Le Centre d'Imagerie Biomédicale fête ses 15 ans

La directrice du Centre d’Imagerie Biomédicale, Pina Marziliano.© 2019 EPFL Alain Herzog

La directrice du Centre d’Imagerie Biomédicale, Pina Marziliano.© 2019 EPFL Alain Herzog

Depuis 15 ans, le Centre d'Imagerie Biomédicale (CIBM) réunit chercheurs et cliniciens pour développer des technologies de pointe. Cet anniversaire est l’occasion de revenir sur les succès passés et les défis qui restent à relever dans le domaine de l’imagerie médicale.

En 2004 était fondé le Centre d'Imagerie Biomédicale (CIBM). Initiative commune à cinq institutions : EPFL, UNIL, UNIGE, HUG et CHUV, il se compose de différents modules de recherche répartis sur cinq zones géographiques principales comprenant l’EPFL, l’UNIGE, le Campus Biotech et les hôpitaux du CHUV et des HUG. Quinze ans plus tard, le centre est toujours actif. Avec une nouvelle direction, un nouveau logo et une structure repensée, l’année 2019 annonce même un renouveau prometteur.

Ce que le CIBM a à offrir, c’est d’abord une expertise dans différentes méthodes d'imagerie biomédicale : électroencéphalographie (EEG), imagerie par résonance magnétique (IRM), tomographie par émission de positons (TEP), traitement du signal (signal processing SP). Les 45 collaborateurs du CIBM – chercheurs, post-doctorants et personnels techniques et administratifs – travaillent dans plusieurs sites, au CHUV et HUG ainsi qu’à l’EPFL, l’UNIGE et le Campus Biotech. Les mondes académique et clinique sont donc en étroite collaboration. «Notre recherche répond aux problèmes concrets des cliniciens, ce qui permet au CIBM d’avoir un réel impact sur la société», explique Pina Marziliano, directrice du CIBM.

En plus de la recherche, le centre est également actif dans l’enseignement. «Nous disposons d’appareils de pointe, mais surtout du savoir-faire qui va avec. Et nous sommes ouverts à toute collaboration pour le partager», continue la directrice. Quel appareil choisir, comment l’utiliser au mieux et comment analyser les données qui en ressortent ? Le CIBM propose de répondre à ces questions à toutes personnes externes.

Des contributions effectives à la pratique clinique

En quinze ans d’existence, le CIBM a déjà contribué solidement au développement de l’imagerie biomédicale. D’un point de vue scientifique, les chercheurs du CIBM ont développé des innovations de pointe qui sont aujourd’hui intégrées à la pratique clinique quotidienne. Dans le cas de l'EEG - une technique qui fournit des informations à la fois précises dans le temps et localisée dans l'espace sur les fonctions cérébrales, Micah Murray, chef de section EEG CHUV-UNIL affirme : «Nous avons fortement contribué à la reconnaissance de cette technique de neuroimagerie et à la diffusion de méthodes qui ont catalysé son utilisation en routine clinique (notamment dans les cas de soins néonatals et d'épilepsie). Il s'agit, à mon avis, d'un cas où les besoins cliniques ont motivé l'application de la recherche. Nous ne nous concentrons plus sur les études de groupes ou de populations, mais sur les individus et leurs propres réponses à un seul essai, ainsi que sur la variabilité de leur propre fonctionnalité.»

Le futur de l’imagerie biomédicale

Vu l’étendue des possibilités actuelles, reste-t-il encore des défis à relever dans le domaine de l’imagerie médicale ? Selon Micah Murray, «il faudra considérer les questions de gestion des données et d'éthique, mais aussi des questions de fondements mécaniques et de découvertes véritablement translationnelles. Je pense qu'il existe de nouvelles perspectives pour la neuroéthologie et l'identification de processus/physiologie conservés par l'évolution.»

Les technologies portables et la diffusion de l’imagerie médicale dans les pays en développement peuvent également être améliorées. «Dans le cas de l’EEG, la disponibilité, la portabilité et l'abordabilité en font la méthode de choix pour le dépistage à grande échelle de maladies à fort impact social dans les pays en développement telles que la maladie d'Alzheimer, la dépression ou le trouble de stress post-traumatique, déclare Christoph Michel, chef de section EEG HUG-UNIGE. Nous n'en sommes qu'au début, mais le potentiel est énorme et le CIBM pourrait y contribuer.»

Autre défi majeur : le développement d’une imagerie pronostique et prédictive. «Pour l’heure, tous mes scanners TEP visualisent l'état actuel d'une maladie, alors que la plupart des questions des cliniciens et des patients concernent l'avenir : comment la maladie se développe-t-elle ? Quel est le traitement qui convient le mieux à ce patient ? Quelle sera la qualité exacte du traitement et y aura-t-il des effets secondaires ? avance Martin Walter, médecin - chef de section TEP des HUG-UNIGE. Notre but est précisément de développer des méthodes d’imagerie pronostique et prédictive qui pourront répondre à ces questions.»

Dans le futur, l'intelligence artificielle prendra davantage d’importance. Selon Francois Lazeyras, chef de section IRM des HUG-UNIGE, «l'intelligence artificielle ne sera pas uniquement un outil d'aide au diagnostic, mais sera intégrée directement dans l'acquisition des images IRM ou d'autres modalités pour en améliorer la qualité et supprimer leurs imperfections dues aux mouvements par exemple.» Le chercheur pense également que «les modalités d'imagerie seront de plus en plus tournées vers la physiologie du tissu humain en général, et non uniquement vers la morphologie d'une lésion. Il sera possible grâce aux informations au niveau de la fonction cellulaire de mieux prédire la réponse à une thérapie ou les chances de survie d'un organe après transplantation, ouvrant la porte à une médecine personnalisée.»

Nouvelle direction

En avril 2019, Pina Marziliano a succédé à Rolf Gruetter, directeur fondateur du CIBM. Diplômée en mathématiques et science informatique à l’Université de Montréal, elle a effectué un doctorat en systèmes de communication à l’EPFL et a été notamment professeur associée à la Nanyang Technological University à Singapour. Rolf Gruetter reste chef de la section «Animal Imaging and Technology» du CIBM.

Ouverture et visibilité, telles sont les ambitions de la nouvelle directrice pour le CIBM. «Je souhaiterais que le centre soit davantage reconnu, qu’il devienne la référence suisse en matière d’imagerie biomédicale», affirme Pina Marziliano. À cette fin, une communication renforcée pour promouvoir les collaborations en externes, un nouveau logo et un nouveau site internet viennent tout juste d’être mis en place.

Une journée anniversaire est organisée le 30 octobre 2019 au Forum Rolex Learning Center de l’EPFL avec conférences et table-ronde. L’événement vise à reconnaître les membres, les collaborateurs, les partenaires et tous les intervenants du CIBM pour leur contribution à la recherche, à l'enseignement et aux activités de service au cours des 15 dernières années, mais également à partager la vision et les objectifs du CIBM pour l'avenir. Programme et inscription sur cibm.ch/event/cibm-15th-anniversary.

Financement

La création du CIBM a été aidée par des dons généreux de la Fondation Leenaards, ainsi que de la Fondation Louis-Jeantet.



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La directrice du Centre d’Imagerie Biomédicale, Pina Marziliano.© 2019 EPFL Alain Herzog
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La directrice du Centre d’Imagerie Biomédicale, Pina Marziliano.© 2019 EPFL Alain Herzog
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