Du Groenland à la Suisse, les eaux des glaciers livrent leurs secrets
Depuis deux ans, des équipes de l’EPFL échantillonnent et analysent les micro-organismes présents dans les ruisseaux des plus importants glaciers du monde. Récit, en grand format sur notre nouvelle plateforme, d’une aventure scientifique qu’il est encore temps de vivre.
Équipés de fioles, de pipettes, de thermomètres ou encore de bidons d’azote liquide (Dido et Fido, de leurs petits noms), les «scientifiques de terrain» du projet Vanishing Glaciers, soutenu par la Fondation NOMIS, grimpent sur les sommets glacés des quatre coins du monde. Dans l’Himalaya ou les Alpes, leur mission reste la même: récolter les micro-organismes présents dans les ruisseaux alimentés par les glaciers pour les ramener à l’EPFL, où leurs collègues les analyseront.
«Faisons-le avant qu’il ne soit trop tard!»
Au fur et à mesure que les glaciers s’épuisent, ils emportent avec eux des secrets bien gardés. Leur fonte, symbole visible du changement climatique, implique à terme la disparition des ruisseaux qu’ils alimentent et par conséquent la perte d’un écosystème unique.
Les scientifiques du Laboratoire de recherche en biofilms et écosystèmes fluviaux (SBER) ne veulent en aucun cas perdre cet héritage sans l’avoir exploité. «Ces ruisseaux drainent les toits du monde», avance Tom Battin, directeur du SBER et directeur scientifique du projet. «Nous savons que les micro-organismes en général orchestrent les cycles biogéochimiques globaux de notre planète, mais nous ne comprenons pas les contributions de ces microbes de haute altitude pour ces cycles. Il est donc crucial de mieux connaitre ces écosystèmes afin de comprendre quel serait l’impact de leur disparition sur notre planète».
Suite de l'article ici.