Le feu passe au rouge, le véhicule freine tout seul...

Membres de l’industrie automobile européenne et de la communauté scientifique, dix-sept partenaires, dont l’EPFL, présentent aujourd’hui l’avenir de la conduite automatisée à l’occasion du HAVEit Final Event. Ce projet, financé par l’Union européenne, a pour but d’améliorer la sécurité et l’efficacité des véhicules, mais aussi d’assurer une place de choix à cette industrie au niveau mondial.

Un véhicule automatisé circule au cœur d’un chantier, sans que le conducteur ne tourne, ni n’actionne une seule fois l’accélérateur ou les freins. Sur une route à deux voies, une voiture en dépasse une autre, la personne au volant ayant simplement appuyé sur un bouton. Sur l’autoroute, un camion détecte à l’avance la présence d’un ralentissement et modère son allure…

Toutes ces actions hautement automatisées sont développées en collaboration entre l’industrie automobile européenne et la communauté scientifique, dans le but de rendre la conduite plus sûre, plus respectueuse de l’environnement et plus confortable. Ces innovations seront présentées aujourd’hui et demain au Final Event du projet HAVEit (Highly automated vehicles for intelligent transport), à Borås et au Hällered Volvo test track, en Suède.

Dix-sept partenaires pour assurer l’avenir

Dix-sept partenaires de l’industrie automobile européenne, dont Continental, Volvo, Volkswagen, l'Agence spatiale allemande (DLR), ainsi que l’EPFL, ont œuvré ensemble dans le cadre du projet HAVEit. En plus du développement d’innovations technologiques et scientifiques de pointe, ce projet a pour but de réunir les ressources en matière de recherche et développement et ainsi assurer à l’Europe une place de premier ordre dans le domaine au niveau mondial.

Des hybrides d’un genre nouveau

L’un des sept véhicules présentés lors du Final Event a été doté d’une invention développée à l’EPFL. Il s’agit d’un bus utilisant une technologie améliorant l’efficacité énergétique des moteurs hybrides, combinant un fonctionnement électrique et à essence. Avec cette innovation, appelée «hybrid driveline control», le passage entre les modes électrique et à essence se fera par exemple automatiquement dans les descentes afin de stocker l’énergie produite par les freins. Une action rendue possible grâce à la collecte d’informations très précises par différents capteurs. Plus qu’un simple contrôle automatique de la machine, ce système permet au conducteur d’avoir accès à ces données, d’adapter sa conduite et même d’avoir un feedback durant et après chaque trajet.

Un des aspects les plus importants de l’«hybrid driveline control» est la capacité, mise au point en collaboration avec Volvo, à détecter la couleur d’un feu de signalisation à une distance allant jusqu’à 130 mètres. Développée au Laboratoire de production microtechnique (LPM), une caméra installée à l’avant du bus transmet les informations qu’elle capte à un ordinateur de bord qui collecte et compulse toutes les données concernant l’environnement du véhicule. Cette caméra a été conçue pour résister aux reliefs accidentés et à des températures très basses propres aux routes d’Europe et d’ailleurs. Des algorithmes spécifiques permettent de reconnaître un feu rouge parmi toutes les autres informations enregistrées. Ils corrigent également automatiquement la relativement mauvaise qualité des images, les régulations en vigueur n’autorisant actuellement pas des appareils plus sophistiqués sur les automobiles. Le professeur Peter Ryser, du groupe de production design au LPM, présentera le travail de son équipe demain en Suède.