“Enter the Hyper-Scientific” annonce sa nouvelle cohorte pour 2024/25

© 2024 EPFL

© 2024 EPFL

Pour l'édition 2024/25 du programme d'artiste en résidence du Collège des humanités de l'EPFL (CDH) "Enter the Hyper-Scientific", cinq nouveaux artistes - Alice Bucknell, Josua Putzke, Sahej Rahel et le duo composé par de Matthew C. Wilson et Emilia Tapprest - ont été sélectionnés parmi plus de 200 candidatures. Durant leur résidence sur le campus, ces artistes créeront des œuvres d'art inédites à travers des collaborations avec différents chercheurs et laboratoires.

En automne 2021, “Enter the Hyper-Scientific” a été lancé dans sa première édition. Le programme offre des résidences de trois mois pendant lesquelles les artistes travaillent en collaboration avec différents laboratoires du campus de l'EPFL. Le but est de favoriser les rencontres transdisciplinaires entre des artistes professionnels suisses et internationaux et la communauté scientifique de l'EPFL pour créer des œuvres innovantes, qui sont ensuite exposées à EPFL Pavilions. En réunissant artistes et scientifiques, le programme vise à établir une plateforme dynamique, critique et inspirante pour propulser des recherches esthétiques à l'intersection de l'art, de la technologie, de la science et des sciences humaines.

Les projets des artistes 2024 ont été sélectionnés parmi environ 200 candidatures en provenance du monde entier: Staring at the Sun d’Alice Bucknell (États-Unis), The Breathing Sphere de Josua Putzke (Allemagne), The Entity de Sahej Rahel (Inde), et Interspecies Interfaces du duo formé par Emilia Tapprest (Finlande, France) et Matthew C. Wilson (États-Unis). Ces artistes travaillent dans différents médias, du cinéma au design, en passant par les médias numériques, les jeux-vidéo et le ‘world-building’. Leurs projets seront développés en étroite collaboration avec divers laboratoires et scientifiques du campus.

Pour l'édition 2024/25, “Enter the Hyper-Scientific” a proposé les quatres catégories suivantes:

  • Open Transdisciplinary ouverte aux artistes de toute discipline, invite à proposer des projets qui étudient les frontières entre l'art, les sciences humaines, la science et la technologie.
  • Scientific Imaging, en collaboration avec l'EPFL Center for Imaging s'adresse aux artistes intéressés par les technologies d'imagerie, la CGI et le numérique.
  • Environmental Transformation en collaboration avec CLIMACT, le centre EPFL-UNIL pour l'impact et l'action climatique, s’adresse aux artistes visuels et aux designers s'engageant dans des thèmes liés aux changements climatiques.
  • Special Track: Explorations in Geometry, Computation, and Matter, en collaboration avec le Geometric Computing Laboratory (GCM) de l'EPFL, invite les artistes, les concepteurs et les fabricants à s'engager dans une collaboration intense avec les chercheurs et les experts en fabrication du GCM.

Trois des quatres projets lauréats ont été sélectionnés par un jury composé de Mónica Bello (curatrice et responsable des Arts at CERN), Giulia Bini (curatrice et responsable du programme, Enter the Hyper-Scientific), Natalie Esteve (responsable des arts visuels, Ville de Lausanne), Isaline Vuille (Ville de Lausanne), Frédéric Kaplan (directeur du Collège des humanités de l’EPFL), Sarah Kenderdine (Directrice d’EPFL Pavilions), Charmilie Nault (cheffe de projet pour CLIMACT) et Nicolas Tétreault (directeur exécutif de CLIMACT).

Le quatrième projet de Josua Putzke a été sélectionné par le professeur Mark Pauly du Geometric Computing Laboratory (GCM) de l'EPFL, dans le cadre de la Special track supportée par le laboratoire/ etant entierement supportée par le laboratoire.

“Nous sommes ravis de voir le programme se développer, comme en témoigne la qualité exponentielle des candidatures, et sommes très reconnaissants de l'intérêt porté au programme par de nombreux·euses artistes de renom. Nous nous réjouissons d’accueillir les artistes lauréat·e·s et de travailler avec notre communauté sur de nouvelles productions artistiques issues de dialogues et d'échanges avec notre communauté scientifique”, résume Giulia Bini, responsable du programme. "Enter the Hyper-Scientific s'impose comme une plateforme d'expérimentation et d'innovation, avec des impacts tangibles sur la recherche artistique et scientifique pour les artistes et les scientifiques impliqués dans la réalisation des projets".

Depuis 2022, un partenariat avec la Ville de Lausanne fournit aux artistes sélectionnés un logement et un espace de travail dans la coopérative d'habitation La Meute, située dans le nouvel écoquartier des Plaines-du-Loup. Ce projet de logement collectif, réunissant des personnalités culturelles, des étudiants, des familles et des demandeurs d'asile, favorise les échanges entre les artistes et la riche scène artistique de Lausanne.

