«Dans notre famille, on a toujours eu l'esprit entrepreneurial»

Gustave Lapierre a fondé une start-up prometteuse autour de l’analyse de données textuelles par l’IA - 2025 EPFL/Alain Herzog - CC-BY-SA 4.0
Gustave Lapierre est un entrepreneur extrêmement alerte. Il a fondé, avec son jeune frère et des amis, une start-up prometteuse autour de l’analyse de données textuelles par l’IA. Le programme Blaze leur a ouvert l’écosystème des entreprises technologiques et la subvention qui l’accompagne leur a permis de se lancer.
Lorsque l’on retrouve Gustave, il est en pleine révision ; une semaine nous sépare de ses examens de dernière année Bachelor en génie mécanique. Le jeune homme originaire de la région parisienne ne semble pas stressé pour autant. « Ça fait beaucoup de nuits de travail qui se terminent vers quatre-cinq heures… Mais ça va ! » s’amuse-t-il. Il semble déjà savoir gérer le stress avec une aisance assez bluffante, pour pour son jeune âge. Depuis la seconde année de son cursus, il tient de front études à l’EPFL et BoundaryAi, la startup qu’il a montée avec son petit frère et plusieurs amis répartis entre la Suisse, la France et le Canada.
Tout commence début 2023 ; son frère, lui-même en business et management à l’université McGill au Canada, lui demande son aide pour faire du codage dans un projet auquel il collabore avec plusieurs collègues sur place. « Lorsque j’ai découvert le potentiel de leur idée, j’ai tout de suite eu envie de faire partie de l’aventure ! » Il les rejoint ainsi dans la foulée.
Quelle est donc l’idée qui l’a tout de suite attiré ? « Notre technologie vise à simplifier l'analyse des données textuelles à l'aide de l'intelligence artificielle. Elle permet de résumer des textes qualitatifs et d'extraire rapidement des points d'intérêt spécifiques ». Cette innovation est particulièrement utile pour les entreprises et institutions réalisant des sondages à grande échelle.
L’idée est là… Mais comment trouver un marché, par où commencer ? C’est là que l’introduction au programme Blaze a été un véritable tournant pour la petite équipe internationale. « Ça nous a permis de mettre le pied dans l’écosystème des start-up suisses. Premièrement grâce aux ateliers, qui nous ont apporté une culture générale de tout ce qu’il faut savoir lorsque l’on monte son entreprise dans le domaine de la Tech, et surtout, ça nous connecte au réseau. En plus, cela donne une crédibilité indéniable lorsque l’on s’adresse à la clientèle ou des investisseuses et investisseurs potentiels ».
Gustave et ses acolytes ont donc appris à monter un business plan, les bases légales, et à pitcher leur idée. Puis, ils ont pu bénéficier des CHF 10’000 que peuvent obtenir, sur dossier, les participantes et participants. « Ça nous a clairement lancé. On a pu payer des codeurs indépendants, une campagne de marketing, les frais légaux. »
Aujourd’hui ? « Notre produit a intéressé des personnes aussi diverses qu’un cabinet de consulting au Québec, une ville du Jersey ou une université en Angleterre… Mais avant tout ça, il faut que je termine mes examens, quand même », sourit-il.
C’est vrai qu’avec son aplomb, on avait oublié l’espace de quelques minutes que cet entrepreneur n’a pas encore son Bachelor.