Instrumentalisation des études scientifiques

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Récemment, plusieurs études de chercheurs de l’EPFL ont été instrumentalisées à des fins politiques.
L’EPFL se réjouit que le travail de ses scientifiques serve à éclairer le débat public. Elle regrette toutefois que dans plusieurs cas récents, certains acteurs ne retiennent qu’un chiffre ou qu’un aspect d’une recherche et ne se préoccupent ni du raisonnement sur lequel il est fondé, ni de son utilité au sein d’une démonstration scientifique. Sorties de leur contexte, ces informations perdent leur caractère scientifique et ne contribuent nullement à la formation de l’opinion publique.
L’EPFL défend le travail de ses chercheuses et chercheurs. Elle se réjouit qu’elles ou ils fassent usage de leur liberté d’expression et d’opinion même au-delà du cadre purement scientifique. En tant qu’institution universitaire, l’EPFL ne prend pas position elle-même dans le débat public, mais y contribue, par des apports validés selon les critères en vigueur dans le monde scientifique (revue par les pairs, reproductibilité, etc.).
Quelques liens en relation avec les citations récentes:
- Dans un récent article de presse, le professeur Vincent Kaufmann articule le chiffre de limitation de vitesse à 60 km/h sur les autoroutes dans le contexte d’une vaste étude sur la mobilité montrant qu’il s’agit là de la vitesse théorique au-delà de laquelle le trafic ne peut plus s’écouler de façon fluide (effet accordéon, entre autres). Il s’agissait ici de démontrer que seules des mesures extrêmes de cette ampleur auraient un véritable effet sur le report modal. Et ce n’est pas là le propos principal du chercheur, pour qui la seule solution est que les gens se déplacent moins, et moins loin. Ce que dit clairement l’interview complète.
- Dans son étude, Future Swiss Energy Economy, le professeur Andreas Züttel pose plusieurs scénarios afin de chiffrer le coût de diverses options de transition énergétique. Un parti politique a choisi pour sa campagne le plus coûteux – et le moins réaliste – dans lequel la Suisse produirait elle-même l’entier de son énergie (en fabriquant notamment des carburants synthétiques). Un scénario purement théorique que l’auteur de l’étude écarte lui-même, mais qui a son utilité au sein de sa démonstration scientifique.