Des nichoirs digitaux pour observer les chouettes
Des étudiants de l’EPFL ont mis sur pied un système qui détecte les entrées et sorties des chouettes effraies dans leur nid sans déranger l’animal. Leur projet pourrait bientôt équiper une partie des 350 nichoirs installés par des chercheurs dans la Broye.
Menacées par la diminution du nombre de granges et fermes où elles aiment faire leur nid, les chouettes effraies font l’objet d’une surveillance attentive en Suisse. Jusqu’ici, les chercheurs ne disposaient pas de solution pratique pour les observer en permanence sans les déranger. Intéressés par ce défi, des étudiants de l’association Octanis de l’EPFL ont créé un prototype qui enregistre les allées et venues des oiseaux grâce à un capteur placé à l’entrée des nichoirs.
L’idée est née par hasard après un contact entre les étudiants de l’association Octanis et Isabelle Henry, ancienne étudiante d’Alexandre Roulin, le spécialiste des chouettes effraies à l’Université de Lausanne. «Les chercheurs souhaitaient observer l’activité des chouettes dans les nichoirs, mais les solutions testées jusqu’ici étaient trop lourdes et ne fonctionnaient pas», explique Sam Sulaimanov, étudiant en génie électrique et président d’Octanis. Leur curiosité piquée, les étudiants ont développé dans leur temps libre un prototype simple, composé d’une carte de circuit imprimé et d’une antenne. Installé à l’entrée du nichoir, il détecte le passage de chaque oiseau, dont la bague doit être équipée d’une puce électronique.
Mieux qu’un GPS
Léger, utilisable toute l’année et peu coûteux, le système est alimenté par une batterie qui peut durer six mois. Un réel avantage, puisque la récolte des données ne nécessite pas de déranger les oiseaux ou de les capturer régulièrement, comme c’est le cas avec les GPS dont les batteries ont une durée limitée. Grâce à ce nichoir digital, les chercheurs n’auront besoin que de passages ponctuels pour obtenir des informations détaillées sur le comportement des oiseaux avant l’accouplement ou la cadence de nourrissage des jeunes, par exemple. De quoi réjouir les spécialistes. «Avec 350 nichoirs entre Lausanne et Morat, un tel système sera très intéressant pour nous, et nous sommes ravis que de futurs ingénieurs se soient emparés du projet», souligne Alexandre Roulin. Un premier modèle de ce nichoir digital sera posé prochainement pour un test grandeur nature.
Innover en dehors des cours
À noter que les nichoirs ne sont pas la seule réalisation des étudiants d’Octanis, qui ont déjà construit un Rover testé cet hiver en Antarctique. Mis au point dans l’espace de prototypage du bâtiment MED, ces projets permettent aux étudiants d’expérimenter et de tester leurs idées en dehors des cours. L’association est ouverte à tous, peu importe le bagage technique, et propose à chacun de tester la soudure, l’impression 3D ou la programmation. «Les études à l’EPFL sont exigeantes, et je trouve important de prendre du temps pour des projets fun et personnels, souligne Sam Sulaimanov. En acceptant de se tromper et en cherchant des solutions sans la pression des notes, on apprend énormément!»
Plus d’informations sur le site octanis.org
Open Night chaque mardi dès 19h30 au 3ème étage du bâtiment MED