L'EPFL dresse un phare dédié aux performances artistiques

La danseuse et performeuse Simona Ferrar, en charge de la coordination de la plateforme, conceptualise et organise la production et la promotion des performances artistiques en lien avec des étudiant·es de l’EPFL. Dans la veine du cours « Improgineering » donné chaque année depuis 2017 par le professeur S. Henein dans le cadre du programme SHS, en collaboration avec l’artiste Joëlle Valterio et l’ARSENIC (Centre d’art scénique contemporain), les activités du Performance Lighthouse permettent de toucher plus largement la communauté estudiantine du campus.

En effet ce cours au succès désormais bien établi, qui initie les étudiant·es aux techniques d’improvisation en danse, musique, théâtre et performance et interroge leur application aux pratiques de design d’ingénierie, ne permet de toucher que 26 étudiant·es par année pour des raisons pratiques. Ainsi, l’invitation du directeur du CDH Frédéric Kaplan à S. Henein d’élargir ces activités par l’intermédiaire de la plateforme Performance Lighthouse permet de déployer davantage ces activités si formatrices pour nos étudiant·es et importantes pour le rayonnement de notre école au sein de la cité.

En ingénierie, si vous avez un besoin particulier et que vous souhaitez concevoir une machine spécialisée, il n’existe aucun chemin prédéfini. Alors, comment démarrer à partir de rien ?

J’ai compris que mes expériences comme improvisateur et danseur pouvaient constituer des ressources dans lesquelles puiser pour inventer des machines, de la même manière que je crée sur scène. C’est ce parallèle qui m’a poussé à introduire cette discipline de l’improvisation à l’EPFL

Ainsi, la possibilité de travailler la discipline de l'improvisation s’est matérialisée sur le campus en 2017 par le lancement du cours annuel Improgineering. Dans ce cours, les étudiant·es participent d’abord à des ateliers pratiques sur l’improvisation, animés par des artistes invitée·es venant de disciplines variées, ainsi qu’à des cours sur les aspects théoriques de l’improvisation dans les champs de la sociologie, des sciences cognitives et de la dramaturgie. Au second semestre, les étudiant·es travaillent en groupes en utilisant des artefacts qu’ils conçoivent et réalisent eux-mêmes, puis ils créent et performent devant le public une pièce improvisée de 12 minutes sur la scène de théâtre de l’ARSENIC.

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PROJETS FUTURS ET PASSÉS:

Parmi les projets mis en place par la plateforme Performance Lighthouse, on peut citer la résidence DÆNCITY organisée en partenariat avec le Théâtre Sévelin 36 à Lausanne qui l’accueillera à partir d’avril 2025. Les chorégraphes Noémie Cuérel et Matthieu Ruf y guideront une quarantaine d’étudiant·es au travers d’un atelier intensif de 4 jours d’improvisation dansée tandis que le chercheur de l’EPFL Sascha Nick et Simona Ferrar coordonneront un atelier réflexif où les étudiant·es s’interrogeront sur pertinence de l’exploration de pratiques artistiques dans le contexte de leur parcours à l’EPFL et de leur future carrière. La résidence sera suivie de trois présentations publiques au Théâtre Sévelin 36 (le 25 avril 2025), durant le festival Les Culturelles à l’EPFL (le 12 mai) et au Théâtre Sévelin 36 dans le cadre du Magma Festival (le 13 juin). Une exposition accompagnera chacune d’entre elles au cours de laquelle le public sera amené à découvrir les dessins, photographies et vidéos réalisées par trois étudiant·es de l’EPFL qui auront la charge de documenter l’ensemble de la résidence.

En automne 2024, Simon Henein et Simona Ferrar ont participé à une discussion LUNCHenPHILO du CDH sur la thématique « Les ingénieurs sont-ils des improvisateurs qui s’ignorent ? » et ont, à la suite, organisé un atelier d’improvisation pour la communauté de l’EPFL. Ils ont également participé à la série de podcasts de Liz Wientjes « The Embodied Educator » dans le but de partager leurs expériences et impressions liées au cours Improgineering et à d’autres projets.

Avant la période estivale 2024, les étudiant·es du cours Improgineering ont présenté leur travail au Théâtre Le Pommier à Neuchâtel, une première à l’extérieur de Lausanne. Leur performance a été suivie du vernissage du livre Barefoot Academic Teaching co-édité par Simon Henein, Ramiro Tau et Laure Kloetzer.

La plateforme Performance Lightouse publie régulièrement des appels aux étudiant·es pour participer à des projets, que ce soit en tant que performeurs et performeuses, comme collaborateurs et collaboratrices documentaires ou tout simplement pour partager leur expérience et leurs impressions avec le public du point de vue estudiantin.

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RECHERCHE ET PÉDAGOGIE:

En parallèle, l’équipe Performance Lighthouse attache une importance particulière à la qualité des processus eux-mêmes. En plus de documenter chaque étape, les projets en cours servent à alimenter des projets de recherche pédagogiques et sociologiques. Les représentations publiques donnent aux étudiants l’expérience de se produire dans des contextes professionnels et représentent une opportunité de partager avec un public leurs impressions sur les bénéfices de l’introduction de pratiques artistiques dans le contexte de l’EPFL.

Du point de vue de la recherche, en plus de Henein, Valterio et Ferrar, la plateforme Performance Lighthouse inclut un postdoctorant en sociologie, Alain Bovet, et une doctorante, Tanja Ulrich, engagée dans le programme doctoral commun ETHZ-EPFL en Sciences de l’apprentissage. Ces projets de recherche pédagogique étudient les apports possibles de l’improvisation dans les formations en ingénierie.

Parmi les projets à venir de la plateforme, Simona Ferrar proposera à la communauté de l’EPFL un atelier d’improvisation en mouvement ouvert à tous les étudiant·es, ainsi qu’aux collaborateurs et collaboratrices de l’EPFL, deux fois par mois à l’heure du déjeuner sur le campus (RLC), afin de partager des outils artistiques susceptibles de nourrir l’imagination et la collaboration collective.