Exclusivité: l'EPFL vous offre la météo martienne!

On l'entend souvent au café du commerce: la météo a des progrès à faire. C'est d'autant plus vrai sur Mars. On sait rarement quel temps il y fait, et vous me direz que tout le monde s'en tamponne comme de sa première chemise. Vraiment tout le monde? Pas tout à fait, car J. Grosse (appelons-le Jérôme G. pour préserver son anonymat) en a fait son cheval de bataille. "Je veux, disait-il sans transiger, avoir la météo martienne sur la page d'accueil de l'EPFL."

Nous avons tout fait pour que son rêve devienne réalité. Mais avec cette dernière, on ne négocie pas. Certes, on dispose bien de quelques relevés locaux à proximité des rovers de la NASA - quand ils veulent bien fonctionner. Les sondes en orbite autour de la planète rouge ont été témoins de monstrueuses tempêtes de sable, et l'on sait qu'en ce mois de Juillet 2016, l'hémisphère nord est à l'automne. Mais de là à donner une météo en direct, il y a un pas que seul un directeur com oserait franchir. 

De guerre lasse, Jérôme G. a laissé tomber. La météo martienne allait rejoindre la pile des projets sans lendemain, faute du budget de 12 milliards de francs nécessaire pour envoyer en orbite de Mars un essaim de sondes météosat. Pourtant, cela en aurait valu la peine! 

L'humain est un être d'une infinie mesquinerie. Alors que Jérôme G. s'en va explorer de nouveaux horizons professionnels, nous pourrions évoquer nos multiples couvertures du New-York Times, les innombrables événements qu'il a gérés avec son équipe, la refonte du web, toutes les crises potentielles qu'il a su désamorcer avec son sens inné de la diplomatie et dont, en conséquence, vous n'aurez jamais entendu parler. Nous pourrions évoquer sa créativité, sa bienveillance, sa capacité à mobiliser les forces de son équipe autour de projets qui n'étaient farfelus qu'à première vue. Nous pourrions, mais nous ne le ferons pas. Par mesquinerie autant que par tendresse, nous garderons en mémoire la météo martienne.