Les efforts en matière de durabilité produisent des effets concrets

Graphisme: Emphase © 2024 EPFL

Graphisme: Emphase © 2024 EPFL

Dix-huit mois après la publication de la première Stratégie Climat et Durabilité de l’EPFL, un état d’avancement recense les actions entreprises et les résultats obtenus dans les missions et les domaines où l’école peut agir pour réduire son empreinte environnementale.

L’EPFL a fait des progrès marquants depuis la publication en février 2023 de sa Stratégie Climat et Durabilité (SCD), tant en matière d’éducation, de recherche et d’innovation que dans le cadre de ses activités opérationnelles sur les campus. Un document retrace les principales avancées à mi-2024 et indique les prochaines étapes. Cet état d’avancement a été présenté à la direction de l’école lors de la rentrée académique de septembre.

Côté éducation, le premier cours commun destiné à l’ensemble des étudiantes et étudiants de première année de Bachelor a été testé en format pilote au printemps 2024 et touchera plus de 2000 élèves au printemps 2025. Un cours de Master pour former les assistant·es-étudiant·es qui aideront à encadrer ce cours a été lancé pour cela cet automne. Le personnel de l’école n’est pas oublié non plus, avec le développement en ce moment d’une formation en ligne «Vers un campus durable» qui sera déployée l’an prochain.

Le campus comme démonstrateur

Concernant le volet recherche, sept projets ont été lancés dans le cadre de l’initiative Solutions4Sustainability. Dans chacun des cas, un des campus de l’EPFL sert de démonstrateur pour des expériences dans des domaines aussi variés que l’énergie, le stockage de carbone, le numérique, les méthodes de stérilisation ou encore l’alimentation. La manière de conduire les recherches de manière plus durable est également au cœur du travail de transformation de l’EPFL, avec notamment le développement d’un calculateur des émissions de CO2 des activités de recherche. Cet outil a été testé dans toutes les facultés afin qu’il puisse être utilisé par tout laboratoire ou plateforme qui le souhaite.

«Devenir plus durable est souvent perçu comme synonyme de sacrifice ; laissons l'EPFL illustrer qu'un tel changement génère un écosystème plus dynamique, plus créatif, plus productif et plus humain.» Cette profession de foi, annoncée en introduction de l’état d’avancement de la SCD, s’accompagne d’exemples concrets sur les mesures prises dans une dizaine de domaines opérationnels, certains très sensibles au quotidien pour les membres de la communauté EPFL, comme l’alimentation ou les déplacements.

Moins d’émissions liées aux voyages

Concernant les voyages par exemple, la révision des directives a contribué à la réduction de l’impact carbone des voyages en avion. La nouvelle agence de voyages mandatée pour les réservations est tenue de respecter les limites imposées, telles que l’usage préférentiel de vols en classe économique et directs. Depuis la rédaction de l’état d’avancement de la SCD l’été dernier, un nouvel outil de réservation en ligne a été mis en place cet automne pour aider le personnel de l’EPFL à planifier les voyages en avion avec plus de simplicité et selon les règles en vigueur.

Les choses bougent également en ce qui concerne la pendularité, avec l’extension de la ligne de bus tl1, fruit d’une collaboration avec les transports lausannois et l’UNIL, qui permet de rejoindre le campus d’Ecublens directement depuis la gare de Lausanne. Une révision de la politique de stationnement est par ailleurs en cours: elle coïncide avec le remplacement de deux parkings par un bâtiment dédié à l’enseignement comprenant quatre amphithéâtres et un bâtiment de recherche de haute technologie. Le nombre de places de parking disponibles pour les usagères et usagers du campus ne sera cependant que très marginalement affecté grâce à la reconversion de places attitrées en places mutualisées accessibles à tout le personnel. Une hausse progressive et proportionnée des tarifs de stationnement est en cours de discussion afin de rendre la voiture moins attractive que les transports publics. Pour promouvoir la mobilité durable, les subventions pour des abonnements de transport public ont été renforcées, tout comme les infrastructures pour le vélo.

Une alimentation plus durable

La restauration est un autre thème où changer ses habitudes n’est pas toujours simple, mais dont l’impact est spectaculaire au niveau environnemental. Par exemple, le volume de déchets alimentaires a diminué de moitié entre 2020 et 2023. De même, la quantité de produits carnés, première source d’émissions carbone de l’alimentation, a considérablement été réduite, tant en quantité dans les assiettes qu’en proposition dans les menus, avec un travail remarquable sur l’offre végétarienne, comprenant des produits de saison et le plus souvent possible locaux. Les recettes soignées qui sont proposées montrent que cette forme de nutrition est variée, colorée, savoureuse et équilibrée.

D’autres développements importants sont listés dans l’état d’avancement de la SCD, comme la diminution de 29% des émissions liées à l’énergie consommée entre 2019 et 2023. Dans l’ensemble, l’EPFL a réduit de 22% les émissions quantifiées liées à ses activités, soit plus de la moitié de l’objectif global de réduction de 40% d’ici 2030. Cependant, la croissance de l’école absorbe une grande partie des optimisations et des mesures de sobriété, rendant les réductions à venir d’autant plus difficiles. Par ailleurs, de nombreuses sources d’émissions indirectes liées à des tiers, dites de «scope 3», restent non quantifiées: elles concernent surtout les achats de biens et services, dont la valeur pourrait doubler le bilan carbone de l’institution. Sur cet aspect, l’école fait également des progrès, en partenariat avec ses fournisseurs et en menant une réflexion de fond sur les appels d’offres.

Plus d’arbres, moins de consommation

L’état d’avancement de la SCD met enfin l’accent sur de notables améliorations pour la communauté EPFL, comme la plantation de 600 arbres et arbustes sur le campus d’Ecublens pour réduire les îlots de chaleur, améliorer la qualité de l’air et offrir plus de convivialité. On citera également la mise en œuvre d’initiatives promouvant la circularité et le réemploi: par exemple, en ce qui concerne les téléphones portables, l’EPFL a lancé le Point Smart pour des réparations rapides à prix coûtant et le concours «Old but Gold» pour récompenser les personnes qui prolongent la durée de vie de leur appareil.

Pour finir, l’évolution se remarque également dans la politique extérieure de l’institution. La publication récente d’une charte de placement responsable en est le témoin: en excluant les compagnies dont plus de 10% du chiffre d’affaires est lié aux énergies fossiles, l’EPFL envoie au monde le message qu’il n’est plus possible de ne pas changer.

«Ces changements tangibles démontrent le dynamisme et l’engagement de la communauté en la matière», applaudit Gisou van der Goot . La vice-présidente pour la transformation responsable remercie toutes les personnes qui y ont contribué: «Ces collaborations sont indispensables pour continuer l’effort engagé. Et toute nouvelle idée est la bienvenue!»


Auteur: Emmanuelle Marendaz Colle

Source: Durabilité

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