Le programme EPFL CDH AiR/Enter the Hyper-Scientific remercie tous les candidat·e·s pour leur intérêt et se réjouit de voir les œuvres qui seront produites lors de cette troisième édition.

Artistes sélectionnés et leurs projets

Alice Bucknell: Staring at the Sun
Alice Bucknell © Alice Bucknell

Alice Bucknell est artiste et auteurice basée à Los Angeles. Utilisant des jeux vidéo et la fiction spéculative, son travail explore les interconnexions entre l'architecture, l'écologie, la magie, l'intelligence non humaine et l'intelligence des machines. Alice Bucknell s'intéresse généralement aux limites de la connaissance scientifique et de la pensée systémique, aux possibilités sans limites du jeu et aux dimensions écologiques des jeux qui peuvent dissoudre des binômes tels que l'humain et l'environnement, l'intelligence naturelle et l'intelligence synthétique, et le soi et le monde. Son travail a été présenté à Ars Electronica avec transmediale, la 18e Biennale d'architecture de Venise, Honor Fraser Gallery à Los Angeles, Singapore Art Museum, et la Serpentine Gallery à Londres, parmi d'autres. Ses écrits ont paru dans des publications telles que ArtReview, e-flux architecture, Frieze et le Harvard Design Magazine.

Staring at the Sun est un projet de recherche et un "documentaire de science-fiction" multimédia qui s'inscrit dans le cadre d'un dialogue en cours sur les projets de modification du climat à l'échelle planétaire pour examiner de manière critique les propositions contemporaines de géoingénierie solaire, y compris l'injection d'aérosols stratosphériques (SAJ), qui font l'objet de recherches aux États-Unis et dans l'Union européenne. Un jeu vidéo appelé Earth Engine est intégré au récit fictionnel de Staring at the Sun. Earth Engine reprend les concepts de jouabilité posthumaine dans les jeux, en exploitant les données de projection climatique pour créer un environnement ouvert dans lequel la planète est le joueur. Ensemble, Staring at the Sun et Earth Engine examinent de manière générale le paradoxe des technologies prédictives qui excluent d'autres futurs possibles. Pendant son séjour à l'EPFL, Bucknell étudiera les futurs solaires alternatifs développés par les chercheurs, les scientifiques et les décideurs de la Global Majority, et collaborera avec CLIMACT pour mieux comprendre comment ces données sont visualisées. L'itération finale de ce projet prendra la forme d'une œuvre vidéo de type "documentaire de science-fiction" qui se déroulera entre le Wyoming et Lausanne.

Collaboration: CLIMACT
-------

Sahej Rahal: The Entity

Sahej Rahal © Reece Straw

Sahej Rahal, né en 1988 à Mumbai, est avant tout un narrateur. Il tisse des liens entre réalité et fiction pour créer des mondes mythologiques qui se déploient dans le présent. Ces mondes mythologiques prennent la forme de sculptures, de performances, de films, de peintures, d'installations et de programmes de simulation d'intelligence artificielle dans lesquels des êtres indéterminés commencent à émerger des fissures entre le réel et l'imaginaire. Rahal a participé à des expositions collectives et individuelles, notamment à Manifesta 2022, à la Biennale de Gwangju 2021, à la Biennale de Liverpool, à la Biennale de Kochi, à la Biennale de Vancouver, au MACRO Museum Rome, à Kadist SF, à l'ACCA Melbourne et au CCA Glasgow. Il a reçu la bourse Cove Park/Henry Moore, la bourse Akademie Schloss Solitude et la Sher-Gil Sundaram Arts Foundation Installation Art Grant, et a gagné le Forbes India Art Award pour la meilleure première exposition pour son exposition solo Forerunner à Chatterjee & Lal, Mumbai. Plus récemment, il a reçu la bourse Digital Earth et la bourse Junge Akademie Human Machine.

Au cours de sa résidence à l'EPFL, Rahal vise à créer des terrains de jeu cybernétiques de cohabitation qui peuvent orchestrer une conversation entre des formes d'intelligence humaines et extra-humaines - des terrains de jeu composés de mondes simulés par l'IA, mais aussi de contreparties physiques des créatures de ces mondes rendues sous forme de dessins, de diagrammes et de sculptures. Des scientifiques, des chercheurs travaillant à l'EPFL et des philosophes invités seront conviés à ces terrains de jeu en tant qu'agents d'investigation et rejoindront Rahal pour conspirer autour d'une ontologie spéculative de l'intelligence qui se manifestera par des actes subversifs de narration, de secret, de souvenir, de récitation et de rumeur.

