«Le travail était difficile, mais gratifiant»

Yannis Ulrich, Pavlo Kashko, Rayan Harfouche, Tobia Fjellman et Jan Jakub Frybes © 2022 EPFL / Alain Herzog - CC BY-SA 4.0

Yannis Ulrich, Pavlo Kashko, Rayan Harfouche, Tobia Fjellman et Jan Jakub Frybes © 2022 EPFL / Alain Herzog - CC BY-SA 4.0

Arrivés 3e à l'International Physicists' Tournament 2022, les membres de l’équipe de l’EPFL se sont investis durant 8 mois dans la préparation du concours. Rencontre avec des étudiants passionnés de physique.

Quelle est la hauteur maximale de laquelle un morceau de craie peut tomber sans se casser? De quels paramètres dépend cette hauteur et existe-t-il des techniques de chute ou de lancé qui minimisent la probabilité de casse? Voici l’un des 17 problèmes qui ont été soumis aux participants de l’édition 2022 de l’International Physicists' Tournament, un concours international de physique qui a eu lieu en Colombie du 9 au 15 mai 2022. «C’est le problème qui nous a le plus marqués parce qu’on y a consacré le plus de temps. Nous avons commencé à y réfléchir en septembre 2021, et l’avons terminé à peine 3 heures avant de devoir le présenter pendant la compétition», indique Jan Jakub Frybes. Au total, les élèves de physique de l’EPFL auront fait tomber 4 000 craies pour leurs expériences. Un effort payant puisque leur travail sur cette question a obtenu la meilleure note de tout le tournoi, tous problèmes et équipes confondus.

Une préparation riche

Au classement, l’équipe suisse a décroché la 3e place parmi les 15 équipes finalistes du concours. Pour y arriver, les élèves ont dû adopter une approche complète. «Il faut d’abord construire une théorie, la simuler pour prouver qu’elle montre bien les effets voulus, puis la comparer avec une expérience. Si besoin, on doit ensuite ajuster la théorie et recommencer le processus», détaille Yannis Ulrich. Ils relèvent aussi l’importance et l’intérêt d’un travail en équipe. «J’ai beaucoup apprécié le fait de pouvoir collaborer, partager des informations et réfléchir avec un groupe aussi riche en diversité (8 nationalités pour 6 participant·e·s). C’est quelque chose que je n’avais pas beaucoup expérimenté dans mes cours à l’EPFL», estime Rayan Harfouche. Il a également fallu questionner des professeur·e·s de l’EPFL et prendre contact avec des expert·e·s à l’international. Au total, les membres de l’équipe évaluent avoir consacré chacun·e en moyenne 30 heures par semaine à ce concours, en parallèle à leur cursus à l’EPFL. «Nous y avons passé quelques nuits blanches et les trois dernières semaines, on ne faisait plus que ça», continue Yannis Ulrich, qui a été le seul à réussir à être à jour avec ses cours.

L'équipe suisse lors de la remise des prix de l'International Physicists' Tournament 2022 © IPT 2022© 2022 EPFL

En plus de la présentation des résultats, les participant·e·s au tournoi avaient également à jouer le rôle d’Opponent et de Reviewer. «Chacun a ses propres préférences, mais dans mon cas, j’ai particulièrement apprécié être Opponent, explique Pavlo Kashko. Pour pouvoir poser toutes les questions qui me venaient à l’esprit et assouvir ma curiosité sur la manière avec laquelle les autres équipes avaient résolu un problème. Ce n’est pas juste de la critique, mais plutôt une discussion constructive.»

De son côté, Jan Jakub Frybes s’est découvert un talent de Reviewer. Ce rôle doit diriger la discussion entre les deux autres partis, une sorte d’animation/modération qui se prépare en équipe. «C’était une performance digne d’un talk-show. À tel point que des rumeurs courent sur les facilités de l’équipe suisse pour ce rôle», ajoutent les étudiants.

Des retombées gratifiantes

Après le stress des premiers jours de la compétition, l’ambiance s’est vite détendue. «Nous avons pu avoir des moments d’échange avec des physicien·ne·s du monde entier. Ce sont des rencontres exceptionnelles et des contacts que l’on conservera, assure Tobia Fjellman. J’en garde un très bon souvenir et ne peux que recommander aux futur·e·s élèves de l’EPFL de participer au tournoi. Je pense toutefois que l’EPFL pourrait davantage soutenir ce type de projet en intégrant mieux leur préparation dans le cursus, comme cela se fait dans d’autres écoles.»

Grâce à cette expérience, les cinq élèves de physique ont beaucoup appris et pris confiance en leurs capacités. Ils ont également développé de visibles liens d’amitié et gagné en motivation. «De voir des gens motivés, c’est forcément motivant», déclare Jan Jakub Frybes. Et si c’était à refaire? «On aimerait plutôt passer le flambeau à une autre équipe de 3e années pour que l’expérience profite aussi à d’autres, poursuit-il. Mais s’il manque des membres, on sera là!».

Remerciements:

«On ne peut pas oublier que cette grande aventure n’aurait pas été possible sans un grand appui financier (les expériences et les voyages ont été financés par l’École) et logistique (nous avons eu notre propre laboratoire), ainsi que toutes les personnes qui nous ont aidées: Jean-Marie Fuerbringer, Jean-Philippe Ansermet et Evgenii Glushkov en tant que team-leaders, l’équipe de l’ETHZ avec laquelle nous avons coopéré, les autres membres de l’équipe: Elias Rothlin, Zayneb El-Omari, Adrian Woyke, Quentin Gallien ainsi que de nombreux professeur·e·s de diverses sections de l’EPFL.»


Auteur: Nathalie Jollien

Source: SKIL - Student Kreativity and Innovation Laboratory

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L'équipe suisse lors de la remise des prix de l'International Physicists' Tournament 2022 © IPT 2022
L'équipe suisse lors de la remise des prix de l'International Physicists' Tournament 2022 © IPT 2022
© 2022 EPFL / Alain Herzog - CC BY-SA 4.0
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