Le milieu de la recherche au service de l'innovation à venir

Ces vingt dernières années, l’investissement dans la recherche, le développement et l’innovation a plus que triplé ^[1]. En 2019, les organisations (industrie, gouvernements et milieu universitaire) du monde entier ont dépensé la somme vertigineuse de 2300 milliards de dollars en recherche et développement (R&D). D’après une étude de McKinsey, les entreprises actives dans le secteur du médical et de la pharmaceutique ne sont pas les seules à investir. Les entreprises spécialisées dans des secteurs allant des hautes technologies à l’automobile en passant par les biens de consommation dépensent environ 20% de leurs recettes dans l’innovation et la recherche^[2]. Mais d’où proviennent toutes ces nouvelles idées?

L’industrie se tourne de plus en plus vers les universités et leurs écosystèmes de laboratoires de recherche, d’étudiantes et d’étudiants, de start-up et d’entreprises pour obtenir ces réponses.

Il y a peu de temps encore, le démarrage d’un partenariat n’était pas des plus simple. Les entreprises ne savaient pas par où commencer, à qui s’adresser et quelle était la meilleure façon de tirer parti des idées prometteuses émanant des universités.

KNOVA: un nouvel accélérateur qui permet aux entreprises de tirer parti du milieu universitaire et de découvrir le futur de leur innovation

La Vice-présidence pour l’innovation a imaginé une solution: KNOVA, un programme d’accélération en immersion d’un an, qui permet à l’industrie d’explorer le potentiel de l’écosystème d’innovation de l’EPFL et de comprendre comment utiliser ces nouvelles idées pour développer leur activité. Pour participer au programme, l’entreprise doit allouer du temps de travail d’une employée ou d’un employé (généralement une personne dirigeant une équipe d’innovation ou de développement commercial) à cette expérience. Cette personne a accès à un bureau à l’EPFL Innovation Park et fait partie d’une cohorte d’entreprises axées sur l’innovation. Ensemble, ces entreprises bénéficient d’un programme d’ateliers sur l’innovation ouverte et travaillent également de manière individuelle pour alimenter leur pipeline d’innovation. Elles sont accompagnées d’une équipe pluridisciplinaire et bénéficient d’un responsable de compte EPFL dédié.

Grâce à sa connaissance approfondie de l’entreprise participante, le responsable de compte s’emploie à découvrir de nouveaux partenariats, à identifier des opportunités intéressantes et à permettre aux entreprises d’accéder à la valeur offerte par les laboratoires, les start-up et les autres entreprises de l’EPFL. En retour, non seulement l’entreprise participante découvre de manière complète l’EPFL et les avantages d’un partenariat, mais aussi elle établit aussi des liens en échangeant des idées et des bonnes pratiques sur l’innovation avec les autres entreprises de l’écosystème, actives dans différents secteurs.

A la rencontre des six entreprises de la cohorte KNOVA 2022

Chargeurs

Chargeurs est un groupe d’entreprises multidimensionnel comptant 2'500 employés dans le monde entier. Il a été créé en 1872 en tant que société de navigation. Plus récemment, l’entreprise s’est concentrée sur quatre activités principales: les textiles, les produits de luxe, la gestion des musées et le bien-être. « Nous avons nommé un nouveau directeur général il y a environ 7 ans », explique Antoine Aminot, membre du département Innovation du groupe. « Depuis, nous mettons l’accent sur le développement de l’innovation au sein de l’entreprise, ce qui comprend l’établissement de partenariats avec le milieu académique. » Chargeurs fait partie du programme KNOVA depuis le début. Pour l’entreprise, il ne s’agit pas seulement de collaborer avec l’université, mais également de participer à des workshops, à des conférences et tisser des relations qui aident le groupe Chargeurs à comprendre l’environnement de l’EPFL.

Grâce à notre place dans le programme KNOVA, nous bénéficions d’une vue d’ensemble de l’écosystème de l’EPFL.

« En plus de travailler avec de nouvelles technologies qui émanent des laboratoires, nous avons également l’occasion d’échanger des idées et de relever des défis avec des start-up et des entreprises au sein de l’EPFL Innovation Park. » D’ici la fin du programme, Antoine Aminot espère avoir signé plusieurs accords de partenariat avec différents laboratoires de l’EPFL, notamment dans les domaines des matériaux et de la chimie.

EDGE

EDGEaide ses clients à se concentrer sur leurs activités principales en les déchargeant des processus administratifs courants. De la gestion des données à l’accompagnement du développement géographique et aux certifications, EDGE travaille avec un ensemble d’entreprises, de la start-up à la multinationale. Ancien étudiant de l’EPFL, Paul Gemperle est aujourd’hui président et directeur général d’EDGE et suit le programme KNOVA.

Pour moi, c’est simple: si vous voulez envisager l’avenir, vous devez vivre dans le futur. Et il n’y a pas de meilleur endroit que les universités pour le faire!

Pour l’équipe EDGE, c’est l’occasion d’esquisser les différentes opportunités et possibilités que peut offrir le milieu universitaire. « Je voulais vraiment revenir à l’école! J’avais plein d’idées lorsque j’ai intégré le programme », déclare Paul Gemperle. « Au fur et à mesure que j’en apprends sur l’EPFL et l’innovation possible, différentes pistes se forment. J’espère que d’ici la fin du programme, j’aurai développé de nouvelles relations durables, stimulantes et concrètes.»

