«Je souhaite avoir plus d'impact positif sur le monde»

Le président de l’association de l’EPFL «Effective Altruism Lausanne» © 2023 EPFL / Alain Herzog - CC BY-SA 4.0

Le président de l’association de l’EPFL «Effective Altruism Lausanne» © 2023 EPFL / Alain Herzog - CC BY-SA 4.0

En parallèle à ses études en robotique à l’EPFL, Henry assure la présidence de l’association «Effective Altruism Lausanne». Ce mouvement international lui a notamment permis de faire un choix de carrière plus rationnel en vue d’avoir un plus grand impact positif sur le monde.

D’origine belge, Henry quitte Namur à sa majorité pour faire ses études à l’EPFL. Une fois son Bachelor en microtechnique en poche, il part direction Singapour pour une année d’échange. Il réalisera ensuite différents stages destinés à l’aider à choisir son avenir professionnel. Une tâche difficile puisque le jeune homme de 23 ans nourrit de grandes ambitions. «J’ai toujours voulu faire quelque chose d’utile. Plutôt que de prendre le premier job d’ingénieur venu, je souhaite m’investir dans un domaine et dans une entreprise qui ait du sens. Je désire avoir un impact positif sur le monde à travers mon choix de carrière professionnelle», assure-t-il.

La rationalité de l’altruisme efficace

Pour l’aider dans son choix, Henry se tourne vers l’altruisme efficace, un mouvement qui adopte une démarche analytique afin d’identifier les moyens les plus efficaces pour rendre le monde meilleur. «Je me suis intéressé au problème du changement climatique, puis à la souffrance animale causée par l’élevage industriel, ou encore au domaine médical vu ma formation en robotique, mais j’avançais à tâtons, avoue l’étudiant. Ce sont de vastes questions. Il est difficile de savoir laquelle devrait être traitée en priorité et, surtout, que faire à son échelle. Alors quand j’ai découvert l’altruisme efficace, qui utilise justement une approche systématique pour prioriser les problèmes, ça a tout de suite résonné en moi. J’ai vu qu’il existait un groupe à l’EPFL et je l'ai rejoint.» Vaste mouvement international, l’altruisme efficace est présent dans une septantaine de pays. En Suisse, il existe des groupements à Bâle, Berne, Genève, Zurich et Lausanne.

Très vite, Henry s’engage en tant que président d’«Effective Altruism Lausanne». Depuis septembre, il s’applique à faire croître l’association, par ailleurs reconnue par l’EPFL, et à faire connaître sa philosophie au sein de l'École. Le comité passe de trois à seize personnes et agrandit le panel d’événements organisés. Séminaires, soirées débat, conférences, mais aussi week-ends, soirées jeux et repas de midi sont proposés à tous les membres du campus.

Intelligence artificielle et protéine alternatives

Les étudiantes et étudiants ont tenté d’identifier des problèmes sur lesquels l’EPFL pourrait spécialement avoir un rôle à jouer. Le semestre passé, un sous-groupe dédié à la question de la sécurité de l’intelligence artificielle a été créé. Il a entre autres organisé cet hiver une formation de 10 jours qui a réuni une vingtaine de personnes venues de différentes régions d’Europe. La création d’un nouveau sous-groupe consacré à l’élaboration de protéines alternatives qui permettraient de remplacer les protéines d’origine animale vient tout juste de s’officialiser. Un séminaire de huit semaines sur toutes les techniques et les enjeux liés aux protéines alternatives a déjà eu lieu. «Je consacre entre 20 et 30 heures par semaine à l’association en parallèle de mes cours, estime l’étudiant. J’avoue, c’est un peu sport, mais tellement enrichissant! Je suis très content d’avoir cette opportunité.»

Sur le point de terminer son Master en robotique, Henry se donne encore le temps de la réflexion, mais il envisage pour l’instant de consacrer son futur professionnel au problème de la sécurité et de la gouvernance de l’IA. «À l’EPFL, on a toutes et tous les capacités et les connaissances pour avoir un énorme impact positif sur le monde, déclare-t-il. Environ 80 000 heures de notre vie seront consacrées à notre travail, donc je pense qu’on devrait prendre le temps de le choisir au mieux.»