L'économiste française Esther Duflo reçoit le prix Erna Hamburger

© 2014 EPFL

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Professeur d’économie au MIT, Esther Duflo reçoit la distinction de la Fondation Wish de l’EPFL. Une récompense qui salue des femmes d’exception. Depuis sa création en 2006, la Fondation a soutenu et encouragé les jeunes chercheuses à poursuivre leur carrière scientifique.


L’économiste française Esther Duflo reçoit le prix Erna Hamburger, décerné par la Fondation Wish (Women in Science and Humanities). A 29 ans, la chercheuse a été la plus jeune scientifique nommée professeur au MIT, l'Institut de technologie du Massachusetts. Elle est notamment la co-fondatrice et directrice de l'«Abdul Latif Jameel Poverty Action Lab», Laboratoire d'action contre la pauvreté.
Ce laboratoire créé en 2003 est devenu un réseau mondial de chercheurs qui s’intéressent aux questions microéconomiques dans les pays en développement. Il œuvre dans des domaines aussi différents que l’éducation, l’agriculture, l’énergie, l’environnement, la santé et les finances.

En 2013, Esther Duflo a été choisie par le président américain Barack Obama pour contribuer à façonner la politique de développement mondial des États-Unis.

Pour attirer des étudiantes, il faut des femmes professeurs !
En décernant ce prix, la Fondation donne chaque année l’exemple de femmes qui officient au plus haut niveau de la science, de l’ingénierie et de l’architecture.

Depuis 8 ans, Wish soutient les projets de recherches des femmes scientifiques afin qu’elles puissent obtenir leur maîtrise dans les meilleures universités du monde. Karen Scrivener, professeure à l’EPFL et cofondatrice de Wish, sait qu’il y a des moments-clés dans la carrière des femmes, un cap délicat à traverser aux alentours de 25 ans. «Nous avons remarqué que les étudiantes ont tendance à abandonner leurs études à ce point précis de leur carrière».

Nombreuses sont celles qui hésitent à s’engager dans une carrière académique car il faudrait la mener parallèlement à une vie familiale ou parce qu’elle pourrait être en porte-à-faux avec les aspirations de leur conjoint. Leur donner la possibilité d’étudier à l’étranger dans les meilleures écoles et d’obtenir un diplôme de grande valeur, c’est leur redonner confiance en elles et les inciter à poursuivre leur carrière dans la branche où elles excellent. «Ce que je veux, ajoute Karen Scrivener, c’est qu’arrivées à 50 ou 60 ans elles n’aient aucun regret».

Un coup de pouce
En plus du prix Erna Hamburger, qu’elle décerne chaque année, la Fondation WISH peut fournir une aide financière "coup de pouce" à des moments cruciaux dans la trajectoire de ces femmes afin de réduire le taux de décrochage. Et mène diverse actions pour préparer, très tôt, les étudiantes aux difficultés qu’elles ne manqueront pas de devoir affronter, et cela bien avant que la question d’un master ou d’un doctorat se pose.

Plus de 50 lauréates ont obtenu une bourse de la Fondation depuis sa création. Ces alumni Wish deviennent ensuite, si elles le désirent, les marraines des nouvelles boursières.