La cryptographie s'invite dans les cours de maths en Romandie

© 2018 EPFL / Alain Herzog
Au lieu de leurs cours de mathématiques habituels, quelque 450 élèves ont eu la chance de découvrir des méthodes cryptographiques pour décoder les clés cryptées dans 12 écoles secondaires différentes de la Suisse romande la semaine dernière. Cette campagne de sensibilisation de l'EPFL a été conçue pour offrir aux jeunes un aperçu ludique de la cryptographie, tout en les sensibilisant à ces méthodes de protection de l'information et à leur utilisation.
La cryptographie, l'art de sécuriser la transmission des informations combinant à la fois mathématiques et informatique, était au centre des ateliers organisés dans 22 classes d'élèves de 13 à 15 ans par le Service de promotion des sciences et la Faculté Informatique et Communications (IC) de l'EPFL. Les élèves des écoles des cantons de Vaud, Neuchâtel et Jura ont eu l’occasion de découvrir une variété de méthodes de chiffrement et de codage illustrées par des exemples et des jeux dans le but de faire de la cryptographie un peu moins difficile à comprendre et à susciter la curiosité parmi les élèves.
Quatre classes de l’établissement secondaire de Léon-Michaud à Yverdon-les-Bains se sont inscrites aux ateliers. Après une introduction à l'utilisation des techniques de cryptage, les élèves ont été chargés de résoudre des énigmes et de déchiffrer une clé, en utilisant les techniques apprises, pour ouvrir une valise remplie d'une surprise et tenter leur chance au concours de cryptographie Alkindi. « Il y avait quelques énigmes difficiles, surtout celle où il fallait trouver la clé Enigma, mais c’était amusant», explique Thomas, un élève de l’école.
«J'étais content de voir les élèves si réceptifs. J'ai hésité un peu à inscrire la classe au départ, certains d'entre eux ayant des difficultés à se concentrer. Mais j'ai finalement été ravi de voir leur implication et leur intérêt pour les activités organisées», déclare Joël Fiaux, enseignant de mathématiques. Marie-Laure Bovard, doyenne de l'école et enseignante de mathématiques, partage l'enthousiasme de son collègue: «Il s’agit des élèves qui ne sont pas toujours très scolaires. Mais ce matin, ils étaient pleinement engagés dans la résolution des énigmes.»
«La cryptographie fait partie du programme de l'option spécifique mathématiques et physique; elle est donc enseignée à une partie des élèves. Par contre, dans les cours réguliers de mathématiques, il n'y en a pratiquement pas. Nous enseignons uniquement un peu de codage, même si je pense que la cryptographie pourrait avoir toute sa place, car elle nécessite une tournure d’esprit logico-mathématique pertinente et utile dans le monde réel, et pas seulement pour les mathématiques», souligne Marie-Laure Bovard.
«Nous étions très heureux de voir autant de classes y participer. Initier les jeunes à la cryptographie est un excellent moyen de renforcer leur intérêt pour les mathématiques et l’informatique tout en introduisant les notions de protection de l’information et de sécurité», reconnaît Farnaz Moser, directrice du Service de promotion des sciences de l’EPFL.