L'Hydroptère.ch amerrit à Saint-Sulpice

C’est devenu une habitude, les bateaux volent pour atteindre leur plan d’eau. l’Hydroptère.ch ne fait pas exception à la règle. Il a été héliporté vendredi 8 octobre, aux environs de 14h15, du chantier naval de Décision Sa au port de Saint-Sulpice.

L’Hydroptère.ch, petit dernier de la famille, a été conçu pour investiguer de nouveaux concepts architecturaux et répondre à toutes les questions scientifiques qui se posent aujourd’hui autour des performances d’un tel voilier. Véritable plateforme d’expérimentation, il permettra de tester des géométries et des comportements en conditions réelles.


Le lac Léman offre des plans de navigation très techniques et variés. Par temps de Bise ou de Vent, il n’est pas rare de rencontrer des creux de 1m50 ou plus. Quant aux airs, ils varient d’une côte à l’autre, parfois du tout au tout. Un terrain d’expérimentation idéal pour l’équipe du navigateur Alain Thébault qui testera la polyvalence du bateau avec pour but ultime, la mise au point de l’Hydroptère maxi, capable de réaliser un tour du monde en 40 jours.

Afin de repousser les limites de la navigation à la voile et atteindre des vitesses spectaculaires, il faut une recherche de pointe. Plusieurs laboratoires de l’EPFL et le Design Team de l’Hydroptère travaillent ensemble depuis plusieurs années dans de nombreux domaines. Notamment pour :

Calculer la dynamique des fluides en travaillant sur une approche numérique des phénomènes d’écoulement hydrodynamiques à haute vitesse.
Comprendre l’interaction entre l’eau et les foils, grandes ailes sous-marines qui soulèvent la coque du trimaran hors de l’eau à haute vitesse.
Optimiser les matériaux en leur donnant la légèreté et la résistance adéquate pour, à la fois, battre des records et supporter toutes les contraintes.
Mesurer la déformation des structures en s’appuyant sur la vision par ordinateur.

Au début des années 70 Eric Tabarly avait un rêve, celui de faire voler les bateaux. l’Hydroptère s’est affranchi du principe d’Archimède. Aujourd’hui, il est devenu le bateau le plus rapide de la planète et pulvérise des records en franchissant, notamment, en novembre 2009, la barre mythique des 50 nœuds sur le mille nautique. Demain, l’Hydroptère maxi survolera les océans de la Planète bleue grâce aux expériences scientifiques de son petit frère de Saint-Sulpice, l’Hydroptère.ch.