Le centre EcoCloud fait peau neuve et élargit ses activités

Green IT and computing  © peach_fotolia / Adobe Stock 2022

Green IT and computing © peach_fotolia / Adobe Stock 2022

Depuis le 1er janvier 2022, le centre EcoCloud de l’EPFL est dirigé par le professeur David Atienza. La mission du centre a été élargie, avec un nouvel intérêt tout particulier pour la recherche fondamentale et la formation dans le domaine du cloud computing durable.

«Historiquement, l’objectif principal de l’EcoCloud est de fournir des technologies en collaboration avec des entreprises de premier plan dans le domaine des technologies de l’information (TI) pour les aider à optimiser la vaste infrastructure de cloud computing des systèmes de cloud public», explique David Atienza. «Aujourd’hui, nous nous intéressons à l’ensemble de l’écosystème informatique pour développer l’informatique multiniveau durable, du cloud à la périphérie», ajoute-t-il. «Notre objectif est de repenser tout l’écosystème et la manière dont nous pouvons fournir des solutions informatiques capables de rendre l’informatique plus durable. Notamment, l’objectif est d’optimiser les ressources utilisées pour l’informatique afin de réduire les impacts sociaux et environnementaux liés aux infrastructures et aux usages numériques. Les mesures à cet effet incluent l’optimisation des matériaux, de l’énergie, de l’eau ainsi que d’autres ressources rares, et la création d’une économie circulaire pour l’infrastructure informatique, en considérant l’impact du numérique sur l’environnement, de la production au recyclage des composants du cloud computing.»

L’infrastructure informatique comme moteur pour une société durable

«En collaboration avec la Faculté des Sciences et Techniques de l’Ingénieur (STI), la Faculté informatique et communications (IC), la Faculté de l’Environnement Naturel, Architectural et Construit (ENAC) et la Faculté des sciences de base (SB), nous avons défini des piliers ou orientations d’applications informatiques pluridisciplinaires qui sont stratégiques pour elles», déclare David Atienza.

Quatre projets multicentriques sont prévus pour 2022 dans les domaines de recherche suivants: l’apprentissage profond durable et à faible consommation d’énergie (en collaboration avec le Centre pour les systèmes intelligents (CIS) et le Centre d’imagerie), la durabilité des calculs et du stockage des données pour le calcul scientifique (en collaboration avec le Centre spatial et le Centre de l’énergie), les villes intelligentes et les moyens de transport durables (en partenariat avec l’association FUSTIC, le CIS et le Centre CLIMACT) et les systèmes fiables à faible consommation d’énergie, y compris la technologie du bitcoin (en collaboration avec le Centre pour la confiance numérique).

Outre ses projets de recherche multicentriques sur des applications spécifiques, l’EcoCloud travaillera également sur des technologies fondamentales pour permettre des infrastructures informatiques durables, telles que les plateformes de calcul et de stockage à énergie minimale, ou sur des approches pour maximiser l’utilisation des énergies renouvelables dans les centres de données et le déploiement de services informatiques.

De plus, dans cette nouvelle ère de la recherche en cloud computing durable, l’EcoCloud continuera à travailler et à renforcer sa collaboration de longue date avec des partenaires informatiques historiques dans le cadre de son programme IAP (Industrial Affiliates Program), comme Microsoft, HPE, Intel, IBM, Huawei ou Facebook, qui ont confirmé leur intérêt pour la poursuite de leur collaboration avec le centre sur ses nouveaux sujets de recherche via leur affiliation à l’IAP.

Un nouvelle plateforme de recherche sur l’informatique durable

«Nous prévoyons de créer une plateforme expérimentale dédiée à la recherche multidisciplinaire sur l’informatique durable au sein de l’EPFL», dévoile David Atienza. Sur cette plateforme, l’EcoCloud mettra à disposition le personnel informatique spécialisé pour assister et soutenir les laboratoires de l’EPFL dans la réalisation de tests associés aux projets proposés de recherche informatique multicentrique et aux infrastructures cloud. «Cette année, les activités de recherche se concentreront sur les projets convenus avec les différentes facultés et les différents centres de l’EPFL, mais à l’avenir, nous espérons que les appels ouverts à toute personne de l’EPFL intéressée par la recherche associée au numérique responsable seront soutenus par l’EcoCloud.

Bonnes pratiques pour l’infrastructure informatique

La diffusion des bonnes pratiques pour une infrastructure informatique durable est une autre mission essentielle de l’EcoCloud. «En coopération avec la Vice-présidence pour la transformation responsable (VPT), nous allons développer un cours sur les fondements de l’informatique durable destiné aux étudiantes et étudiants de l’EPFL au niveau master, lequel sera proposé par la Section d’ingénierie électrique (SEL) et la Section de l’informatique (SIN) à l’ensemble du campus», rapporte David Atienza. «La formation continue des professionnels est également importante. Nous prévoyons de proposer des formations aux entreprises afin de les soutenir et de les aider dans leurs processus de numérisation et de leur faire comprendre comment mettre en œuvre les technologies et les processus informatiques les plus durables possibles.»

«L’informatique est le moteur de notre monde numérique. Avec un taux de croissance annuel composé de plus de 16%, le cloud computing doit adopter une stratégie de responsabilité numérique pour soutenir le progrès économique et le développement sociétal sans compromettre l’avenir de notre planète», conclut David Atienza.

Cloud public

Le concept de cloud public fait référence à un modèle informatique où les services et infrastructures informatiques à la demande sont gérés par un fournisseur tiers (par ex, Microsoft, Amazon, Google, IBM) et partagés (à un tarif spécifique) avec plusieurs entreprises utilisant Internet. Ainsi, un cloud public est un service d’abonnement proposé par une entreprise à de nombreux clients qui souhaitent des services similaires. En revanche, un cloud privé est un service entièrement contrôlé par une seule entreprise pour son usage interne et non partagé avec d’autres entreprises (par ex., le centre de données interne et l’infrastructure informatique que nous avons à l’EPFL).


Auteur: Leila Ueberschlag

Source: Sciences et techniques de l'ingénieur | STI

Ce contenu est distribué sous les termes de la licence Creative Commons CC BY-SA 4.0. Vous pouvez reprendre librement les textes, vidéos et images y figurant à condition de créditer l’auteur de l’œuvre, et de ne pas restreindre son utilisation. Pour les illustrations ne contenant pas la mention CC BY-SA, l’autorisation de l’auteur est nécessaire.