L'infrarouge au service de la photo

Plus besoin de Photoshop, grâce à la lumière invisible
L’infrarouge a la particularité de ne pas être stoppé par la surface de la peau. Utilisé dans la photo portrait, il sublime le teint et gomme toutes les imperfections. Plus simple que Photoshop ! En combinant images couleurs et infrarouge on obtient des résultats étonnants. Il est facile de faire cette expérience au musée suisse de l’appareil photographique de Vevey grâce au photomaton un peu spécial installé par le Laboratoire de communications audiovisuelles.
Le laboratoire travaille sur des algorithmes qui imitent le traitement de l’image par l’œil et le cerveau et il explore de nouvelles pistes offertes par les propriétés de la lumière infrarouge. La lumière invisible améliore la qualité de la photo numérique, mets les détails en évidence qui permettent de perfectionner les modèles mathématiques.
Les défauts superficiels de la peau dans le portrait de gauche ont disparu de l'image de droite, grâce au traitement infrarouge. Une fonctionnalité que l'on pourrait retrouver sur nos appareils photo.
Comment savoir si la photo est bonne ?
Question difficile ! Chaque espèce a une perception différente des couleurs. L’homme perçoit un spectre du violet au rouge. Mais la compréhension qu’il a d’une image et des couleurs n’est déjà plus une information physique pure puisqu’en chemin, elle a été conditionnée par le cerveau.
Donner à un ordinateur cette part subjective de la vision humaine est l’un des axes de recherche du Laboratoire de Sabine Süsstrunk. Il y a 20 ans, les films des appareils photos ont été remplacés par le numérique et, pendant 20 ans, le numérique a tenté d’imiter le film alors qu’il a beaucoup plus à offrir. Les capteurs en silicium de nos appareils photo numériques sont sensibles à la lumière visible mais aussi à l’infrarouge.
Aujourd’hui on explore de nouveaux développements notamment dans le domaine du « computational photography ».
Transpercer la brume
Si l’infrarouge retouche instantanément la qualité de la peau, il permet aussi de passer les obstacles que l’œil et l’objectif ne peuvent habituellement surmonter. Ainsi la brume « artistique » qui floute les montagnes d’un paysage est transpercée par l’infrarouge. Les détails surgissent. En fusionnant la photo couleur à l’infrarouge, on rend l’image beaucoup plus lisible, plus précise aussi.
Reconnaître et pointer
« En utilisant l’Infrarouge, nous voulons améliorer les algorithmes pour que nos machines deviennent aussi rapides et précises que l’œil humain ». Neda Salamati, assistante doctorante, se sert des signaux couleurs et infrarouge pour rendre la vision par ordinateur plus « intelligente », lui permettre de reconnaître un objet quel que soit son modèle et le décor dans lequel il se trouve.
D’autant que ce qui saute aux yeux d’un humain, laisse encore l’ordinateur de marbre. C’est là une autre piste explorée par le Laboratoire de communications audiovisuelles. Donner à l’ordinateur la capacité de reconnaître les objets saillants. Ce qui attire naturellement le regard.
- dossier complet sur le Laboratoire de communications audiovisuelles dans le prochain Flash (16 septembre).
- Le laboratoire de communications audiovisuelles collabore, avec Archizoom et le Musée de l’Elysée, à la Nuit des musées. Nous sommes tous invités à prendre des photos de l’espace public et à les télécharger sur www.tousphotographes.ch. Elles seront projetées sur grand écran au Rolex Learning Center.