Collaboration: La vaste communauté scientifique de l'EPFL

-------

Matthew C. Wilson and Emilia Tapprest: Interspecies Interfaces

Matthew C. Wilson and Emilia Tapprest © Silvia Longhi - Fabrica Research Centre

Matthew C. Wilson est un cinéaste et artiste américain basé aux Pays-Bas. Dans ses vidéos, sculptures et installations, les spectateurs rencontrent des agents humains, non humains et intersubjectifs qui sont enchevêtrés avec des processus naturels et des forces historiques changeantes. Ses projets utilisent des approches orientées vers la recherche, site-specific et méthodologiquement éclectiques pour détecter l'inertie de la modernité à travers les crises écologiques contemporaines et dans des futurs spéculatifs. Ses œuvres cinématiques ont été diffusées sur Vdrome.org, au Festival international du film de Rotterdam, au Eye Filmmuseum d'Amsterdam et à la Haus der Kulturen der Welt de Berlin.

Emilia Tapprest (NVISIBLE.STUDIO) est une cinéaste et artiste visuelle franco-finlandaise basée à Amsterdam. Son travail collaboratif explore la façon dont les développements technologiques émergents et les imaginaires sociaux interagissent avec le sujet post-industriel de manière affective, préconsciente et sensorielle, souvent dans le cadre de scénarios spéculatifs. Son travail a été présenté sur des plateformes internationales telles que Vdrome, Kunstverein Schattendorf, Impakt Festival, VISIO European Programme on Artists' Moving Images, et Bologna Art City.

Les sens des autres espèces sont à l'écoute de phénomènes extérieurs au sensorium humain, qu'il s'agisse de champs électromagnétiques subtils, de fluctuations mineures des turbulences ou des vibrations de l'air, de l'eau et de la terre, ou des traces moléculaires les plus imperceptibles. Interspecies Interfaces s'intéresse aux développements émergents en matière d'augmentation sensorielle et d'IA, explorant comment la convergence de ces technologies pourrait profondément modifier la capacité des humains à comprendre avec les réalités sensorielles d'autres animaux. Pendant leur résidence à l'EPFL, Wilson et Tapprest proposeront des scénarios dans lesquels ces convergences technologiques ont été étendues et sont devenues largement utilisées, en considérant leurs implications potentielles sur les valeurs et les comportements collectifs. Les recherches du duo à l'EPFL aboutiront à une série de vignettes cinématographiques qui inviteront le public à habiter des mondes spéculatifs après l'arrivée des interfaces inter-espèces.

Collaboration: La vaste communauté scientifique de l'EPFL

-------

Joshua Putzke: The Breathing Sphere (titre provisoire)

Josua Putzke © Nehemia Turban

Josua Putzke est un designer et un expert en conception de matériaux et de processus, travaillant avec des matériaux et des machines, des géométries et des mécaniques. C'est dans l'atelier de son père qu'il a appris à concilier le monde physique et son imagination, en explorant des modèles et des idées. Après avoir obtenu son diplôme à l'université des arts de Berlin, Putzke a enseigné à temps partiel et a commencé sa carrière en tant que designer indépendant. Il a fondé le RLON Studio for Physical Storytelling et également la société affiliée syntax.lights et l’entreprise Quantix Interdimensional Structures.

Pendant sa résidence à l'EPFL, Putzke travaillera sur une installation cinétique en collaboration avec le Geometric Computing Laboratory de Mark Pauly. L’intention est de produire un effet hypnotique par le biais d'une technologie reliant une multitude de pièces qui fonctionnent ensemble dans un système synergique. Le résultat sera un dispositif poétique actionné par un seul moteur, ou un moyen de propulsion manuel similaire, qui rendra visible la façon dont toutes les parties sont connectées et se déplacent de manière synchronisée grâce à des forces qui proviennent d'un point et se déplacent d'une partie à l'autre à travers sa structure synergique. L'œuvre de Putzke invite les spectateurs à contempler la délicate interconnexion de tout ce qui existe et la façon dont un changement d'état en un point affectera toujours l'ensemble. L'installation traduit les découvertes de l'enchevêtrement quantique en cinétique et, par une observation attentive, met en évidence la réalisation que nous sommes en interaction constante avec notre environnement.

Collaborations: Geometric Computing Laboratory


Auteur: Lucie Ryser

Source: Collège des humanités | CDH

Ce contenu est distribué sous les termes de la licence Creative Commons CC BY-SA 4.0. Vous pouvez reprendre librement les textes, vidéos et images y figurant à condition de créditer l’auteur de l’œuvre, et de ne pas restreindre son utilisation. Pour les illustrations ne contenant pas la mention CC BY-SA, l’autorisation de l’auteur est nécessaire.


Images à télécharger

Samsara © Josua Putzke - Nehemia Turban
Samsara © Josua Putzke - Nehemia Turban
Still from Earth Engine © Alice Bucknell
Still from Earth Engine © Alice Bucknell
Anhad | The unscalable © 2023 The Artist and JUNGE AKADEMIE, Akademie der Künste, Berlin
Anhad | The unscalable © 2023 The Artist and JUNGE AKADEMIE, Akademie der Künste, Berlin
Factitious Reservoirs © Matthew C. Wilson
Factitious Reservoirs © Matthew C. Wilson

Partager sur