Deux professeurs de l'EPFL remportent des Prix Leenaards
Les professeurs de l'EPFL Elisa Oricchio et Grégoire Courtine ont reçu le Prix scientifique Leenaards pour leurs projets de recherche/
Le Prix Scientifique Leenaards est décerné chaque année par la Fondation Leenaards pour «soutenir la recherche translationnelle sur les maladies humaines en renforçant les liens entre les sciences cliniques et les sciences fondamentales». Cette année, la Fondation a attribué deux prix scientifiques à des groupes de recherche de l'EPFL, pour un montant total de CHF 1,4 million.
Une interface cerveau-moelle épinière permet de retrouver l'usage des jambes
L'un des projets est dirigé par le professeur Grégoire Courtine, neuroscientifique à la Faculté des sciences de la vie de l'EPFL, et étudiera l'interface cerveau-moelle épinière pour aider les paraplégiques à retrouver l'usage de leurs jambes. Le professeur Courtine travaillera avec la professeure Jocelyne Bloch, neurochirurgien au Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV), et Guillaume Charvet, chef de projet au CEA-Leti Clinatec à Grenoble. Le projet a déjà permis à neuf patients auparavant en fauteuil roulant de remarcher de manière semi-autonome.
«Notre objectif est de permettre à des patients paraplégiques de retrouver l'usage de leurs jambes et la position debout grâce à l'union d'une technologie sans fil de mesure et de décodage de l'activité cérébrale et de la neurostimulation", explique Guillaume Courtine. La professeure Bloch ajoute : «La clé pour marcher le plus naturellement possible est de pouvoir s'adapter à la volonté du patient, ainsi qu'à la vitesse et au rythme de ses mouvements, comme nous le faisons presque inconsciemment lorsque nous marchons.»
L'objectif ultime est d'implanter un dispositif de mesure de l'électroencéphalogramme situé sous le crâne, à la surface du cortex cérébral. Cet appareil, comme le dispositif sans fil WIMAGINE® de Clinatec, enregistrera l'intention de mouvement du patient. «L'étape suivante consistera à décoder cette activité cérébrale par électroencéphalogramme - correspondant à une intention de mouvement - en séquences de stimulation électrique dans la moelle épinière, qui seront ensuite transmises aux nerfs contrôlant les jambes», explique M. Charvet.
Réveiller le système immunitaire pour combattre le cancer lymphatique
L'autre projet gagnant est dirigé par la professeure Elisa Oricchio de la Faculté des sciences de la vie de l'EPFL, avec le professeur Bruno Correia de la Faculté d'ingénierie de l'EPFL et la professeure Caroline Arber du Département d’oncologie UNIL CHUV et la Branche Lausannoise du Ludwig. Le projet vise à développer des molécules anticancéreuses pour activer le système immunitaire capable de reconnaître et de tuer les cellules tumorales. En particulier, l'objectif est de développer de nouvelles molécules thérapeutiques capables de bloquer l'activité de la protéine cathepsine S dans les tumeurs. Dans les cancers du sang comme les lymphomes et dans diverses autres tumeurs, la cathepsine S agit comme un oncogène et a été identifiée comme une cible thérapeutique prometteuse.
"Nous sommes ravis de cette opportunité de travailler ensemble et d'avoir la possibilité d'aborder ce problème depuis ses racines moléculaires jusqu'à une perspective translationnelle", déclare Oricchio. «Nos différentes expertises aux niveaux moléculaire, cellulaire et translationnel vont entrer en synergie pour résoudre un problème complexe, ce qui ouvrira de nouvelles possibilités pour le traitement du cancer.»
«Nous pensons que c'est un excellent exemple de ce que les ingénieurs, les biologistes et les médecins peuvent faire ensemble et nous espérons également apprendre des stratégies générales qui pourraient ouvrir de nouvelles voies thérapeutiques pour d'autres malignités», ajoute Correia.