GTX medical, spin-off de l'EPFL, s'implante sur le marché américain

GTX medical vise à permettre à des personnes handicapées de retrouver une mobilité volontaire © 2018 Jean-Baptiste Mignardot

GTX medical vise à permettre à des personnes handicapées de retrouver une mobilité volontaire © 2018 Jean-Baptiste Mignardot

Spécialisée dans les systèmes de neuromodulation visant à permettre à des personnes paralysées de remarcher, GTX medical, spin-off de l’EPFL, fusionne aujourd’hui avec NeuroRecovery Technologies, entreprise américaine qui développe une thérapie de stimulation transcutanée pour améliorer la mobilité des membres supérieurs. Cela permet à la nouvelle entité, qui gardera le nom de GTX medical, de devenir numéro un mondial du domaine.

La paralysie pourrait ne plus être une fatalité. Plusieurs études issues du Laboratoire de Grégoire Courtine à l’EPFL ont montré qu’une stimulation électrique ciblée de la moelle épinière, couplée à une rééducation spécifique permettent à des patients paralysés de retrouver l’usage volontaire de leurs jambes. La spin-off GTX medical travaille depuis plusieurs années au développement du dispositif de stimulation neurologique lié à ces travaux. Elle annonce aujourd’hui sa fusion avec NeuroRecovery Technologies, une entreprise américaine active dans le même domaine mais spécialisée dans la réhabilitation du haut du corps. La nouvelle entité, dont le nom restera GTX medical, aura ainsi un accès direct au marché américain. Les bureaux du parc de l’innovation de l’EPFL sont conservés.

Parallèlement à cette fusion, les actionnaires de GTX medical ainsi que la Christopher et Dana Reeve Foundation, destinée à guérir les blessures de la moelle épinière en finançant la recherche et à améliorer la qualité de vie des personnes qui vivent avec une paralysie, ont conclu un tour de financement dont le montant n’est pas dévoilé. Afin de protéger ses dispositifs, la société désormais basée au parc de l’innovation de l’EPFL, à Eindhoven (Pays-Bas) et aux États-Unis, a renouvelé des accords de licence avec plusieurs universités américaines - Université de Californie à Los Angeles (UCLA), le California Institute of Technology (Caltech), et l’Université de Louisville (UofL) - qui complètent les accords de licence existant avec l’EPFL.

Collaboration renforcée avec un laboratoire de l’EPFL

La nouvelle entreprise entend notamment renforcer sa collaboration avec les laboratoires académiques, dont celui de Grégoire Courtine à l’EPFL afin de faciliter le transfert des avancées vers de nouvelles thérapies de réhabilitation. Le Laboratoire de l’EPFL travaille depuis plus de quinze ans sur la réhabilitation de personnes victimes d’une lésion de la moelle épinière. Plusieurs études ont donné lieu à des avancées majeures vers l’objectif de redonner la possibilité de marché aux personnes qui ont une telle lésion. En 2018, ces travaux, en collaboration avec la neurochirurgienne du CHUV Jocelyne Bloch, ont permis à plusieurs personnes de retrouver la capacité à se mouvoir debout (lire l’article paru sur notre site). La stimulation ciblée des nerfs commandant la marche est rendue possible par le système GTX Go-2, développé par la spin-off. Ce système implantable comprend un feedback de mouvement en temps réel afin d’améliorer les fonctions moteurs et autonomiques.

Un dispositif de stimulation pour le haut du corps

L’entreprise américaine qui fusionne aujourd’hui avec GTX medical, NeuroRecovery Technologies, développe un dispositif de stimulation transcutanée de la moelle épinière qui se concentre dans un premier temps sur la récupération des mouvements des bras et des mains. « Il s’agit donc d’une technologie complémentaire aux implants épiduraux développés par GTX medical pour les patients paraplégiques », souligne Sjaak Deckers, CEO. La nouvelle entité prévoit de continuer le développement des deux thérapies.