Les associations d'étudiants font vibrer le campus

Montage de Balélec, le 2 mai dernier. © Alain Herzog/EPFL

Montage de Balélec, le 2 mai dernier. © Alain Herzog/EPFL

Dossier Associations d'étudiants (1/2) - Mener de front études d’ingénieur et engagement associatif, c’est le défi relevé par les membres des 76 associations et autant de commissions reconnues par l’EPFL. Leur objectif: se rencontrer, partager un sport, une passion ou encore œuvrer pour une bonne cause. Tour d’horizon.

La 38e édition de Balélec a mis le feu à l’EPFL vendredi dernier, transformant comme chaque année le campus en l’un des plus grands festivals sur une soirée en Europe. Un tour de force renouvelé grâce au travail acharné des étudiants engagés au sein de l’association Balélec, qui s'activent depuis douze mois en prévision de l’événement. Et les amateurs de musique live ne sont pas les seuls à porter haut les couleurs de l’EPFL au travers d’une association. Forum EPFL organise le plus grand salon de recrutement d’Europe, la Junior Entreprise a été nommée meilleure junior entreprise d’Europe, l’association des étudiants en physique vient de remporter le tournoi international des physiciens à Moscou… les exemples de la créativité et de la motivation des étudiants abondent.

Du théâtre à la découverte de l’espace

Depuis la création de la première association en 1948 (celle du CHUL, le Chœur universitaire) et de l’AGEPoly en 1951, jusqu’aux plus récentes avec le Speedcubing (fondée par le recordman suisse de la résolution de Rubik’s cube), 76 associations animent le campus d’Ecublens au rythme des événements culturels, festifs ou sportifs. Ces associations sont centrées sur l’intégration des étudiants étrangers, le développement de contacts avec les entreprises, le bénévolat ou encore des domaines aussi variés que l’improvisation théâtrale, le développement durable, les jeux de rôle, l’astronomie (Callista, photo ci-dessous) ou l’escalade. Sans oublier le côté festif, avec l’organisation de plusieurs événements par semaine, en journée ou en soirée. « Le choix est immense : nous avons près de 140 associations et commissions au total, et en moyenne 6 à 8 nouvelles associations se créent chaque année », souligne Heidy Traill, en charge de la gestion des associations à l’EPFL.

Mais qu’est-ce qui motive donc les étudiants à se consacrer à un projet associatif entre deux exercices d’analyse ou la préparation des examens ? « Ce qui m’a attiré dans l’organisation de Balélec, c’est de voir comment un groupe d’étudiants peut monter en une année un festival de 15'000 personnes», explique Julien Marin-Cudraz, président du comité de Balélec pour l’édition 2018. S’il avouait quelques jours avant le festival ressentir «beaucoup de stress », il souligne aussi l’expérience inoubliable que cela représente. « Etre dans une association, c'est partager la préparation d'un projet et y trouver un groupe uni s'alliant pour un même but. Et plus l'événement organisé approche, plus toutes les personnes impliquées se serrent les coudes et mettent les bouchées doubles pour son bon déroulement .» Une émulation indispensable quand il faut trouver la motivation pour tout démonter aux petites heures du matin, avant de rendre au campus son aspect habituel.

Acquérir des compétences utiles

L’éventail de l’expérience associative à l’EPFL est l’occasion pour les étudiants de développer des compétences complémentaires à leur formation académique : gérer un projet de A à Z, travailler en équipe, se confronter à la réalité du terrain, ou encore maîtriser son temps de travail et respecter un budget. Autant de qualités qui leur seront utiles à l’issue de leurs études. Quant aux associations comme Forum EPFL ou la Junior Entreprise, elles développent des liens encore plus étroits avec le monde professionnel.

Reste que les associations EPFL ne sont pas des start-ups et doivent garder pour objectif principal d’être au service de la communauté estudiantine. « Même les associations qui fonctionnent avec un gros budget doivent avoir un idéal tourné vers la communauté du campus, précise Daniel Chuard, délégué à la formation de l’EPFL. Nous vérifions que les associations ne thésaurisent pas plus que nécessaire en leur demandant de verser le surplus à d'autres associations.»

