L'EPFL reprend une vie réglée par les consignes sanitaires

Lundi matin, le campus de l'EPFL reprenait lentement vie. © EPFL/Alain Herzog

Lundi matin, le campus de l'EPFL reprenait lentement vie. © EPFL/Alain Herzog

Les activités de recherche redémarrent progressivement dès ce lundi 4 mai sur le campus lausannois et les sites romands.


Depuis ce vendredi 13 mars, l’herbe a poussé entre les dalles de la place Nord. A l’intérieur des bâtiments, l’air s’est confiné et ça sent le renfermé. Après sept semaines, sur le bureau, le café abandonné a séché au fond de la tasse ; dans le labo, les prototypes et les pipettes patientent sagement. Pour les quelque 1200 personnes autorisées dès aujourd’hui à retrouver leur lieu de travail sur les campus de l’EPFL, il y a certes de la hâte. Mais aussi une appréhension compréhensible. Sécurisantes, les barrières érigées contre l’invisible coronavirus sont omniprésentes.

Tout au long du confinement, au gré des décisions fédérales et cantonales, le Domaine de la sécurité, prévention et santé (DSPS) n’a cessé de préparer ce réveil. Dans les moindres détails, le plan de redémarrage contient toutes les mesures prises ou à prendre, à tous les niveaux, avec une marge d’adaptabilité qui tient compte de l’évolution de la situation. «On cherche d’une part à redonner confiance aux gens et, d’autre part, à avoir un plan maitrisé et progressif afin de pouvoir évaluer si les mesures que nous avons prises sont justes, s’il faut les corriger et, au final, les relâcher», résume Eric Du Pasquier, délégué à la sécurité, prévention et santé à l’EPFL.

Retour progressif

Dans cette première phase de relance, seuls les groupes de recherche qui ont besoin des infrastructures expérimentales peuvent revenir. Pour ce faire, ils ont dû fournir des plannings de présence afin qu’il y ait, au redémarrage, environ 35% des effectifs habituels. Désormais, entre 1200 et 1500 personnes sont attendues au quotidien sur les campus et, si tout se passe bien, ce chiffre atteindra environ 2500 personnes à la fin du mois de juin. En revanche, les quelque 9000 étudiants Bachelor et Master ne sont toujours pas autorisés à retourner sur le campus.

Pour celles et ceux qui reprennent le chemin du labo ou du bureau, le message de base ne varie pas: «Respecter la distanciation sociale et pratiquer l’hygiène des mains, par un lavage régulier». En soutien à cette directive, les équipes du DSPS ont passé toute la semaine dernière à préparer des «kits de bienvenue» (huit masques et une solution hydroalcoolique par personne), à faire poser sur chaque porte des affiches rappelant les règles sanitaires, à distribuer du matériel de marquage aux lieux de restauration et à orchestrer le nettoyage des bâtiments et la désinfection de toutes les poignées, rampes, rambardes et bornes camipro. «Ainsi, on sait exactement d’où l’on repart», justifie Eric Du Pasquier.

Mesures d’hygiène drastiques

Le DSPS ne fait aucune concession aux mesures sanitaires. Après avoir dans un premier temps offert 60 000 masques chirurgicaux aux soignants, il en a réussi à s’en faire livrer 150 000 et en attend 100 000 supplémentaires cette semaine. Fabriqués en Chine. Quelque 80 distributeurs de solution hydroalcoolique ont été placés aux endroits stratégiques du campus. «Le retour progressif du personnel sur le campus nous permettra de calibrer et d’ajuster nos moyens logistiques en termes de nettoyage des infrastructures, de fourniture de désinfectant, de savon, de papier, etc.», précise le délégué à la sécurité.

Circulez dans les restaurants

Rassurer en offrant des masques, mais sans en obliger le port. Préserver la santé en appliquant des mesures d’hygiène drastiques. Elles sont les plus flagrantes dans les points de restauration qui ont dû se réorganiser comme la sécurité des aéroports après le 11 septembre 2001. Considérés comme des lieux de restauration collective, une dizaine d’établissements assument dès aujourd’hui leur rôle essentiel sur le campus lausannois et un à Genève. Mais il faut oublier la pause déjeuner d’avant mars 2020 ! La priorité est donnée au take-away, les buffets supprimés, l’offre restreinte, la circulation balisée, le nombre de places assises limité, le paiement uniquement par carte ou camipro. Des employés gantés, au sourire masqué, derrière une vitre de plexiglas ou une visière serviront les clients priés de garder leurs distances, de ne rien toucher et de circuler à sens unique. «Nous allons plus loin que les directives de la Confédération. Mais nous voulons garantir un service impeccable à nos clients autant que la santé de nos collaborateurs», remarque Loic Sauzeau, responsable régional de Compass Group qui rouvre le Giacometti, Le Corbusier et le PUUR.

L’offre sera là, disséminée dans les bâtiments pour réduire les déplacements. Scindée entre les plats chauds d’un côté et les sandwichs-salades de l’autre pour limiter l’affluence. Les premiers jours se joueront à tâtons. «Nous souhaitons satisfaire au mieux nos clients du moment. Le défi se situe aussi au niveau de la bonne gestion des quantités à produire, nous ne connaissons pas encore la demande et souhaitons continuer à limiter le gaspillage alimentaire. Nous devrons nous adapter au jour le jour», avance Sophie Vuetaz, responsable opérationnelle de Novae qui va rouvrir, outre l’Ornithorynque, le Cybercafé et l’Epicure.



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©EPFL/Alain Herzog
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Eric Du Pasquier, délégué à la sécurité, prévention et santé à l'EPFL. ©EPFL/Alain Herzog
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