«J'adore travailler avec les gens passionnés»

Marianne Wannier - 2025 EPFL/Alain Herzog - CC-BY-SA 4.0

Marianne Wannier - 2025 EPFL/Alain Herzog - CC-BY-SA 4.0

Marianne Wannier a rejoint en janvier 2025 la direction de l’EPFL. A la tête de la nouvelle Vice-présidence pour le développement humain, elle aimerait que cette école, qu’elle affectionne tout particulièrement, offre une oreille attentive à toute sa communauté.

Si l’on demande à Marianne Wannier sa définition du bien-être au travail, elle en donne la description suivante: «C’est quand on est heureux de venir le matin. Quand on est satisfait aussi en rentrant le soir. Et qu’on se réjouit de poursuivre les projets, de revoir les collègues le lendemain.»

La nouvelle vice-présidente pour le développement humain incarne tout à fait cette vision. Ses journées de travail commencent tôt et se terminent tard, mais elle le vit avec bonheur: «Je suis très attachée à cette institution et aux personnes qui y travaillent. Je trouve que c'est un environnement absolument unique, avec des gens qui sont passionnés et qui font des choses extraordinaires. C'est très difficile de trouver de tels environnements. Il y a tous ces jeunes sur le campus, il y a ce dynamisme, il y a le lac... C'est tout un contexte vraiment incroyable.»

L'EPFL est un environnement absolument unique, avec des gens qui font des choses extraordinaires.

Marianne Wannier

Imaginée par la présidente Anna Fontcuberta i Morral dans son projet pour l’EPFL, la Vice-présidence pour le développement humain (VPH) vise à rapprocher la gestion des ressources humaines d’enjeux comme la diversité, l’égalité et l’inclusion (DEI), la santé mentale et la prévention des risques psychosociaux, entre autres sujets clés adressés à l’ensemble de la communauté. L’objectif est également d’accompagner davantage le développement du potentiel des personnes qui travaillent et étudient à l’EPFL, à travers la formation continue du personnel notamment, ainsi que le renforcement du Centre de carrière qui s’adressera à la communauté tout entière.

Habituée des déménagements

Ayant travaillé une première fois pour les ressources humaines de l’EPFL pendant près de douze ans, Marianne Wannier y a fait son retour en 2023, après quatre années passées à l’Office fédéral des routes au sein de la Confédération à Berne. «Travailler pour notre pays, c’est ça qui m’avait motivée», se souvient-elle. «Mais une grande partie de mon cœur est toujours restée ici, et ma famille s’est aussi beaucoup réjouie de revenir dans la région», raconte cette habituée des déménagements.

Son enfance a en effet été marquée par les fréquents changements d’affectation de son père géologue. Elle a vécu en Amérique latine, aux États-Unis, en Angleterre, en Hollande, au Nigeria et en Malaisie. «Notre maison est remplie d’artisanat du monde entier. Cela représente vraiment qui je suis».

On ne peut pas travailler à l’EPFL et être indifférent. Pour être là, il faut être passionné.

Marianne Wannier

Cela explique aussi pourquoi elle aime tant l’EPFL, une institution multiculturelle avec une «extraordinaire richesse» de parcours professionnels dont le dénominateur commun est «l’engagement, à tous les niveaux», y compris parmi le personnel technique et administratif. «On ne peut pas travailler à l’EPFL et être indifférent. Pour être là, il faut être passionné. Et moi j'adore travailler avec les gens passionnés», relève la vice-présidente. Une chose qui la captive tout particulièrement, c’est de pouvoir suivre l’évolution des personnes dans leur parcours et les voir gagner en expérience, «de professeure assistante tenure track à présidente, par exemple!»

