Diplôme de l'EPFL en poche et une nouvelle belle page à écrire

Durant cinq ou six ans, ils et elles ont fait vivre le campus, passant d’une salle de cours à l’autre, faisant la queue devant un foodtruck, révisant leurs examens à la bibliothèque, menant leurs premières expériences scientifiques ou vaquant à diverses autres activités typiques de la vie estudiantine. Aujourd’hui, les voilà fraîchement diplômées et diplômés de l’EPFL. Cette année, ils sont quelque 1370, soit plus d’une centaine de plus que l’année dernière. En comptant leurs proches, ce sont près de 3000 personnes qui étaient accueillies ce samedi 5 octobre au SwissTech Convention Center à l’occasion de la Magistrale 2024.

Chaque année, cet événement est organisé pour célébrer les étudiantes et étudiants qui terminent avec succès leur cursus à l’EPFL. C’est pour chacune et chacun le moment qui marque l’aboutissement des études et l’obtention du précieux document attestant leur réussite. C’est une page qui se tourne, celle des couloirs de l’École que l’on n’arpentera plus, pour laisse place à la page encore blanche du démarrage de la vie professionnelle.

Tout ce petit monde n’est pas le seul à changer de chapitre. C’était pour Martin Vetterli sa 8^e et dernière Magistrale en tant que président de l’EPFL, avant qu’il ne passe la main, à la fin de l’année, à Anna Fontcuberta i Morral, présidente désignée.

Pour le bien commun

Dans son allocution d’ouverture de l’événement, auquel ont notamment participé le conseiller fédéral en charge du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche Guy Parmelin ainsi que l’ancien conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann, le président de l’EPFL a rappelé que les nouveaux alumni avaient bénéficié, pour leurs études, d’un système de qualité, dont ils et elles pouvaient désormais se faire les ambassadeurs et ambassadrices:«Le système suisse d’une éducation publique abordable de qualité fonctionne, vous en êtes la preuve vivante. Alumni, aidez-nous à le maintenir, à l’améliorer, merci!»

Il a également souligné la responsabilité des jeunes diplômés et diplômées face au développement de l’Intelligence artificielle (IA), qui, «comme l’invention de l’écriture, des nombres, de l’imprimerie, de la méthode expérimentale, de l’ordinateur et du calcul scientifique, va profondément modifier, en bien ou en mal, comment nous travaillons, cherchons, innovons et vivons ensemble.» Et de plaider pour une utilisation en pleine conscience: «Souvenez-vous, le progrès est aveugle et la technologie est borgne: elle voit les opportunités, mais elle ignore les risques. Soyez donc vigilants, participez aux débats nécessaires afin que la société ne se laisse pas imposer une IA obsédée par les profits, mais développons une IA qui cherche à améliorer le bien commun.»

Ministre de tutelle de l’EPFL, Guy Parmelin n’a pas manqué de rendre un vibrant hommage au président Martin: «Qu’il me soit permis de vous remercier de votre engagement en faveur de l'EPFL et de la place scientifique suisse. Vous avez été un remarquable ambassadeur de nos hautes écoles et un défenseur engagé, si ce n’est ardent, de la science de notre pays.

Ponctuée par les performances de Marta Martinez, saxophoniste, et de son big band, la cérémonie s’est poursuivie avec la distribution des prix aux diplômées et diplômés ayant obtenu les meilleures moyennes ou qui se sont distingués par leurs compétences sportives. Les titres de Docteurs Honoris Causa ont également été remis à Kazuyo Sejima, architecte co-fondatrice du Bureau SANAA et conceptrice du Rolex Learning Center, et à Daniel Huttenlocher, premier doyen du Schwarzman College of Computing du Massachusetts Institute of Technology (MIT).

L’art d’enseigner les maths

S’en est suivi la remise des prix au corps enseignant et représentantes et représentants de la communauté EPFL. Le Best Teaching Award - ancien Credit Suisse Award - a été donné par Pierre Dillenbourg, vice-président associé pour l’éducation, à Giulia Tagliabue, professeure assistante tenure track au Laboratoire de nanoscience pour les technologies énergétiques (LNET).

Moment très attendu de la Magistrale, les Polysphères, décernées par les étudiantes et étudiants à leurs professeures et professeurs préférés au sein de quatre facultés, ont été remises par l’AGEPoly. C’est Florian Karl Richter, professeur assistant tenure track de la Chaire de théorie ergodique (ERG) qui a obtenu la récompense suprême, la «Polysphère d’Or», honorant ainsi son art à enseigner les maths. Instauré il y a deux ans, le Prix de l’Engagement Exceptionnel, qui marque l’engagement exceptionnel d’un collaborateur ou d’une collaboratrice de l’EPFL, a été attribué à Alice Emery Goodman. Et un prix exceptionnel/spécial de l’EPFL a été remis à l'AGEPoly. Enfin, les Alumni awards ont récompensé les carrières exceptionnelles de Samantha Anderson, Hadi Barkat, Silvia Quarteroni et Marc Ph. Stoecklin.

La cérémonie s’est conclue avec le désormais traditionnel selfie du président avec le public, laissant ensuite les diplômées et diplômés rejoindre, dans les auditoriums, les différentes cérémonies de leurs sections respectives.

PRIX ET DISTINCTIONS