L'EPFL apprend le « soundpainting »

À l'ArtLab, des acteurs et des musiciens attendent les gestes de Walter Thompson © Constance Frei

À l'ArtLab, des acteurs et des musiciens attendent les gestes de Walter Thompson © Constance Frei

Des étudiants de l’EPFL et de l’Université de Lausanne (UNIL) sont venus à ArtLab munis de leur talent en musique, en théâtre et en danse, pour une série d’ateliers et de représentations dirigés par Walter Thompson, l’inventeur du soundpainting, un langage gestuel de création artistique multidisciplinaire en temps réel.

Walter Thompson a mené une série de cinq ateliers pour les étudiants de l’EPFL et de l’UNIL du 12 au 16 février, qui a abouti à deux représentations au Datasquare d’ArtLab, les 18 et 19 février. Ces événements étaient organisés par le Collège des Humanités (CDH); par Constance Frei, professeure en musicologie à l’UNIL et chargée de cours au sein du programme Sciences Humaines et Sociales (SHS) du CDH; et par les Ciné-clubs UNIL-EPFL et l’association étudiante Musical (EPFL AGEPoly).

Le soundpainting est une forme de « composition en temps réel » élaborée en 1974 par Walter Thompson, un compositeur américain. Ce langage gestuel comprend plus de 1500 signes. Un compositeur (ou soundpainter) fait une série de signes, et les artistes (musiciens, comédiens et/ou danseurs) y répondent en temps réel. Le compositeur utilise ces signes pour indiquer aux artistes quand et comment ils sont censés réagir, et avec quelle action, que ce soit une note de musique, un pas de danse, ou un mot parlé.

« Chaque geste est comme un concept que l’on propose, et ensuite on interagit avec les artistes, » explique Loni Mahé, étudiant en mathématiques à l’EPFL et co-organisateur de l’événement. En plus d’être pianiste, Loni Mahé est un soundpainter confirmé, étant donné qu’il a commencé à pratiquer ce langage de composition à l’âge de 12 ans.

Musique, cinéma et science

Pour leur première représentation, les étudiants ont improvisé une musique d’accompagnement pour trois films muets choisis par les Ciné-clubs (La Maison démontable de Buster Keaton (1920), Entr’acte de René Clair (1924) et Le Voyage dans la Lune de Georges Méliès (1902)). La deuxième représentation était un concert de soundpainting expérimental entièrement improvisé.

« Le soundpainting convient particulièrement bien à la réalisation d’une bande son, car il permet d’illustrer les aspects visuels, tout en créant quelque chose d’unique au travers de l’improvisation tonale et atonale, » explique Constance Frei.

Cet événement de soundpainting à l’EPFL a été organisé en réponse à une demande des étudiants pour une présence musicale plus importante sur le campus. Constance Frei et Loni Mahé mettent tous deux l’accent sur le fait que la musique, en plus d’être un domaine fascinant en elle-même, est également hautement complémentaire à la recherche menée à l’EPFL.

« La musique est très importante pour la science ; elle appartient au quadrivium de l’éducation en sciences humaines, aux côtés de l’arithmétique, de l’astronomie et de la géométrie » déclare Constance Frei. « Tout est une question de nombres : par exemple, l’intervalle entre les notes do et sol constitue une proportion mathématique. Dans une école telle que l’EPFL, il est essentiel que la musique ait sa place pour se développer, et nous aimerions voir plus d’événements comme celui-ci dans le futur. »

Pour découvrir la soundpainting en action, régardez cette vidéo de l'atelier de l'année dernière à l'Université de Lausanne :