IKEA of Sweden

La vision d’IKEA est bien connue: améliorer le quotidien des gens. Et pour Stefan Rothmaier et Raffaele Giovinazzi, l’une des manières d’y contribuer passe par leur participation au programme KNOVA. Le binôme travaille à la fois avec des chercheurs, des start-up « early stage » ou plus matures, jusqu’au stade de la commercialisation. « L’innovation et l’entrepreneuriat font partie de notre ADN chez IKEA », explique Raffaele Giovinazzi. « Nous pensons que l’association des idées issues de la recherche combinée avec notre connaissance du quotidien des gens peut contribuer à l’améliorer. » Stefan Rothmaier partage l’avis de son collègue.

La magie opère lorsque nous pouvons associer l’entreprise, les clients et les nouvelles technologies pour développer IKEA ensemble, en travaillant en partenariat

L’équipe IKEA s’intéresse notamment à la durabilité et à l’économie circulaire. « Comment développer des articles qui peuvent être facilement réutilisés, fabriqués de sorte à éviter le gaspillage, et expédiés de manière intelligente? », s’interroge Stefan Rothmaier. L’équipe profitera du programme KNOVA pour établir un meilleur lien avec le campus EPFL mais aussi pour se rapprocher et apprendre des autres entreprises installées à l’Innovation Park qui partagent des défis similaires.

Kistler

Kistler est le leader mondial de la technologie de mesure dynamique. Il aide ses clients à comprendre les forces, les pressions et les contraintes qui impactent leurs équipements, ce qui permet une amélioration des produits et une réduction des coûts. Gerrit Schatte est en charge du développement d’affaires et de la gestion de projets de l’Innovation Lab de Kistler. « L’objectif de notre entreprise est de rester à la pointe de la technologie de mesure », confie-t-il. « Dans le cadre du programme KNOVA, nous pouvons avoir une vue d’ensemble des tendances et, surtout, apprendre à connaître les personnes qui les développent. » Les objectifs de Kistler pour le programme sont doubles: avoir accès aux talents de l’ingénierie et former les ingénieurs à l’application pratique de la mesure piézoélectrique.

Il est important pour les entreprises qui veulent être au plus haut niveau d’être proches de l’innovation dans les universités et de ne pas perdre le contact. La collaboration avec le milieu de la recherche est un élément essentiel pour être en permanence innovant.

RUAG

RUAG est une société appartenant à la Confédération helvétique, responsable de la gestion du cycle de vie, de l’exploitation et de la disponibilité des systèmes de l’Armée suisse. Elle est un partenaire clé des acteurs de la gestion de l’urgence et de la sécurité de la Suisse et développe à ce titre son pôle de cyberdéfense à l’EPFL. Yann Donon, membre de l’équipe Innovation de RUAG, dirige leurs travaux avec le programme KNOVA.

Nous savons qu’il y a un grand potentiel dans le milieu académique en général, et à l’EPFL en particulier.

« Nous voulons utiliser le programme KNOVA comme point de départ pour apprendre à connaître les professeurs, les chercheurs, et les différentes entreprises qui émanent de l’EPFL », dit-il. Au cours de l’année, ils espèrent s’établir sur le campus et commencer à créer les bases d’une relation à plus long terme. « Il faut que ce soit un processus à double sens », poursuit Yann Donon. « En plus d’apprendre des start-up, nous souhaitons aussi apporter notre expertise aux innovations qui sortent de l’université. »

Sensirion

Sensirion a débuté comme start-up de l’ETH de Zurich. Vingt ans plus tard, après une entrée en bourse réussie en 2018, Sensirion compte aujourd’hui plus de 1 000 employés répartis en Suisse, en Asie et aux États-Unis. L’entreprise fabrique des microcapteurs – des capteurs intégrés à des puces en silicium qui peuvent mesurer la température, l’humidité ou des flux liquides et gazeux – et en vend plus de 200 millions par an. Lukas Bürgi est responsable du département Sensor Innovation et a rejoint le programme KNOVA. « En tant que spin-off de l’ETH, nous avons déjà d’excellentes relations avec le milieu universitaire en Suisse alémanique », explique-t-il. « Nous souhaitons donc renforcer notre réseau en Suisse romande. » Selon Lukas Bürgi, l’un des avantages du programme est la rapidité avec laquelle des relations sont établies.

Nous sommes sur place, ce qui permet d’organiser des réunions plus courtes et moins formelles avec les laboratoires et les start-up – la barrière à l’entrée est moins élevée

Les objectifs de Sensirion pour cette année sont de mieux comprendre l’innovation qui émane de l’EPFL et, peut-être, de démarrer une nouvelle collaboration.

Vous souhaitez en savoir plus sur KNOVA?

Si vous êtes chercheuse ou chercheur, ou si vous travaillez dans une start-up de l’EPFL, et que vous souhaiteriez explorer des synergies avec des entreprises de la cohorte de cette année, contactez Federico Matteini, Directeur du programme KNOVA.