Les panneaux géothermiques d'Enerdrape attirent l'attention des jurés

© 2021 Enerdrape

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Le spin-off de l’EPFL - ENAC conçoit une solution de géothermie pour les bâtiments existants. Il a remporté, jeudi, la dixième Startup Champions Seed Night.

Installés dans des parkings, des tunnels ou des gares souterraines, les panneaux de la start-up représentent une source de chaleur renouvelable. Le nom Enerdrape est une contraction des mots anglais «energy» et «drape», soit un revêtement qui produit de la chaleur.

Une belle victoire, «à la fois en tant que seule femme finaliste, mais surtout en tant que cleantech», se réjouit Margaux Peltier, CEO et cofondatrice d’Enerdrape. La société vaudoise a remporté, ce jeudi, la dixième Startup Champions Seed Night. Le concours organisé par l’Ecole polytechnique de Lausanne (EPFL) et Venturelab opposait une vingtaine de jeunes entreprises suisses de tous horizons, notamment en medtech et biopharmacie.

La solution d’Enerdrape transforme n’importe quelle infrastructure souterraine – tunnels, parkings ou stations de métro – en source de chaleur ou de refroidissement pour les bâtiments qui les surplombent. D’une envergure de 1,2 mètre sur 60 centimètres, ces panneaux prennent en sandwich, entre plusieurs couches, un réseau de tuyaux dans lequel circule de l’eau. «Un prototype est déjà en place à l’EPFL. Dans le mois qui vient, une installation pilote d’une vingtaine de panneaux sera installée dans un parking lausannois», explique l’ingénieure.

Ces panneaux préfabriqués transforment les surfaces souterraines en échangeurs de chaleur: une solution d’énergie renouvelable qui, «à terme, sera fabriquée sur le continent où elle sera commercialisée. C’est notre objectif, pour que la production et le transport ne court-circuitent pas les réductions de CO2 engendrées par les panneaux eux-mêmes», dit la CEO.

Enerdrape est né en 2021, au sein du Laboratoire de mécanique des sols de l’EPFL. Ce projet est le fruit de l’expertise en géoénergie du professeur Lyesse Laloui, de l’expérience en géothermie du docteur Alessandro Rotta Loria et du projet de master sur les tunnels énergétiques de Margaux Peltier. «Nous avons réalisé que les solutions actuelles ne conviennent qu’aux nouvelles constructions. Elles ne permettent pas de cibler les infrastructures souterraines déjà existantes», décrit cette dernière.

La victoire de la compétition, jeudi soir, n’est pas le premier succès de la start-up. En septembre dernier, Margaux Peltier a déjà obtenu un financement Bridge Proof-of-concept, du Fonds national suisse (FNS) et d’Innosuisse. Auparavant, Enerdrape a reçu les soutiens des programmes Enable (EPFL), InnoSeed (ENAC), ainsi que de Climate Launchpad, Climate-KIC et Venture-Kick. Au total, ces aides représentent plus de 350.000 francs. D’ici quelques mois, l’équipe de cinq personnes lancera sa première levée de fonds «seed» dont l’objectif sera «de quitter le laboratoire en fin d’année», assure la chercheuse.