Des étudiants de l'EPFL révolutionnent la stérilisation médicale

La Steribox ©Jordane Vernet/Sterilux

La Steribox ©Jordane Vernet/Sterilux

Sterilux, une startup fondée par des étudiants de l’EPFL, a créé un système de stérilisation des outils médicaux pour les hôpitaux des pays en voie de développement.

Dans les hôpitaux modernes des pays du Nord, 5 à 10% des patients sont victimes d’une ou plusieurs infections. Dans les pays en voie de développement, ce risque lié aux soins médicaux est 2 à 20 fois plus élevé. Dans certains pays, la proportion de patients victimes d’une infection en milieu hospitalier peut même dépasser 25%. De plus, de nombreux hôpitaux des pays du Sud et dans les centres d’aide humanitaire doivent se contenter d’une simple désinfection du matériel médical, et le risque d’infections nosocomiales reste élevé. Aujourd’hui, une startup fondée par des étudiants de l’EPFL a développé un système de stérilisation portatif qui coûte une fraction de l’équipement conventionnel utilisé dans les hôpitaux.

Sterilux a été fondée par Marc Spaltenstein, qui vient d’obtenir son Master en Sciences et Technologies du Vivant à l’EPFL. Durant un stage auprès d’un fournisseur d’équipements médicaux à Neuchâtel, il a développé un moyen efficace de stériliser le matériel sur place, qui est devenu le système SteriBox.

La SteriBox est un récipient portatif qui peut à la fois stériliser et stocker du matériel médical sur le long terme. Il a été conçu par Jordane Vernet, diplômée de l’Ecole cantonale d’art de Lausanne (ECAL) et membre de Sterilux, et intègre la technologie de stérilisation développée par Marc Spaltenstein.

La boîte, qui a du verre de quartz sur le dessus, est placée dans une machine qui génère des rayons ultraviolets. Seule une petite quantité d’eau – moins d’un millilitre - est nécessaire pour chaque cycle de stérilisation. Concrètement, le système utilise les rayons ultraviolets pour changer l’oxygène en ozone.

Aucune préparation ou emballage des objets à stériliser n’est requis. Ils sont placés dans la SteriBox, puis les rayons ultraviolets passent à travers le verre, générant de l’ozone qui va stériliser l’équipement médical. Le processus simule le cycle oxygène-ozone de la stratosphère, où l’ozone convertit les rayons ultraviolets en chaleur. La stérilisation est encore améliorée par la génération de radicaux hydroxyles à partir de l’eau: ces oxydants puissants peuvent détruire même les microorganismes les plus résistants.

« Bien sûr, la SteriBox est seulement une composante de notre système, précise Marc Spaltenstein. Elle est insérée dans la station de contrôle qui contient les lampes UV, un système pour mesurer la concentration de l’ozone, une imprimante pour les rapports après chaque cycle de stérilisation, un micro-ordinateur, une batterie qui fournit trois jours d’autonomie électrique, et une tablette PC sur laquelle tourne le programme. »

Le processus total prend plusieurs heures, mais la machine n’a besoin d’être allumée que durant 5 minutes. Le système utilise mille fois moins d’eau et cent fois moins d’électricité qu’un autoclave conventionnel, et il coûte près de cent fois moins cher que le matériel moderne. Il est portatif, respectueux de l’environnement et sûr. Le système est contrôlé par un programme informatique développé par un autre étudiant de l’EPFL, Gabriel De Tiberge, dans le cadre de sa thèse de Master. Le design intelligent et efficace de la SteriBox a permis à Sterilux de remporter le James Dyson Award en 2015.

Stériliser le matériel chirurgical est une procédure de routine dans le secteur hospitalier privé, mais qui reste difficile à réaliser dans les hôpitaux publics des pays en développement ainsi que lors d’urgences médicales ou de catastrophes. Le système Sterilux est principalement destiné aux pays qui n’ont pas accès à un équipement de stérilisation conventionnel. Toutefois, il sera un outil essentiel dans les cas où une stérilisation médicale est requise sur le terrain, par exemple dans des cliniques temporaires ou des centres d’urgence.

Sterilux n’a aucun lien avec l’EPFL, mais deux de ses neufs membres sont diplômés de l’école et cinq sont actuellement étudiants sur le campus.

Vidéo: http://www.sterilux.ch/en/technology/video.html



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© Jordane Vernet/Sterilux
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