Tirer parti de chaque instant

Toujours calme et posée, Marianne Wannier semble avoir trouvé la formule magique qui lui permet de dompter le stress dans cet environnement bouillonnant qu’est l’EPFL. Comment fait-elle, malgré ses nouvelles responsabilités? «J'essaie de tirer parti de chaque instant de la journée, et si je fais quelque chose, je le fais à fond. Quand je suis en train de travailler, je suis difficilement accessible pour autre chose. Et quand je consacre du temps à mes filles, je suis pleinement avec elles. J’adore cuisiner. Pour moi, c'est très important que la famille ait un moment ensemble à table le soir quand je suis là à temps. Puis je retourne travailler…»

Si je fais quelque chose, je le fais à fond. Quand je suis en train de travailler, je suis difficilement accessible pour autre chose.

Marianne Wannier

Elle dit apprécier les choses simples. Que c’est toujours une grande satisfaction pour elle de voir les gens ressortir de son bureau contents d’avoir pu régler quelque chose. «Pour moi, chaque petite chose compte». Elle avoue aussi volontiers avoir besoin de temps pour réfléchir: «Si je ne décide pas vite, c’est qu’il y a une bonne raison», assure-t-elle. Le souci du détail et des choses bien faites l’emporteront toujours sur la précipitation, le ton est donné.

Cohésion et culture commune

Mais pour autant, la vice-présidente a de grandes ambitions. «On a envie de faire tellement de choses qu'il va vraiment falloir canaliser et prioriser.» Avec son équipe de direction enfin au complet, composée des responsables des quatre domaines de la VPH et de son bureau, elle se concentre pour l’instant sur la cohésion des équipes qui leur sont rattachées et la création d’une culture commune: «J'aimerais que chaque personne à la VPH soit une oreille attentive et propage cette approche au-delà.» Pour commencer, les quelque cent personnes qui composent la VPH sont régulièrement invitées à des moments d’échange afin de mieux se connaître, dans différents formats d’événements où la convivialité est encouragée.

Pour moi les étudiantes et étudiants font partie intégrante de notre mission. (...) Ne pas avoir de liens avec elles et eux n’est pas une option.

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Et le corps estudiantin dans tout ça ? «Pour moi les étudiantes et étudiants font partie intégrante de notre mission. J’ai évolué pour en arriver là, car au début ce n’était pas clair pour moi. Mais plus j’ai avancé dans la réflexion, plus il est devenu évident que cet aspect est omniprésent. Parce qu'in fine, ce sont peut-être les étudiants, nos clients finaux. Ne pas avoir de liens avec elles et eux n’est pas envisageable.»

Pour se coordonner avec les différents services concernés, Marianne Wannier est confiante dans la direction de l’EPFL. «Pour la présidente, le travail en équipe est une priorité. Tout s’est mis en place très rapidement et c’est fluide. Nous sommes tous très complémentaires.»

Repenser les choses

La vice-présidente partage la vision exprimée par Anna Fontcuberta i Morral que la diminution des ressources budgétaires peut être vue comme une chance: «C’est sûr qu’on aimerait que les choses continuent comme avant. Mais ça nous obligera à repenser les choses, à nous assurer qu'on fait preuve d'efficacité et à nous recentrer sur l'essentiel: l’humain.»

Ici on veut l'excellence, on a l'excellence et on développe encore l'excellence, mais cela a un prix.

Marianne Wannier

Alors, que souhaiter comme changement pour les humains qui composent l’EPFL, raison d’être de cette nouvelle vice-présidence? Marianne Wannier prend le temps d’une grande inspiration, puis se lance avec toujours le même calme, la même douceur dans la voix: «Ce serait d'améliorer la charge mentale qui pèse sur toutes les équipes. Ici on veut l'excellence, on a l'excellence et on développe encore l'excellence, mais cela a un prix. On le voit à tous les niveaux, que ce soit au niveau des étudiants, du personnel, des professeurs, tout le monde! Quand on vient ici le soir, il y a des lumières et les gens travaillent, les gens veulent travailler, car ils sont passionnés. Et donc, ce serait de dire: OK, il y a aussi un moment où il faut savoir s'arrêter. Et on a de la peine avec ça, ici.» À commencer par elle-même?


Auteur: Emmanuelle Marendaz Colle

Source: People

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