« L'EPFL sur roues » fait peau neuve
Rempli d’expérimentations ludiques, Le Bus des sciences de l’EPFL part ce printemps à la rencontre des écoles de Suisse romande. Retour sur un programme pédagogique lancé il y a quinze ans, qui a permis à plus de 45'000 enfants de découvrir les sciences et les technologies.
Il est, en quelque sorte, une « mini EPFL » sur quatre roues qui permet d’amener la science dans les cours d’école les plus éloignées du campus de Lausanne. Pendant 15 à 16 semaines par an, du printemps à l’été puis de la rentrée à l’automne, il s’installe dans les préaux de Suisse romande, déploie sa tente et invite les enfants et leurs enseignants à aborder de manière ludique et pédagogique le monde fascinant des sciences et des technologies.
Il ne s’agit pas d’un rendez-vous contemplatif, mais d’une entrée en matière interactive. Chimie, robotique, informatique, architecture, génie civil, les treize sections sont représentées dans une exposition et des ateliers d’expérimentation. « Chaque module développé a été proposé ou validé par les sections. Des expériences photochimiques pour la chimie, des matériaux à mémoire de forme pour les matériaux, un robot dessinateur en microtechnique et ainsi de suite pour chaque thématique », explique Farnaz Moser, directrice du Service de promotion des sciences de l’EPFL et instigatrice du Bus des sciences. Un projet qui lui tenait à cœur de réaliser : « Il est important d’aller à la rencontre des gens, d’ouvrir le dialogue, de faire connaître l’EPFL et de promouvoir les sciences auprès des jeunes qui habitent loin de notre École. » Depuis 2009, le succès ne se dément pas : chaque année, tous les créneaux de présentation du Bus des sciences affichent complet. « C’est chaque fois une petite fête des sciences. »
Un spectacle pour commencer
L’arrivée du Bus est en effet un évènement. Il y a comme une frénésie qui s’installe dans les classes. Elles sont toutes invitées à se rendre, le premier jour, dans une salle dédiée pour assister à un spectacle ludo-scientifique. Il y a forcément des expériences qui font sursauter, qui font de la lumière, qui émerveillent les jeunes regards et ceux plus avertis de leurs professeurs. Là aussi, rien de passif, les enfants peuvent poser des questions et surtout comprendre ce qui se cache derrière les expérimentations. Cela permet aussi aux médiateurs et médiatrices scientifiques d’expliquer ce qu’est l’EPFL et l’importance des sciences dans notre vie quotidienne.
Le jour suivant, une par une, les classes de 7-8P et 9-11S entrent sous la tente du bus. Les jeunes découvrent toutes les filières scientifiques au travers d’une exposition interactive et d’une expérimentation manuelle. De la chimie pour les plus petits et une initiation à la robotique pour les plus grands. « Depuis 2009, beaucoup des modules mis sur pieds sont restés les mêmes, car ce sont des expériences qui illustrent en général des bases scientifiques et techniques en lien avec ces filières. Par exemple, les enfants découvrent ce qu’est un algorithme en résolvant un casse-tête ou se familiarisent avec des notions telles que la tension superficielle, le langage binaire, l’absorption de la lumière ou le fonctionnement d’un moteur électrique », précise Farnaz Moser.
3000 enfants visitent le bus chaque année
Un rapide calcul : 15 semaines, 10 classes fois 20 élèves, ce sont 3'000 enfants touchés par le Bus des Sciences chaque année, 45'000 en 15 ans. Autant dire que les pérégrinations de ce véhicule pas comme les autres est un atout dans la manche de la Promotion des sciences. Si le bus transporte les expérimentations, ce sont les équipes de médiateurs qui font le show avec l’envie de transmettre leur savoir et leur expérience scientifique. « Nous comptons une vingtaine de médiatrices et médiateurs scientifiques issus de différents parcours. Ils apportent des idées et développent les contenus variés, grâce à la complémentarité de leur formation et leurs expériences. » Le bus des sciences implique également des étudiantes et étudiants de l’EPFL, ce qui leur permet d’avoir une première expérience professionnelle. « Ils sont formés par l’équipe et peuvent recevoir une attestation de travail quand ils quittent l’EPFL. Nous restons des personnes de références », conclut Farnaz Moser.