. La démocratie représentative est courtcircuitée. Le lieu des décisions n'est plus la scène politique mais la scène publique.
Suite de l'interview à lire dans le Temps du 15.04.2014