Des étudiants développent des solutions dans des écoles de Bangalore

Jean-André Davy-Guidicelli teste les prototypes de cloisons de séparation (image datant de février 2020, avant le Covid-19) © INSSINC/Vivian Ambrose

Jean-André Davy-Guidicelli teste les prototypes de cloisons de séparation (image datant de février 2020, avant le Covid-19) © INSSINC/Vivian Ambrose

Pour la deuxième édition de l’India Switzerland Social Innovation Camp (INSSINC), dix étudiants ont passé deux semaines en février à mettre au point des solutions multidimensionnelles pour faire face aux défis qui touchent des communautés défavorisées en Inde.

Dans le cadre du programme INSSINC, des étudiants en Master de différents domaines de l’EPFL, des étudiants de l’Université de Lausanne (UNIL) et des assistants de recherche du centre EPFL + ECAL Lab se sont rendus en Inde pendant les vacances universitaires de février. Ils ont mis à profit leurs diverses connaissances et compétences pour faire face à des défis pratiques, sociaux et technologiques dans deux écoles situées dans des camps de migrants juste en dehors de Bangalore.

Les solutions prototypées ne constituent toutefois qu’un des objectifs de ce programme unique en son genre: l’autre réside dans le précieux processus d’apprentissage qui mène à ces solutions. «Nous aimons dire qu’un prototype n’est pas un produit, mais un processus», résume Marc Laperrouza, coordinateur académique, chercheur et chargé de cours au Collège des Humanités (CDH) de l’EPFL.

Ces écoles à classe unique, mises sur pied par la fondation SELCO, partenaire de l’INSSINC, peuvent accueillir jusqu’à 60 élèves de tous âges. Souvent, il n’y a pas assez de place, de temps ni de ressources. Pour s’assurer que les solutions mises au point étaient applicables au-delà du contexte dans lequel elles avaient été envisagées, les trois groupes d’étudiants de Suisse ont chacun testé leurs prototypes dans les deux écoles.

Une nouvelle vision de l’innovation

Dans le cadre de leur projet, Dana Ghosn (Génie mécanique) et Jean-André Davy-Guidicelli (Science et ingénierie de l’environnement) se sont penchés sur le problème de l’encombrement. Ils ont repensé les espaces ouverts des écoles en utilisant des cloisons modulaires qui servent aussi de parois contre la lumière. Les cloisons, auxquelles on peut fixer des aimants ou des tableaux noirs, contribuent à réduire le bruit tout en encourageant les étudiants à effectuer des activités pédagogiques de manière autonome.

«Le principal point que je retiens de ce programme, c’est que l’innovation est bien plus liée à un impact social positif qu’au profit, souligne Dana Ghosn. J’avais tendance à penser l’innovation en termes de viabilité commerciale, sans me rendre compte qu’avec cette façon de voir les choses, on se concentre sur des personnes qui peuvent se payer l’innovation et on l’exclut pour certaines classes sociales. Je trouve important d’avoir appris comment allier une perspective sociale positive et des ambitions professionnelles.»

De leur côté, Valentine Calame (EPFL + ECAL Lab) et Amara Slaymaker (Science et technologie de l’énergie) ont tenté d’optimiser le travail des enseignants, qui passaient beaucoup de temps à archiver des données avec un crayon et du papier. Les étudiants ont constaté que la plupart des professeurs, même s’ils n’avaient pas accès à des ordinateurs, possédaient un smartphone. Ils ont donc créé une application personnalisée facile à utiliser pour simplifier les tâches administratives.

Enfin, Iscia Vos (Ingénierie physique) a travaillé avec Patricia Cavestany (Génie mécanique) et Romain Talou (EPFL + ECAL Lab) pour mettre au point un panneau d’affichage mobile, modulaire et lavable qui pourrait servir à présenter divers types de projets d’étudiants dans différents contextes. Cependant, la fonctionnalité n’était qu’un des objectifs de ce prototype.
«Nous nous sommes rendu compte que présenter le travail des étudiants augmenterait l’estime qu’ils ont d’eux ainsi que l’acceptation de l’école et des enseignants par leurs parents, ce qui influencerait alors la perception de l’instruction par la communauté», explique Romain Talou.

Une «convergence de solutions»

Marius Aeberli, coordinateur design de l’INSSINC qui a dirigé l’édition 2020, affirme que, cette année, les prototypes finaux sont le résultat d’une «convergence de solutions», car ils ont été sélectionnés à partir de plusieurs concepts initiaux fondés sur les résultats de tests sur le terrain.

Les organisateurs du programme œuvrent désormais pour s’assurer que ce processus de conception itératif unique en son genre puisse être appliqué à l’avenir à d’autres programmes d’étudiants, notamment grâce au programme Digital Resources for Instruction and Learning (DRIL) de l’EPFL.

«Le processus de conception de l’INSSINC, focalisé sur l’humain, est précieux pour le développement et le perfectionnement de l’innovation sociale, dans la mesure où il favorise l’intégration de nouveaux courants de pensée et de techniques pour faire face à des problèmes sociaux très complexes et bien ancrés», déclare Hilda Liswani, Business Development Manager chez Tech4Impact, partenaire de l’INSSINC.

A propos de l’INSSINC

L’INSSINC est un programme de collaboration avec un partenaire local en Inde, la fondation SELCO, qui œuvre pour apporter des solutions énergétiques aux communautés mal desservies. Le programme a également été rendu possible par le financement du canton de Vaud, ainsi que par des collaborations avec swissnex India et Tech4Impact.


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Test de l’application (image de février 2020, avant le Covid-19) © INSSINC/Vivian Ambrose
Test de l’application (image de février 2020, avant le Covid-19) © INSSINC/Vivian Ambrose
Romain Talou dans une des écoles (image de février 2020, avant le Covid-19) © INSSINC/Vivian Ambrose
Romain Talou dans une des écoles (image de février 2020, avant le Covid-19) © INSSINC/Vivian Ambrose
Les étudiants utilisent le panneau (image de février 2020 avant le Covid19) © INSSINC/Vivian Ambrose
Les étudiants utilisent le panneau (image de février 2020 avant le Covid19) © INSSINC/Vivian Ambrose

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