«J'essaie de transformer les cours en discussions interactives»
Lauréat du prix du meilleur enseignant de la Section de génie civil, le professeur Dimitrios Lignos dirige le laboratoire des structures en acier résilientes (RESSLab). Il prône un modèle d’enseignement basé sur l’interaction.
«J’essaie de transformer les cours en discussions interactives plutôt que de simplement transmettre la matière de façon unilatérale aux étudiantes et étudiants», explique le professeur Dimitrios Lignos. Un modèle d’enseignement qui semble porter ses fruits, puisqu’il vient de recevoir le prix du meilleur enseignant de la Section de génie civil. Une de ses techniques pour briser la glace est d’apprendre par cœur, durant les trois premières semaines d’un nouveau semestre, les prénoms de chaque élève. «Je pense qu’ils apprécient cet effort, car ils sentent que je suis accessible et cela favorise les échanges.»
Une devise: s’améliorer continuellement
Il a également à cœur de s’améliorer continuellement. «Chaque année, depuis mes débuts en tant que professeur en 2010 à l'Université McGill et depuis 2016 à l'EPFL, j’ai enseigné un nouveau cours», souligne-t-il. «Cela m’a aidé à évoluer dans ma pratique», ajoute-t-il. «Enseigner des sujets variés, tout en essayant de toujours me perfectionner pour le bien des étudiantes et étudiants, me permet de me développer, en tant que professeur et chercheur.» Sa plus grande satisfaction ? «Quand je vois qu’ils comprennent et s’approprient la matière.»
Quand on lui demande une réaction quant au prix qu’il vient de recevoir, il se dit extrêmement honoré et heureux. «Comme c’est la deuxième fois que je reçois un tel prix (il a reçu le prix d’enseignement exceptionnel de la Faculté de génie civil de l’Université McGill au Canada en 2011), c’est peut-être une coïncidence», rigole-t-il. «Ce prix est une motivation supplémentaire pour continuer à offrir le meilleur enseignement possible à l’EPFL et à améliorer le programme de génie civil.»
Des cours en ligne bien avant la pandémie
Depuis ses débuts en tant que professeur, Dimitrios Lignos a pour habitude de mettre à disposition des étudiants des enregistrements vidéo de ses cours. «Je sais qu’ils ont parfois besoin de revoir la matière. C’est important de pouvoir consulter le matériel à tête reposée, surtout après deux heures de cours», commente-t-il. «Lorsque la pandémie est arrivée, cela n'a pas été un problème pour moi. J'ai simplement continué à faire ce que je faisais habituellement», confie-t-il. «Cela a été apprécié par les élèves, qui, d’après leurs feedbacks, ont senti que tous les cours étaient très bien organisés et enseignés», ajoute-t-il. «Je suppose que c'est quelque chose qui, en termes d'outils d'enseignement, a bien fonctionné. Cependant, les cours en présence sont toujours les meilleurs.»
L’éducation: la clé pour relever les défis en matière de durabilité
«L'éducation est la clé pour relever les grands défis dans tous les domaines», note Dimitrios Lignos. En ce qui concerne le génie civil, le plus grand challenge est celui du «génie civil durable». Minimiser l’impact du changement climatique sur les infrastructures existantes, prolonger leurs durées de vie à travers des travaux de maintenance adaptés, voici quelques-uns des défis existants. «Dans notre laboratoire, nous développons, notamment, de nouveaux modèles de simulation et concepts pour favoriser la construction durable notamment en cas de sollicitation sismique», explique-t-il. «Nous devons être en mesure de fournir des infrastructures sûres, respectueuses de l'environnement et qui prennent en compte l'ensemble du cycle de vie», insiste-t-il. «Ces défis sont intégrés dans les cours afin de préparer les nouvelles générations d’ingénieurs de génie civil à pouvoir les relever de la meilleure des manières possibles.»
Avant de rejoindre l’EPFL en 2016, Dimitrios Lignos était professeur associé à l’Université de McGill au Canada. Il est titulaire d'un diplôme de l’École Polytechnique Fédérale d'Athènes en Grèce ainsi que d'un Master et d’un doctorat de l’Université de Stanford aux États-Unis. Il a également été chercheur postdoctoral à l'Université de Stanford et à l'Université de Kyoto au Japon.