Un équilibre à trouver

Le foisonnement associatif ne profite pas qu’à la communauté étudiante : pour l’Ecole, la présence d’associations aussi diverses et de manifestations désormais incontournables représente une précieuse richesse. Grâce à elles, l’EPFL est un lieu d’études réputé pour son dynamisme et sa diversité. C’est pourquoi elle soutient les projets des étudiants en mettant à leur disposition des outils et des ressources pour les aider à concilier vie associative et études.

Car c’est bien là que l’équilibre est délicat : s’investir dans un comité ne doit pas mettre en péril la réussite académique. Pour cela, l’appui des étudiants ayant plus d’expérience est crucial. L’AGEPoly propose notamment de créer en son sein des commissions, qui fonctionnent comme une association, mais bénéficient d’un encadrement et d’un soutien logistique. De plus, de nombreuses associations EPFL profitent d’un coup de main salvateur de la part des Alumni. « L’engagement des anciens étudiants est très important et permet aussi la transmission de la mémoire des associations. On fait parfois face à un éternel recommencement à chaque changement de comité », indique Daniel Chuard.

Ne pas multiplier les associations

A l’avenir, le nombre d’associations sur le campus devrait rester stable, même s’il est passé d’une cinquantaine à plus de 70 en cinq ans. Les locaux et les ressources disponibles étant limités, l’Ecole ne souhaite pas multiplier les associations actives dans un domaine. «Nous sommes conscients de l’implication des étudiants, et le retour sur image pour l’EPFL est très important. Nous essayons de dégager des espaces supplémentaires, notamment avec des casiers pour le matériel, mais il est vrai que nous sommes limités », souligne la responsable des associations. Pour ceux qui souhaiteraient se lancer dans
l’aventure, l’école encourage donc plutôt les étudiants à rejoindre une association existante, quitte à créer une nouvelle commission sur un thème spécialisé.

Comment créer son association
Daniel Chuard, délégué à la formation de l’EPFL, explique les critères à remplir pour être reconnu en tant qu’association et bénéficier d’un soutien de l’Ecole.
Qui peut fonder une association EPFL?
Tout le monde, à condition que l’association soit ouverte à toute la communauté estudiantine et n’exclue personne. 50% des membres aux moins doivent être étudiants, même si les membres externes sont autorisés. De manière générale, il n’y a pas de droit à la reconnaissance d’une association: l’EPFL peut refuser une demande de reconnaissance si elle estime que l’association ne va pas contribuer positivement à la vie estudiantine, à l’intégration ou à l’animation du campus.
De quelles aides une association peut-elle bénéficier?
L’EPFL soutient financièrement des projets proposés par des associations à travers un budget géré par le Domaine de la formation. L’objectif est que les associations soient indépendantes, mais nous soutenons une quarantaine de projets par an, pour certains jusqu’à hauteur de 20'000 francs. En retour, les associations doivent tenir une comptabilité détaillée, vérifiée par une fiduciaire pour les plus grandes. De plus, les associations qui ont des fonds propres qui dépassent leurs besoins doivent redistribuer le surplus à des projets liés aux activités estudiantines ou à la Fondation pour les étudiants de l’EPFL. L’école apporte aussi un soutien en mettant des locaux et du matériel à disposition, en proposant un coaching et des conseils par nos différents services pour l’organisation d’une manifestation, et en offrant des formations sur la comptabilité, la communication et la gestion des réseaux sociaux aux membres des comités.
La vie associative est-elle reconnue dans le cursus d’un étudiant?
Oui, l’EPFL reconnaît l’expérience associative en la mentionnant dans les suppléments aux diplômes de Bachelor et de Master, pour les étudiants ayant été membres d’un comité au minimum durant une année. Mais la participation à une association est surtout l’occasion d’enrichir sa vie d’étudiant et d’apprendre des compétences variées.