« Je préfère appliquer la théorie aux situations du monde réel »

Yuxiao Li © Yuxiao Li/EPFL CDH DHI

Yuxiao Li © Yuxiao Li/EPFL CDH DHI

Yuxiao Li, étudiant en première année du programme Master en Humanités Digitales proposé par le Digital Humanities Institute de l’EPFL, décrit son expérience dans le programme et ce qui l'a inspiré à entrer dans ce domaine interdisciplinaire.

Yuxiao Li a obtenu un baccalauréat en physique à l'Université de Wuhan en Chine et à l'Université de Lyon en France, avant de se réorienter vers le master en humanités digitales de l'EPFL (DH Master).

Digital Humanities Institute, Collège des Humanités (CDH DHI) : Pourquoi avez-vous choisi le programme DH Master à l'EPFL ?

Yuxiao Li : D'une part, j'ai toujours été intéressé par la culture et les sciences sociales, et particulièrement la sociologie : pendant mes études de licence, j'assistais à des cours de sciences sociales, même si j'étais spécialisé en physique. D'un autre côté, je sentais que la physique théorique ne me suffisait pas ; je préférais appliquer les connaissances théoriques aux situations du monde réel.

J'ai toujours voulu étudier à l'EPFL car les étudiants ici reçoivent un enseignement de qualité, et je voulais aussi améliorer mon français. Je pensais étudier la physique appliquée pour ma maîtrise, jusqu'à ce que je prenne connaissance du programme DH : il correspond beaucoup plus avec mes intérêts. J'ai su dans les dix premières minutes que le DH Master était celui qu'il me fallait.

CDH DHI : Comment votre formation en physique a-t-elle influencé votre expérience dans le programme jusqu'à présent ?

YL : Je crois que ma formation en physique me donne des atouts précieux : une base solide en mathématiques et des compétences analytiques. Grâce à ça, même si je n'ai pas étudié l'informatique, il n'est pas trop difficile pour moi de comprendre tous ces algorithmes nécessaires à mes projets.

CDH DHI : Qu'avez-vous trouvé le plus intéressant dans le programme DH Master jusqu'à présent, et qu'avez-vous trouvé de plus difficile ?

YL : J'aime beaucoup l'idée de l'apprentissage appliqué. Ce semestre seulement, j'ai travaillé sur quatre projets de cours distincts dans quatre domaines différents : analyse de réseau, photogrammétrie, recherche en conception et vision par ordinateur. Ce fut une approche formidable pour moi d'acquérir une compréhension approfondie d'une variété de sujets. En même temps, travailler sur de nombreux projets simultanément pouvait être difficile, d'autant plus que beaucoup d'outils étaient nouveaux pour moi.

CDH DHI : Que comptez-vous faire pour la thèse et le stage du DH Master ?

YL : Je ne suis pas encore tout à fait sûre. J'aime l'idée d'utiliser l'informatique pour aider à la numérisation du patrimoine culturel. Ce semestre, pour le cours Foundations of Digital Humanities [enseigné par Frédéric Kaplan], j'ai travaillé sur la construction d'un modèle de nuage de points de Venise pour évaluer la hauteur des bâtiments, ce dont je suis vraiment fier. Je m'intéresse également à l'application de l'intelligence artificielle à la musicologie ou aux études sur les réseaux sociaux.

CDH DHI : Quels sont vos futurs projets de carrière en ce moment ?

YL : Lorsque j'ai commencé le programme DH, mon projet était de travailler dans une société Internet sur des projets liés aux humanités digitales. Mais après avoir été initié à tant de domaines différents au cours de mon premier semestre, j'ai réalisé que je n'avais pas à me restreindre. Maintenant, j'aimerais aussi construire des outils pour la recherche en humanités digitales après avoir terminé d'autres études. Mais rien n'est encore décidé.

CDH DHI : Si vous vouliez que les futurs étudiants sachent une chose sur les humanités digitales en tant que domaine de recherche, quelle serait-elle ?

YL : Malgré le fait que la DH a eu une influence notable sur les études culturelles et humaines, et a radicalement changé la façon dont la recherche est menée, c'est encore un domaine émergent avec de nombreuses questions prêtes à être explorées. En tant qu'humaniste numérique, vous ne serez pas seulement témoin de la naissance de ce nouveau domaine ; vous pourriez aussi être son prochain pionnier !