«J'ai adoré l'ambiance, le travail, l'équipe et la ville de Berne»

Yara Proust, étudiante en bio-ingénierie. © 2019 EPFL

Yara Proust, étudiante en bio-ingénierie. © 2019 EPFL

Série d’été (2) - Yara Proust a réalisé son projet de Master en bio-ingénierie dans une start-up bernoise spécialisée dans les organes sur puce. L’étudiante revient sur une expérience unique qui offre une transition entre études et vie professionnelle.

Des poumons sur puce. Pas celles qui sautent; les autres, celles de la taille d’une clé USB. Pas un poumon entier; mais seulement quelques cellules épithéliales alvéolaires. Et c’est là tout l’intérêt: recréer un micro-environnement cellulaire in vitro pour pouvoir en étudier les fonctions physiologiques ou tester l’efficacité de certaines molécules. Voilà le monde fascinant, en pleine émergence, dans lequel s’est plongée Yara Proust pour son projet de Master en bio-ingénierie.

«Le domaine de la médecine régénérative m’intéressait, raconte la jeune fille de 24 ans. Et je voulais aller à l’étranger. J’ai commencé par envoyer plusieurs candidatures spontanées. Sans succès.» Elle se tourne alors vers IS Academia et décroche trois réponses positives: une à Paris, une à Eindhoven et une à Berne dans une start-up. «Alveolix m’a tout de suite plu. Après des échanges d’emails, j’ai eu un entretien d’une heure et demie. Arrivée sur place, j’ai eu le déclic, un bon feeling

Douce transition vers la vie professionnelle

Elle ne regrettera pas son choix. Si le projet de Master est officiellement de 4 à 6 mois, Yara Proust passe 9 mois, de septembre à mai, dans la jeune pousse bernoise, cumulant stage rémunéré, projet de Master et post-graduation. «L’avantage de travailler dans une start-up est qu’elle se trouve à mi-chemin entre l’université et la grande entreprise. La transition est plus douce vers la vie professionnelle.»

Son travail consiste surtout à de l’observation pure. L’étudiante utilise le dispositif mis au point par la start-up Alveolix pour tester la culture de cellules exposées à l’air et soumises à un mouvement respiratoire. Une première qui l’amène à multiplier les expérimentations afin de voir comment ce poumon sur puce réagit à différentes substances ou manipulations, étudiant par exemple le taux de toxicité ou de viabilité des cellules. Le but premier de cette technologie est de prédire l’efficacité d’un médicament sans passer par l’expérimentation animale notamment. A terme, elle ouvre aussi des perspectives intéressantes de médecine personnalisée à l’aide des cellules du patient.

«J’ai énormément appris, résume l’étudiante. D’abord, j’ai fait beaucoup de biologie, chose que j’avais peu pratiquée au cours de mes études, plus axées sur l’ingénierie. Ensuite, au-delà du travail de laboratoire, j’ai découvert tout le monde de la recherche avec l’analyse des données, les conférences scientifiques, les réunions hebdomadaires où l’on fait état des progrès de sa recherche, les discussions avec les autres membres de l’équipe.» Elle aime et elle réussit: sa présentation orale et son poster lors du ISAM 2019 Congress lui vaudront du reste la deuxième place du podium.

«Une ambiance géniale»

Au-delà des aspects scientifiques, renforcés par l’écoute et l’attention de son superviseur dans la start-up, Yara Proust a vécu une riche expérience humaine. «L’ambiance était géniale au sein de cette équipe jeune, très internationale et motivée par un domaine en pleine effervescence.» Puis, elle le dit sans ambages: «J’ai adoré Berne! C’est une petite ville où tout est proche, avec plein de choses à faire. Les gens sont hyper gentils.» L’étudiante a pleinement joué le jeu de l’intégration en commençant par deux mois intensifs de cours d’allemand et par une colocation avec des Suisses allemands. «Si j’y retourne, je prendrai des cours de suisse-allemand…» L’heure sonne en effet pour elle de choisir une voie professionnelle. Avec un mineur en management, Yara Proust est tentée d’explorer celle-ci. Après quelques vacances, mais avant la Magistrale du 5 octobre.