EpiLibre, une épicerie en vrac en balade sur le campus
Lentilles, flocons d’avoine, pois chiches, fruits secs… A vos Tupperwares: dès le 22 septembre, une nouvelle épicerie offrira la possibilité d’acheter des produits en vrac à l’EPFL. Une initiative soutenue par Act for Change LAB et développée par le Student Kreativity and Innovation Lab (SKIL) de la Faculté de l’Environnement naturel, architectural et construit (ENAC).
Juché sur des roulettes, l’objet se présente comme une mystérieuse boîte en bois. Lors de ses itinérances, nul ne pourra en deviner le contenu, car ses deux pans seront fermés sur eux-mêmes. Ce n’est qu’une fois ouvert que l’objet dévoilera son précieux contenu au chaland affamé.
Nommée EpiLibre, cette nouvelle épicerie nomade vendra dès le 22 septembre aux usagers de l’EPFL des aliments secs et produits de base en vrac: céréales, pâtes, lentilles, pois chiches, farines, fruits secs, biscuits, mais aussi produits ménagers et d’hygiène naturels. Le tout bio et issu d’agriculteurs et d’artisans locaux. «EpiLibre entend offrir sur le campus une alternative durable à l’offre actuelle. Le concept d’armoire sur roulettes nous a convaincus, car il a l’avantage de ne pas occuper un local à part entière et peut être stocké sans prendre trop de place», explique Gianluca Paglia, responsable d’Act for Change LAB, une initiative d’EPFL Durabilité qui donne aux étudiants et aux collaborateurs de l’EPFL l’opportunité de concevoir, développer et réaliser une idée, un projet ou une initiative durable.
Le concept original d’EpiLibre a ainsi remporté en mai 2019 le concours annuel d’Act for Change LAB. Adrien Simon, étudiant en génie mécanique, et Suzanne Dubsky, collaboratrice à l’EPFL, en sont à l’origine. Des étudiantes et étudiants de master de la Faculté de l’Environnement naturel, architectural et construit (ENAC) ont ensuite pris le relais dans le cadre d’un projet de semestre ENAC au Students Kreativity and Innovation Lab (SKIL).
Chacun a su apporter une contribution spécifique selon ses études: Simon Perrelet, étudiant en ingénierie de l’environnement, a effectué l’analyse du cycle de vie de l’armoire, Sarah Voirin, étudiante en génie civil, s’est assurée de sa solidité et de sa stabilité et a développé une application pour le système de paiement et les futures architectes Laura Sacher et Julie Allémann ont planché sur l’étude de marché et la gestion globale du projet. «Ce projet, concret et manuel, m’a donné beaucoup de motivation pour le reste de mes études. C’était un plaisir d’aller au SKIL pour construire cette armoire de mes propres mains», témoigne Simon Perrelet.
Phase pilote
Une première phase pilote se tiendra à partir du 22 septembre au Hall SV de l’EPFL, le lundi entre 12h15 et 13h et les mardi et mercredi entre 17h15-18h45. Des horaires sélectionnés à la suite d’un sondage réalisé auprès de la population de l’EPFL. Des bénévoles se chargeront d’assurer la caisse durant les heures d’ouverture et le ravitaillement des produits.
En cas de succès, l’armoire circulera du Hall SV à la place de l’Esplanade au cours de la semaine, afin d’être accessible à un maximum de monde. «Beaucoup d’étudiants sont séduits par le vrac, mais ne pensent pas à le faire, car les magasins sont souvent éloignés de chez eux», explique Simon Perrelet. «Nous espérons qu’Epilibre leur rendra le vrac plus accessible.» Le prix des aliments sera à cet égard le plus compétitif possible avec ceux de leurs équivalents bios vendus à la Migros et à Denner.
Projets futurs
Si EpiLibre convainc, un bel avenir pourrait lui être réservé. «Plusieurs options s’offriront à nous», s’enthousiasme Gianluca Paglia. «Nous pourrons par exemple dupliquer l’armoire, intégrer le projet à la stratégie alimentaire 2030 de l’EPFL et utiliser ses produits pour les repas des événements associatifs organisés sur le campus.» Pour éviter le gaspillage, le responsable imagine que les invendus d’Epilibre pourraient en outre intégrer les repas préparés par l’association «Castor Freegan», dont les ingrédients proviennent actuellement des invendus de la Migros.
De leur côté, les étudiants voient le futur d’Epilibre au-delà de l’alimentation: «Des armoires itinérantes pourraient vendre des livres et des habits de seconde main sur le campus», détaille Laura Sacher. «On pourrait même imaginer réutiliser des étagères de l’EPFL destinées à la déchetterie pour fabriquer ces objets, afin d’en réduire l’empreinte carbone. Il y a encore beaucoup à faire et à créer, nous espérons donc que le projet perdurera au-delà de nos parcours académiques.»
- Horaires d’ouverture : lundi 12h15-13h15, mardi et mercredi 17h15-18h45 au Hall SV.