La nouvelle vie des médicaments en trois minutes
Trois minutes chrono pour présenter ses recherches sur la seconde vie des médicaments. Mission réussie haut la main par Julie Scotton, doctorante en sciences de la vie (ISREC), qui a remporté ce soir la seconde édition du concours "Ma thèse en 180 secondes" EPFL.
Ce sont les recherches de Julie Scotton, présentées avec un doux mélange de sérieux, de charme et d’humour, qui ont conquis ce soir le jury de « Ma thèse en 180 secondes». L’objectif de cette doctorante en sciences de la vie? Trouver de nouveaux médicaments pour traiter une forme de cancer du cerveau en utilisant des molécules destinées à guérir d’autres maladies. Avec les treize autres finalistes, elle a permis aux quelque 500 spectateurs de la salle Forum Rolex de plonger au cœur des laboratoires de l’EPFL durant une heure et demie. Ces doctorants avaient, comme le veut le règlement de ce concours, trois minutes et pas une seconde de plus pour enthousiasmer le public avec des sujets scientifiques de pointe sans le perdre dans les termes techniques ou les références d’initiés.
Trois prix pour un doctorant en informatique
Procrastination et série télé: deux métaphores qui ont d’emblée parlé au public ainsi qu’aux cinq juges issus des milieux scientifique et médiatique. Giel Op’t Veld, doctorant en informatique, a en effet fait main basse à la fois sur le 2e prix du jury, le prix du public de la finale et un prix du public obtenu lors des sélections. Ses algorithmes ont pris une tournure ludique et captivante grâce à son talent d’orateur (voir la vidéo). Ils pourraient également se révéler bien pratiques pour accélérer le téléchargement de séries télévisées aux heures de pointe. La troisième place revient à Amaël Cohades dont la technologie pourrait permettre aux matériaux composites de s’autoréparer, à la manière d’une blessure sur le corps humain.(voir la vidéo)
Les trois premiers de ce concours ont remporté respectivement 1000, 700 et 400 francs offerts par la CVCI (Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie) et Innogrant EPFL. Ils ont également obtenu leur ticket pour la finale suisse prévue le printemps prochain à Genève. Juste récompense pour des présentations qui nécessitent en moyenne trois jours de travail d’après les candidats: préparation du texte, participation au cours de prise de parole en public, nombreuses répétitions.
Des recherches qui prennent vie
De l’acide formique pour stocker l’hydrogène dans les moteurs du futur, la communication entre des robots poissons et leurs congénères vivants, les circuits neuronaux dans le traitement de l’anxiété… la diversité des thèmes abordés durant cette soirée est aussi une excellente vitrine du travail des doctorants auprès du grand public. Les recherches, aux noms souvent rébarbatifs, s’animent soudainement sur scène grâce à la passion et au talent d’orateur de ces jeunes chercheurs. L’audience issue de divers horizons, repart ainsi avec des connaissances nouvelles sur des sujets dont ils ne soupçonnaient peut-être même pas l’existence.
Les finalistes ont été retenus sur la base des vidéos de leurs présentations tournées durant les trois séances de sélections durant lesquelles 32 doctorants se sont présentés. La plupart d’entre eux ont participé à un cours d’une journée sur la prise de parole en public dispensée par le Service de formation du personnel ou le Centre de langue. Dès cette année, la participation à ce cours, ainsi qu’une présentation remplissant divers critères de clarté des propos, d’élocution, de vulgarisation et de structure de l’exposé peuvent donner lieu à l’obtention d’un crédit ECTS.
Ce concours pour doctorants, dont la première édition suisse a eu lieu à l’EPFL en octobre 2015, est maintenant organisé par toutes les universités romandes. Une finale suisse a eu lieu au printemps. C’est la lauréate, Désirée Koenig, qui a remporté en septembre la finale internationale à Rabat, au Maroc.