Des arbres pour améliorer le bien-être sur le campus
Dans une volonté d’adapter les espaces extérieurs aux changements climatiques, d’enrichir la biodiversité et d’augmenter le confort de la communauté EPFL, plusieurs centaines d’arbres et arbustes ont été plantés cet hiver.
Avec ses bâtiments iconiques qui ont poussé sur le campus d’Ecublens au fil des ans, l’EPFL s’est progressivement éloignée de la nature, un sentiment renforcé par la construction en cours et à venir de nouveaux édifices, comme l’ensemble dédié à la RTS à l’est ou l’Advanced Sciences Building (ASB) prévu à l’ouest. Cette densification est aujourd’hui accompagnée d’une réflexion et d’actions concrètes pour ramener du végétal sur les espaces libres. Ce mouvement fait partie des ambitions de la Stratégie Climat et Durabilité de l’EPFL, dont l’un des objectifs est de s’approcher d’un indice de 30% de canopée d’ici 2030.
Entre février et mars 2023, pas moins de 200 arbres de trente essences différentes, 450 arbustes et 30 fruitiers ont été plantés sur le campus sous la direction du groupe Espaces extérieurs de l’unité Durabilité à la Vice-présidence pour la transformation responsable (VPT). Ces plantations s’ajoutent aux 82 arbres en pot déjà installés sur le campus, courant 2022, dans le cadre du projet Campus Piéton, et qui seront plantés ultérieurement, une fois les travaux achevés dans le périmètre concerné. En 2019, pour les 50 ans de l’EPFL, une première série de cinquante arbres avaient en outre déjà fait leur apparition.
Planter au bon endroit
« L’idée est de planter au bon endroit, en prenant en compte les enjeux climatiques et écologiques, paysagers, patrimoniaux et sociaux », détaille François Dupuy, architecte paysagiste en charge de l’équipe. Un campus résilient ne se conçoit selon lui « qu’au bénéfice d’une arborisation généreuse à transmettre aux futures usagères et usagers ».
D’ici 2070, on peut s’attendre en effet à ce que le climat de Lausanne ressemble à celui des Balkans aujourd’hui. Le choix des essences a donc été fait pour permettre aux arbres de prospérer dans les décennies à venir, avec un mélange d’espèces indigènes, du bassin méditerranéen et du sud-est de l’Europe, toutes élevées localement. Il faudra attendre vingt ans pour que ces arbres atteignent leur pleine maturité, et poursuivre les plantations de manière continue au cours des quinze prochaines années pour améliorer significativement le climat du campus, déjà marqué aujourd’hui par trop d’espaces bétonnés et imperméables.
« L’arbre est un amortisseur climatique qui atténue les îlots de chaleur et les risques d’inondation, poursuit François Dupuy. La canopée absorbe le CO₂ tout en diffusant de la vapeur d’eau. Ce processus rafraîchit l’air ambiant. A l’ombre d’un arbre, la température est abaissée d’au moins 5°C. Une disposition stratégique des arbres peut donc réduire la température de l’air d’une zone urbanisée de 2°C à 8°C. »
Corridor écologique
Au-delà du climat, la présence des arbres sur le campus offre de multiples bénéfices, ajoute le responsable : ils sont bénéfiques pour la santé, améliorent le cadre de vie et contribuent au lien social ; ils marquent le paysage et, de plus, favorisent la biodiversité en servant de corridor écologique pour les oiseaux et les petits mammifères.
Le choix des emplacements a été fait en prenant en compte tous ces paramètres, ainsi que les contraintes du fonctionnement du campus, comme la circulation pour les livraisons, l’entretien des façades, ou encore les événements festifs nécessitant de grands espaces, tel que le festival Balélec, pour ne citer que celui-ci.
Les principaux endroits choisis pour cette première étape de plantation sont le sud et l’ouest du Rolex Learning Center, près de la route cantonale et de la place Cosandey, le chemin Maryam Mirzakhani, à l’ouest d’EPFL Pavilions, ainsi que plusieurs zones au nord du campus, le long de la route de la Sorge et de l’avenue Forel, notamment aux abords des parkings Rivier et Forel.
La parcelle du campus, d’une superficie de 591'621 m2, comprend aujourd’hui environ 1300 arbres, ainsi que des surfaces forestières d’environ 39’000 m2. Le tout représente moins de 18% de couverture de canopée. Pour atteindre les 30%, il est estimé qu’il faudrait avoir sur le campus au moins 2500 arbres adultes avec une couronne de 10 mètres diamètre.
« Notre stratégie de mise en œuvre associe une attitude volontariste à une approche opportuniste. L’arborisation doit à la fois être le moteur de projets nouveaux, et s’insérer dans tous les chantiers offrant des opportunités de plantation », conclut François Dupuy.