Concevoir des liens entre microtechnologies et nanosciences

Le Conseil des écoles polytechniques fédérales a nommé, le 17 mai 2001, M. Juergen Brugger professeur assistant "tenure-track" en procédés de microfabrication sur silicium au Département de microtechnique/ domaine des sciences et techniques de l'ingénieur de l'EPFL. La nomination de M. Brugger, dont le profil réunit des compétences de premier ordre en micro-usinage et nanotechnologie, symbolise une des nouvelles orientations de l’Ecole vers les recherches transdisciplinaires.

Originaire de Rheinfelden/Allemagne, M. Brugger est né en 1963. Il obtient son diplôme d'électronique-physique en 1990 et sa thèse de doctorat en 1995 à l'Université de Neuchâtel. Durant cette même période, il développe des micro-outils pour les microscopes à sondes locales ; il est alors invité aux laboratoires de recherches centrales de Hitachi à Tokyo. De 1995 à 1999, M. Brugger travaille au laboratoire de recherche d'IBM Rüeschlikon dans le développement de mémoires à ultra-haute résolution. Dès 1999, M. Brugger collabore avec l'institut de recherche "MESA+" à l'Université de Twente aux Pays-Bas, où il dirige le Programme "NanoLink" (programme de recherche interdisciplinaire comprenant (bio)physique, chimie, ingénierie électronique et micromécanique, dont le but est de développer de nouvelles stratégies de structuration et de manipulation de nanoparticules et molécules individuelles). Dès avril 2000, il est nommé "Associate professor" de la même université. M. Brugger est régulièrement sollicité pour des congrès internationaux; il est membre du comité éditorial du "Journal de Nanoscience et Nanotechnology". Il participe activement à des projets de l'Union Européenne et y est aussi sollicité en tant qu'évaluateur de projets. Il a 9 brevets internationaux à son actif.

Le groupe du Professeur Brugger étudiera de nouvelles méthodes pour créer et mettre en oeuvre des microstructures et des outils permettant de lier les microtechniques et les nanosciences. Il mènera des recherches dans le domaine de la miniaturisation afin de construire des microsystèmes de dimension inférieure au micromètre (nano-electro-mechanical-system ou NEMS). Pour ceci, l'approche classique de micro- et nano-usinage (TopDown) est raffinée et combinée avec de nouveaux concepts d'auto-assemblage utilisant des forces naturelles (Bottom Up). Cette approche est essentielle pour proposer des méthodes d'interconnections à coût réduit avec des tolérances à l'échelle nanométrique. La disponibilité de telles structures et outils permettra de nouveaux types d'expériences en recherche fondamentale et appliquée. Elle préparera également les capteurs et actionneurs miniaturisés et intégrés de l'avenir.

Le nouveau concept de "tenure-track" à l'EPFL permet de proposer plus rapidement des perspectives de carrières concurrentielles aux scientifiques les plus prometteurs au niveau international. Cette nomination s’inscrit dans le redéploiement stratégique proposé par l’EPFL, qui vient d'être accepté par le Conseil des EPF. Les douze départements de recherche et de formation évolueront vers six domaines à géométrie plus souple, permettant ainsi d’ouvrir les frontières entre sciences du vivant, sciences de l’ingénieur et sciences de base.