Energie nucléaire: un coup de fouet pour la recherche à l'EPFL

Les partenaires d’ITER ont choisi Cadarache, en France, pour accueillir le réacteur expérimental de fusion nucléaire, un programme de 10 milliards d'euros sur trente ans. Cette décision fournit de formidables opportunités au Centre de recherche en physique des plasmas (CRPP) de l’EPFL, en vue de déboucher sur une nouvelle source d’énergie propre.

L’implantation d’ITER à Cadarache profitera doublement au CRPP. En tant que centre de compétence national, cette unité est pleinement intégrée aux programmes de recherche en fusion nucléaire dans le cadre de l’association Euratom-Confédération suisse. Elle bénéficiera donc d’une partie des travaux de haute technologie qui devront être réalisés pour la construction du réacteur.

Le CRPP conforte également sa présence dans la physique des plasmas. Directeur du centre, le professeur Minh Quang Tran est président de l’European Fusion Development Agreement, l’organisme qui coordonne sur le Vieux Continent la technologie en matière de fusion et les travaux du JET (Joint European Torus), l’installation tokamak la plus grande et la plus performante au monde. Les synergies qui découlent de cet environnement de recherche vont renforcer les liens entre l’EPFL et les principaux centres d’excellence européens dans la quête d’un nouveau mode de production d’énergie prometteur, sûr et au rendement inégalé. Grâce à l’engagement de la Suisse dans ce programme mondial, des retombées industrielles sont prévisibles.

Un potentiel énergétique énorme
La fusion nucléaire représente une source d’énergie quasi illimitée. A l’image du soleil, le principe consiste à fusionner des atomes légers – des isotopes de l’hydrogène tels que le deutérium et le tritium - à des pressions et des températures considérables. Seules des installations de type tokamak permettent aujourd’hui d’atteindre la température nécessaire (100 millions de degrés) au seuil de rentabilité énergétique. Des progrès importants ont été réalisés au cours de ces dernières années.

D’où les espoirs portés par ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor). Ce réacteur relance la possibilité d’aboutir à la faisabilité, en laboratoire, du fonctionnement d’un cœur de centrale électrique à fusion. Une innovation qui cumule les avantages: le réacteur ne peut s’emballer et sa productivité énergétique est sans précédent. Un gramme de deutérium fusionné avec un gramme et demi de tritium produirait un rendement quelque dix millions de fois supérieur à celui d’un gramme de pétrole. La preuve de la validité scientifique d’ITER ouvrira des perspectives prometteuses pour la fusion comme une source d’énergie inépuisable et respectueuse de l’environnement.