Des médecins du travail dorénavant employés de l'EPFL
Auparavant prestataires externes, les médecins du travail sont désormais des membres à part entière de la communauté EPFL. Deux médecins engagés chacun à 50 %, ainsi que deux assistantes médicales assureront, à l’interne, des prestations de prévention en santé et sécurité au travail.
Selon des normes légales, chaque entreprise doit assurer la protection de la santé de ses collaboratrices et collaborateurs (Directive MSST, Loi sur le Travail, Ordonnance sur la Protection de la Maternité, etc.). À l’EPFL, chacun peut bénéficier gratuitement des services d’une équipe pluridisciplinaire composée notamment d’infirmières de premier recours, d’hygiénistes du travail et de médecins du travail.
Dernièrement, la Direction a décidé d’investir davantage dans la santé et sécurité au travail en doublant l’effectif dédié à la médecine du travail et en internalisant ces ressources. Jusqu’ici, le Dr César Jaton effectuait seul, un 50 %, en tant que prestataire externe. Depuis le 1er août 2022, il est devenu un employé de l’EPFL à part entière, toujours à mi-temps. «Depuis le15 septembre, j’ai été rejoint par un second médecin du travail en la personne du Dr Thibaut Gaillard. Ensemble, nous allons pouvoir assurer un plein temps sur le campus. Cela permettra de multiplier les consultations et les prestations offertes. Nous aurons une belle complémentarité ; je suis moi-même également formé dans le domaine de la médecine d’assurance et actif au sein de l’office AI du canton de Vaud en tant que médecin SMR, tandis que le Dr Gaillard est également spécialisé en médecine d’urgence préhospitalière et dans le domaine de l’aéronautique», se réjouit Dr César Jaton.
Investir pour la santé et le bien-être de tout le campus
«Généralement, la santé au travail est plutôt le parent pauvre dans les entreprises, estime Dr Jaton. Le fait que l’EPFL investisse dans ce domaine est vraiment une bonne nouvelle ; une avancée à mon sens significative pour la santé et le bien-être de tout le campus EPFL».
Moteur de ce changement, Eric Du Pasquier, Directeur du domaine de la sécurité et de l’exploitation de l’EPFL considère que «l’internalisation du rôle de médecin du travail s’inscrit dans une volonté de continuité et de cohérence dans le suivi des dossiers. Cela permettra également d’étendre avec dynamisme nos actions de prévention en santé au travail pour le bénéfice de toute la communauté EPFL».
Médecin du travail, késako?
Reconnu par la Fédération des médecins suisses (FMH) depuis 2001, le titre de spécialiste en médecine du travail s’obtient après une formation post graduée dans ce domaine, au même titre que d’autres deviennent généralistes, pédiatres ou gynécologues. Au service de chaque collaboratrice et collaborateur, un médecin du travail va fournir des conseils, une orientation et un support dans les situations où le travail influe sur la santé et le bien-être, et réciproquement. «Quels que soient vos activités ou votre lieu de travail (laboratoire, salle de cours, atelier ou bureau), en cas de problématiques ou de doutes sur de risques liés à la santé au travail, n’hésitez pas à nous contacter. Nos consultations sont strictement confidentielles et soumises au secret médical. Neutre et indépendant dans notre appréciation médicale, notre activité est encadrée par un code de déontologie édicté par la FMH», précise Dr César Jaton.
Principalement actif dans la prévention, un médecin du travail va agir à plusieurs niveaux. Tout en amont, une analyse de la situation avec les potentiels risques physiques, biologiques, chimiques, ou psychosociaux est effectuée en collaboration les autres acteurs de la santé et sécurité au travail. Le but étant de les identifier et les rendre aussi acceptables que possible.
Si le risque est avéré et que malgré les moyens techniques, organisationnels et protection, une personne est quand même exposée de manière significative par exemple à un produit chimique ou à un agent biologique, des programmes de surveillance médicale seront mis en place via des consultations médicales régulières pour s’assurer de pouvoir détecter les collaboratrices ou collaborateurs plus vulnérables et repérer une éventuelle problématique de santé le plus précocement possible.
Finalement, dans le cas d’une atteinte à la santé (maladie, maladie professionnelle ou accident) ayant des répercussions en termes de limitations fonctionnelles ou d’incapacité de travail chez une employée ou un employé, le médecin du travail va, en collaboration notamment avec les services des RH, conseiller, orienter et prendre en charge ces personnes, sans se substituer au médecin traitant.
La collaboration entre les équipes RH et médecin du travail a d’ailleurs été clarifiée et étendue lors de la mise en place du processus de gestion des absences de sorte à soutenir les collaboratrices et collaborateurs ainsi que les responsables hiérarchiques en cas d’absence longue durée et de faciliter une réintégration ou reconversion.«Nous allons dans la mesure du possible adapter leur poste de travail et coordonner la communication sur les aspects médicaux, afin de favoriser le retour au travail dans les meilleures conditions possibles, continue-t-il. Notre rôle est très particulier : nous sommes à l’interface entre le réseau de soin, l’employeur et les assureurs.»