Des chercheurs d'ALPOLE obtiennent deux bourses de recherche de l'UE

La surveillance par drones pourra être utile aux gardiens des parcs nationaux. © Friedrich Reinhard

La surveillance par drones pourra être utile aux gardiens des parcs nationaux. © Friedrich Reinhard

Les chercheurs Devis Tuia et Tom Battin, du Pôle de recherche sur l’environnement alpin et polaire (ALPOLE) de l'EPFL, à Sion, ont obtenu un financement dans le cadre du programme Horizon de l'Union européenne (UE). Ce soutien est destiné à parrainer des doctorantes et doctorants au sein d'un réseau européen et permet de se lancer en toute confiance dans des projets à fort enjeu.

Le programme Marie Skłodowska-Curie Actions Doctoral Networks est mis en place pour encourager la mobilité des doctorantes et doctorants et joue un rôle central dans la recherche européenne. Il finance les échanges de scientifiques, les salaires et les recherches de thèses dans différents laboratoires d'universités européennes. En Suisse, le financement est alloué par le Secrétariat d'Etat à la formation, à la recherche et à l'innovation (SEFRI).

Récemment, deux laboratoires du Pôle de recherche sur l’environnement alpin et polaire (ALPOLE), situé à l’EPFL Valais Wallis, ont obtenu ce précieux soutien financier. Ils utiliseront les fonds pour poursuivre leurs recherches, attirer des talents au sein d'ALPOLE et envoyer des doctorantes et doctorants à l'étranger, permettant ainsi aux directeurs de laboratoire d'envisager l'avenir avec confiance. La concurrence pour ce financement de l'Union européenne est intense, car il finance 13 doctorantes et doctorants par réseau. ALPOLE se distingue par le fait que deux professeurs – Devis Tuia et Tom Battin - ont chacun obtenu une bourse.

Devis Tuia. © EPFL

Quand les drones aident à protéger la faune et à lutter contre le braconnage

Les parcs nationaux jouent un rôle essentiel dans la préservation des espèces menacées et la résolution de la problématique environnementale mondiale. Mais la surveillance, le contrôle et la protection de la faune sur de si vastes distances s'avèrent aussi complexes qu'énergivores. Sans parler des coûts élevés et des dangers que représentent pour les gardes forestiers les braconniers et les animaux qui n'aiment pas être dérangés. Dans ce cas, la technologie des drones peut constituer un outil des plus utiles. Devis Tuia, professeur associé et responsable du Laboratoire de science computationnelle pour l’environnement et l’observation de la Terre (ECEO), utilise des drones pour l'imagerie depuis des années.

«Cette subvention destinée à financer une thèse de doctorat de trois ans dans notre laboratoire nous permettra de nous concentrer sur notre projet WildDrone que nous lancerons en janvier 2023, aux côtés de partenaires de toute l'Europe, en Namibie et au Kenya. Les parcs animaliers de ces pays sont confrontés à des problèmes écologiques majeurs. Nous avons développé une technologie de drone pour les aider», explique Devis Tuia. «En plus d'optimiser les drones pour des missions spécifiques, nous travaillons également sur un système d'intelligence artificielle capable de détecter les populations animales que les gardes forestiers veulent suivre. Notre objectif est de créer un modèle qui puisse être reproduit tout en tenant compte des différents environnements de chaque parc.» Le projet est dirigé par l'université du Danemark du Sud, avec des partenaires du MPI de Constance, de l'Université de Bristol et de l'Université de Munster, entre autres.

Tom Battin. © Alain Herzog/EPFL

Examiner de plus près le microbiome des glaciers

Tom Battin, responsable du Laboratoire de recherche en écosystèmes fluviaux (RIVER), s'intéresse de près à l'écologie et à la biogéochimie des rivières de montagne. Son groupe de recherche tente de comprendre l'impact du changement global sur les processus physiques, chimiques et biologiques des écosystèmes fluviaux. Ces recherches sont clairement liées aux efforts déployés dans les problématiques du changement climatique et de la fonte des glaciers. Tom Battin utilisera ce financement pour soutenir un projet de thèse de doctorat de trois ans mené par une étudiante ou un étudiant en échange dans son laboratoire. «La personne engagée dans le cadre de cette subvention travaillera au sein du ‘Centre of Glacial Biome Doctoral Network’ (ICEBIO), qui est dirigé par l'Université d'Aarhus, au Danemark, avec des partenaires de l'Université de Bristol, de l'Université Arctique de Norvège, de l'Université d'Innsbruck et du GFZ de Potsdam, par exemple. L’ICEBIO étudiera le microbiome de la glace dans les Alpes suisses, au Pamir ainsi que sur la calotte glaciaire du Groenland», explique Tom Battin.