«Cette formation crée un pont entre les ingénieur·es et l'industrie»

© 2022 EPFL

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Chloé Carrière nous dit pourquoi le Master en Management, Technologie et Entreprenariat (MTE) lui a ouvert de nouvelles perspectives professionnelles dans le milieu spatial.

«Une des meilleures décisions de ma vie a été de venir étudier à l’EPFL. Une autre est de m’être m’inscrite au Master en Management, Technologie et Entrepreneuriat (MTE).» Chloé Carrière ne tarit pas d’éloges sur cette formation qu’elle est en train d’achever au sein du Collège du management de la technologie. La jeune femme qui se rêvait astrophysicienne depuis son adolescence a désormais de nouvelles ambitions professionnelles après ses années d’études très actives sur le campus lausannois.
L’étudiante de 24 ans est un visage bien connu de la communauté de l’EPFL puisqu’elle est à l’origine du Chloé Galatic show: une quinzaine de capsules vidéo de vulgarisation scientifique qu’elle a animées dans sa fusée virtuelle en tenue de cosmonaute argentée pendant deux ans sur la chaîne YouTube de l’institution vaudoise.
Tout ce qui touche de près ou de loin à l’espace passionne cette Française originaire de Dijon arrivée en Suisse pour suivre un Bachelor en physique. «En parallèle de mes études, j’ai monté deux associations (Asclepios et Space@yourService ) où je faisais beaucoup de gestion de projets en lien avec le spatial. Je m’y suis sentie bien plus épanouie qu’en étudiant la physique fondamentale», explique-t-elle derrière son écran d’ordinateur depuis Rome où elle termine son stage de fin d’études.


Beaucoup de pratique
À l’heure de choisir son Master, elle s’oriente rapidement vers le MTE. «Je n’ai rien trouvé de comparable à l’étranger et c’était pile ce qui me convenait et qui répondait à mes ambitions et mes capacités.» Déterminée à conjuguer sa passion à ses études, elle obtient une dérogation de ses professeurs qui l’autorisent à ce que son mineur (le volet technique de la formation) ne soit pas la physique qu’elle a étudiée jusque-là, mais bien la technologie spatiale.

Le Master propose des matières que j’ai facilement assimilées, car je comprenais rapidement ce qu’on me demandait et je prenais beaucoup de plaisir à les appliquer.

Chloé Carrière, étudiante au Collège du management de la technologie

La jeune scientifique a le sens de la formule pour décrire son cursus académique et sa future carrière professionnelle. «J’apprends le management de projet spatial. Quand on voit par exemple à la télévision des satellites qui sont envoyés dans l’espace, il y a derrière des ingénieur·es pour construire ces engins spatiaux. Mais il y en a d’autres, dont je ferai partie, qui travaillent au niveau stratégique et qui dirigent les équipes de manière à ce que la mission atteigne ses objectifs dans un budget et un temps donnés.» Ces multiples compétences, elle les doit, dit-elle, à la variété des cours proposés, que ce soit de la statistique, de la probabilité, les bases de l’entrepreneuriat, de l’innovation ou de la finance.
«Le Master en MTE permet de créer un pont avec l’industrie. Il propose des matières que j’ai facilement assimilées, car je comprenais rapidement ce qu’on me demandait et je prenais beaucoup de plaisir à les appliquer». Contrairement aux formations en management du même type, le MTE réunit exclusivement des ingénieur·es. Un plus pour la jeune femme qui apprécie de parler le même langage que ses collègues.

Accident à mi-parcours
La formation orientée pratique lui a permis de confronter ses idées avec d’autres étudiants aux intérêts totalement différents. «C’était super enrichissant de développer des projets en commun dans un contexte multiculturel.» Pourtant, à mi-parcours académique, Chloé Carrière a bien failli abandonner si son mental à toute épreuve n’avait pas été le plus fort. En pleine période d’examen, l’étudiante est victime d’un accident. Un débris de verre d’une bouteille de champagne atterrit dans son œil. «Grâce à une prise en charge médicale rapide, je n’ai pas perdu la vue. Aujourd’hui, je ne vois qu’à 30% de mon œil gauche. C’est mieux que rien, dit-elle sans se départir de son sourire. Je pense être résiliente et cette expérience m’a fait beaucoup grandir.» L’incident n’aura repoussé sa formation que de six mois.
Aujourd’hui, son regard se tourne vers l’avenir et la finalisation de son stage qu’elle réalise, sans grande surprise, à l’Agence spatiale européenne (ESA), qu’elle convoite depuis son adolescence. Un recrutement express – une semaine après l’envoi de sa candidature, elle recevait une réponse positive – qui lui permet de mettre en pratique son nouveau savoir-faire dans le département de l’agence dédié à l’innovation à Rome.
Entre ses visites à sa famille à Dijon, son mari à Lausanne et son activité indépendante dans le domaine de la communication scientifique, la globe-trotteuse n’a pas eu le temps de se mettre à l’italien. Pour décompresser, elle privilégie sa passion sportive et artistique, la pole dance, découverte à son arrivée en Suisse après de nombreuses années de danse à haut niveau. «Une fois le Master et son tourbillon terminé, je vais prendre un peu de temps pour moi, changer de rythme et adapter ma trajectoire », dit-elle avec déjà mille idées en tête pour sa future carrière.