Ils passent leur été la tête dans les étoiles

© 2015 EPFL

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Série d’été travaux d’étudiants: durant sept semaines, Laetitia Laub et Eric Paic, tous deux étudiants en physique à l’EPFL, oublient bronzage et farniente pour passer des heures à l’observatoire de Sauverny à Versoix (GE) et flirter avec la recherche en astrophysique.


En 2015, l’astrophysicien ne scrute plus le ciel à travers un télescope. «Nos journées se passent en grande partie derrière un ordinateur», explique Laetitia. A 21 ans, la Vaudoise vient de terminer son bachelor et a sauté sur l’occasion d’effectuer un stage au laboratoire d’astrophysique de l’EPFL, le LASTRO, à l’observatoire de Sauverny. Pourtant, les données sur lesquelles elle se base viennent de l’autre bout du monde. Plus exactement du Chili, grâce au télescope suisse Euler, installé dans le désert d’Atacama sur le site de l'Observatoire Européen Austral. Le ciel très pur y permet des observations impossibles en Europe.

Des images qui permettront de faire avancer le projet des deux étudiants, qui touche aux lentilles gravitationnelles, l'une des spécialités du LASTRO. Comme l’avait prédit Einstein dans la théorie de la relativité, la gravité influence aussi la lumière. Si un rayon lumineux passe près d’une masse compacte (comme une galaxie), la lumière sera déviée ainsi qu'elle le ferait en passant à travers une lentille de verre.

Conséquence de ce phénomène : il peut déformer l'image d'objets cachés derrière d'autres corps célestes. «Si on regarde une source lumineuse derrière une galaxie, les rayons lumineux qui nous arrivent sont courbés et produisent des images mirages, explique Frédéric Courbin, maître d’enseignement et de recherche au LASTRO. Chacun de ces mirages a un trajet optique d’une longueur différente jusqu’à la Terre, et leur mesure permet d’en savoir plus sur la géométrie de l’univers et sur son expansion.» Des calculs et mesures réalisés depuis dix ans par le LASTRO. «Ce projet vise à réduire les incertitudes de la mesure de la constante de Hubble» précise Laetitia. Un paramètre qui permet de décrire le taux d’expansion de l’univers, et qui est crucial pour comprendre la mystérieuse énergie sombre découverte dans les années 2000 et ayant débouché sur le prix Nobel de physique en 2011.

Cet été, Laetitia travaille en tandem avec Eric Paic. A 20 ans, cet étudiant français qui va passer en 3ème année de bachelor a de qui tenir: son père était physicien. Eric a choisi l’EPFL car la formation «mélange connaissances en ingénierie et ouverture au monde de la recherche», et surtout introduit l’astrophysique tôt dans le cursus. Il rêve de faire un jour de la recherche, et de se spécialiser «en physique stellaire ou en cosmologie». Son stage à Sauverny lui permet aussi d’en apprendre plus sur la programmation, et sur le travail d’une équipe dans un laboratoire. «C’est une opportunité qui permet de comprendre comment se construit un projet de recherche au cours des années», souligne-t-il.

Un enthousiasme partagé par Laetitia. «Je suis très reconnaissante d'avoir la chance de voir à quoi ressemble le monde de la cosmologie observationnelle de l'intérieur», confie-t-elle. Après ses études, la jeune femme rêve elle aussi de faire de la recherche, histoire d’apporter sa pierre à l’édifice. Et, qui sait, de répondre à certaines des grandes questions de l'univers.

Photo: © Murielle Gerber, EPFL 2015.

Plus d’informations sur le site du LASTRO: http://lastro.epfl.ch/


Auteur: Sarah Bourquenoud

Source: EPFL


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