Développer son réseau et ses compétences en agissant pour le climat

Victor Rey et Fatima Azahraa El-Zein © 2021 EPFL / Alain Herzog (CC BY-SA 4.0)

Victor Rey et Fatima Azahraa El-Zein © 2021 EPFL / Alain Herzog (CC BY-SA 4.0)

La première édition de la Climate and Sustainability Action Week aura lieu en septembre 2021 à l’EPFL. Le pilote organisé en février dernier a déjà débouché sur l’implémentation concrète de deux projets durables entièrement menés par des étudiantes et des étudiants.

« Je n’ai pas acheté un vêtement neuf depuis février ! » Reconnaissant volontiers être une ex-adepte de la « fast fashion », Fatima Azahraa El-Zein, étudiante en première année de bachelor en Sciences et ingénierie de l’environnement à l’EPFL, est une des instigatrices de UPFashionLab (UPFL), un projet de friperie, atelier de customisation et sensibilisation à l’habillement durable ayant pris ses quartiers au Vortex tous les mercredis depuis le 24 mai.

Les jeudis, ce sera bientôt au tour de la Bibliothèque d’objets de la Maison de la Durabilité de tenir sa permanence au même endroit. L’inauguration aura lieu le 10 juillet et permettra à tout un chacun de venir emprunter gratuitement un caquelon à fondue ou un lot d’assiettes, des affaires de sport, de camping ou de bricolage. Les étudiantes et les étudiants qui déménagent sont également invités à y léguer leurs biens devenus inutiles afin d’en faire profiter la communauté pour éviter le gaspillage. Un fonds d’objet existe déjà grâce à divers dons.

Acquérir des compétences

Ces deux initiatives sont nées dans le cadre de l’édition pilote de la Climate and Sustainabiliy Action Week (CSAW) en février 2021, dont la première édition officielle aura lieu la semaine qui précède la rentrée académique, du 13 au 16 et 19 septembre. Au programme : conférences, ateliers, réseautage, et surtout « l’occasion de passer à l’action », déclare Victor Rey, étudiant en 2e année de master en Sciences de la vie impliqué dans la construction de la bibliothèque d’objets.

Dans les différentes associations étudiantes engagées pour l’environnement, nous avons beaucoup de réflexions mais cela débouche rarement sur quelque chose de concret. La CSAW nous a permis de nous connecter et d’acquérir des compétences en management de projet. Nous avons appris plein de choses sur le travail d’équipe, comment s’écouter les uns les autres et ne pas oublier l’objectif final. 

Victor Rey, étudiant en 2e année de master (SV)

« Passer à l’action » : la même expression revient dans le discours de Fatima Azahraa El-Zein. « Les modérateurs de la CSAW nous ont aidés à orienter notre projet sans déborder », souligne l’étudiante. Et également à trouver des ressources dans le réseau existant : ainsi, son petit groupe constitué lors de la CSAW de février s’est adjoint le secours de trois étudiantes membres de l’association Unipoly qui avaient des idées complémentaires.

L’idée de départ de créer une application « Mix & Match » avec des vêtements de seconde main s’est alors transformée en projet de friperie tout sauf virtuelle. D’autant plus qu’un autre projet d’application similaire, Unidress venait de gagner l’Innovation Challenge de la Semaine de la durabilité UNIL-EPFL en mars 2021.

Pour constituer leur garde-robe, les membres de l’UPFL ont fait une collecte rémunérée de vêtements en avril qui a eu un énorme succès grâce au soutien d’Unipoly. En les revendant au prix coûtant, le modèle s’avère cependant peu rentable. Du coup le concept a évolué vers un système de troc : en donnant pour l’équivalent de 50 francs d’habits, on a le droit d’en acheter pour la même somme. Le groupe s’organise pour les permanences avec l’aide de quelques amies et amis bénévoles.

Intégrer la communauté

« La CSAW a été pour moi un vrai moyen d’intégrer la communauté étudiante », affirme Fatima, qui a rejoint depuis l’association Ingénieurs du Monde. Victor, lui-même déjà engagé au sein de l’association Global Earth Horizon Talk (GEHT) souligne à quel point la CSAW a agi comme un catalyseur de synergies entre les différentes associations estudiantines, telles que celles déjà citées ou le Zero Emission Group, et d’autres plateformes existantes.

Par exemple, l’inauguration de la bibliothèque d’objets le 10 juillet va sûrement donner lieu à un Repair Café, où les personnes voulant luttant contre l’obsolescence pourraient redonner vie à leur matériel. L’idée est en discussion avec le Low Tech Lab, le Student Kreativity and Innovation Lab (SKIL) et Robopoly.

La CSAW nous a également donné un aperçu de ce qui se fait ailleurs en Europe et dans le monde pour lutter contre les industries polluantes et la consommation non responsable. Cela nous pousse à nous projeter plus tard. Mais ensuite, bien sûr, il faut revenir aux maths et à la physique.

Fatima Azahraa El-Zein, étudiante en 1e année de bachelor (ENAC-SIE)

Alors que les examens ont débuté et que l’été pointe son nez, les organisateurs et organisatrices de la CSAW, encouragées par les échos positifs de l’édition pilote, aimeraient convaincre 100 étudiantes et étudiants de s’inscrire avant le 27 juin pour la CSAW de septembre.

Réalisation commune

Comme la première fois, cette semaine a été co-construite avec le soutien d’étudiantes et d’étudiants impliqués dans l’organisation, en coordination avec la Vice-présidence académique (VPA) et la Vice-présidence pour la transformation responsable (VPT). 

Avec l’assurance de pouvoir compter sur suffisamment de participantes et participants, le comité d’organisation pourra sereinement finaliser le programme d’intervenants, afin d’offrir pendant la CSAW un maximum d’outils utiles : à moyen terme pour gagner des compétences utiles et peut-être changer le monde ; dans l’immédiat et à petite échelle pour déjà passer un bon moment et faire des rencontres !

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