L'art enseigne aux étudiant·es un « langage commun »
Carnets de croquis d'étudient Jonas Lo Schiavo à l'événement: Le dessin qui se déplace © 2023 Chiara Vargetto CC-BY-SA 4.0
Le cours Pratiques artistiques C, qui fait partie du programme SHS du Collège des Humanités (CDH), permet aux étudiant·es de l’EPFL d’apprendre et de pratiquer le dessin artistique. Le cours semestriel s’est conclu en décembre dernier par un événement intitulé Le dessin se déplace au cours duquel ont eu lieu la présentation des travaux des étudiant·es, une performance artistique ainsi qu’une conférence.
Le cours a été donné au semestre d’automne 2023 par deux enseignant·es de l’HEAD, Didier Rittener et Caroline Tschumi. Il a offert aux étudiant·es un panorama du dessin contemporain à travers une pratique régulière accompagnée de présentations et de références tirées principalement du domaine de l'art. Le syllabus incluait un mélange de pratique et de conférences portant sur le dessin depuis la préhistoire.
« Tout ce que nous pouvons trouver à l’intérieur de nous est traduisible par un dessin. »
« Le dessin a la particularité d’être connu de tout le monde, il est un langage commun dès l’enfance », indique Rittener aux étudiant·es à propos de l’apport du cours. « Il peut être réalisé avec des moyens pauvres et se retrouve à l’intersection des problématiques contemporaines dans les différents domaines enseignés à l’EPFL. »
« Tout ce que nous voyons autour de nous a été pensé en amont par un dessin, hormis peut-être la nature » ajoute Tschumi. « Tout ce que nous pouvons trouver à l’intérieur de nous est traduisible par un dessin. »
Le cours mobilise la pédagogie pour développer les conceptions individuelles de l’art, sans esprit de compétition ou de résultat, permettant de fait aux étudiant·es de s’investir pleinement dans la pratique.
« Je cherchais à sortir de ma zone de confort et à relever le défi excitant de créer quelque chose à partir de zéro, notamment en participant à une exposition artistique et l’élaboration d’un carnet de dessin » raconte Alicia Perez Domouso, étudiante de bachelor en science de l’environnement et de l’ingénierie.
« J’ai choisi ce cours pour consacrer du temps à pratiquer ce que j’aime tout en voyant d’autres manières d’aborder ce domaine et en validant des crédits par la même occasion. C’était un cours “tout bénéf” pour ma formation, ma pratique personnelle et mon avenir », acquiesce Jonas Lo Schiavo, étudiant de bachelor en architecture.
« C’est une relation horizontale entre prof et étudiant·es car nous nous apportons mutuellement nos connaissances et compétences pour avancer dans ce bout de chemin finalement assez court » ajoute Tschumi. « C’est une expérience extrêmement dynamique et imprévisible. »
Le dessin qui se déplace
Le semestre s’est conclu par un événement intitulé Le dessin qui se déplace, organisé au Rolex Learning Center à divers endroits du bâtiment. Tout au long de la soirée, l'artiste italien Gianluigi Maria Masucci a réalisé des dessins performatifs in situ. David Zerbib, professeur de philosophie de l’art à l’HEAD Genève, a pour sa part donné une conférence sur le dessin en mouvement. Les étudiant·es ont profité de l’occasion pour présenter leurs travaux. Une artiste de tatouage était également présent·e.
« Je dirais que j’ai vécu cet événement comme une super occasion de pouvoir performer dans un espace comme celui-là, » conclut Lo Schiavo. « Cette exposition marquait un objectif final et matériel du cours. Cet aspect concret était une motivation pour faire quelque chose que je voulais présenter et vivre en public. »
Le programme CDH-Culture offre l’opportunité pour certains cours du CDH et des autres facultés de s’engager dans une expérience artistique et publique. Pour ce faire, il travaille avec lesenseignant·es afin de créer des collaborations entre les artistes invité·es et les étudiant·es, qui peuvent utiliser l'art pour partager et échanger sur des questions et des problèmes communs.
Traduit de l'anglais par Yohann Guffroy