Infinity Room 2 : les 50 années de l'EPFL en huit installations
Infinity Room 2 est le deuxième et dernier chapitre d’une exposition célébrant le 50e anniversaire de l’EPFL au ArtLab. Huit expositions, allant de la photographie à la réalité augmentée, créent une expérience interactive de l’évolution académique, culturelle et architecturale de l’institution, en donnant une nouvelle dimension aux archives.
En tant que directrice du ArtLab et cheffe du Laboratoire de muséologie expérimentale (EM+) du Collège des Humanités, Sarah Kenderdine explique que Infinity Room 2 se concentre sur « l’archive et la transcription esthétique ».
« Infinity Room 2 montre comment l’esthétique d’un objet change lorsqu’il passe d’un moyen d’expression au suivant ; par exemple, d’un concert de jazz à une vidéo d’un concert, à un système interactif », précise Sarah Kenderdine.
L’exposition succède à Infinity Room I, qui s’était déroulée du 12 avril au 28 juillet. Elle était axée sur le travail de trois photographes professionnels, qui ont capturé le campus selon trois perspectives artistiques différentes.
Une nouvelle vision des archives
Tant Infinity Room I que Infinity Room 2 tournent autour du thème des « idées sans limites », comme qu’illustré par la diversité de recherches à l’EPFL. Dans Infinity Room 2, la nature dynamique et interactive des huit installations (voir l’encadré) défie les approches traditionnelles des archives institutionnelles, plus particulièrement quant à leurs méthodes d’access.
« On peut le voir comme une sorte d’archive performative : ce n’est pas un dépôt inactif, mais quelque chose qui se déploie à travers des actions », souligne Sarah Kenderdine. Effectivement, chacune des huit installations requiert, d’une façon ou d’une autre, la participation du visiteur, l’invitant à choisir la période, l’image, ou l’objet virtuel qu’il souhaite explorer.
Cet aspect « performatif » permet aussi aux visiteurs de visualiser les photos à différentes échelles – à l’image d’un essaim trépident de photos qui peuvent être sélectionnées et agrandies (« The Alain Herzog Archive »), ou comme la page numérique grandeur nature d’un magazine des années 70’ (« Campus Chronicles »).
« L’exposition traite autant des modes d’accès que de la représentation. Tout ce que nous regardons sur internet est miniaturisé, c’est pourquoi il est intéressant de voir la taille réelle de ces documents. Il y a tellement de moyens intéressants de jouer avec l’accès physique aux archives » affirme la directrice de l’ArtLab.
The Alain Herzog Archive » rassemble plus de 500'000 photos prises par le photographe du campus, Alain Herzog, au cours des 25 dernières années, et présentées dans une installation interactive dirigée par du machine learning. À l’aide d'une tablette, les visiteurs peuvent sélectionner et agrandir les images de différentes catégories scientifiques, sociales ou architecturales comprises dans les archives.
« Campus Chronicles » exposent les publications officielles de l’EPFL, Polyrama (1970-2006), Flash (1973-2016), et EPFL Magazine (2016-2018). Quelque 29'000 pages, reflets des temps forts de la recherche, l’actualité, les arts et le design, sont présentées dans un affichage interactif page à page : les visiteurs peuvent littéralement feuilleter l’histoire à l’aide d’un visualiseur numérique au mur qui se déplace d’avant en arrière sur une frise chronologique.
« Super-vision » donne vie à près de 8'000 thèses de doctorat soutenues à l’EPFL au fil de son demi-siècle d’histoire, en utilisant un navigateur interactif. Les visiteurs peuvent ainsi lire toutes ces thèses en les triant par auteurs ou par année, à travers une projection sphérique murale.
« Balélec Nights » raconte le célèbre festival des étudiants qui a lui aussi sa propre histoire, renouvelé chaque année depuis 1981. Sur un écran géant, les visiteurs peuvent « assister » à Balélec à travers 10’000 photos issues des 39 éditions tout comme chercher des visages connus dans la foule.
« Archival Constellations » invite les visiteurs à vivre une expérience sonore des archives du célèbre Montreux Jazz Festival sous un dôme interactif. L’affichage « Jazz Luminaries » est inspiré de la constellation de réseaux sociaux entre les artistes de jazz tirés des archives, qui sont en train d’être numérisées à l’EPFL dans le cadre du Montreux Jazz Digital Project. Fin Novembre, les recherches du Blue Brain Project seront ajoutées au dôme, permettant aux visiteurs de visualiser les voies neuronales du cerveau humain.
« Shadows of Drones » rassemble un bestiaire de drones, allant d’appareils de livraison pliables avec drones résistants aux collisions en passant par des quadricoptères bioinspirés, illustrant 30 ans de recherche en ingénierie du drone à l’EPFL. L’ombre de chaque engin, suspendu derrière un panneau éclairé de l’arrière, donne l’illusion qu’ils sont en vols.
« The Archive of Modern Construction » est dédié à l’architecture de l’EPFL et comprend une présentation interactive de la construction du campus, qui débute en 1973.
Enfin, l’exposition « Open Science » donne l’occasion aux visiteurs d’explorer l’EPFL par eux-mêmes. Tablette à la main, ils découvrent, à l’intérieur de casiers virtuels, une collection de 50 objets scientifiques issus de l’EPFL – un pour chaque année de son histoire – en passant de la pérovskite aux robots.
Infinity Room 2
EPFL ArtLab, Pavillon B
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Mardi-dimanche, 11h00 – 18h00, jusqu’au 26 janvier 2020
Entrée gratuite