Bicycle Therapeutics, spin-off de l'EPFL, entre au Nasdaq
Bicycle Therapeutics, spin-off de l’EPFL a annoncé son entrée en bourse mercredi soir, levant ainsi 60,6 millions de dollars pour poursuivre ses essais cliniques de médicaments autour du cancer. Avant elle, deux autres start-up de l’École avaient fait le grand pas : Logitech et Biocartis.
Après Logitech et Biocartis, Bicycle Therapeutics devient la troisième spin-off de l’EPFL cotée en bourse. Cette IPO a fait grimper son capital de 60,6 millions de dollars, une rentrée d’argent qui lui permettra notamment de poursuivre les essais cliniques en cours pour un premier traitement contre le cancer.
« Les entrées en bourse de sociétés européennes sont très rares. Or le campus lausannois compte désormais trois IPO d’entreprises fondées autour de technologies développées par des chercheurs de l’École, souligne Hervé Lebret, responsable de l’unité start-up à l’EPFL. Ces sorties sont un peu la cerise sur le gâteau, puisqu’en général il s’agit plutôt d’acquisitions comme cela a été le cas pour Faceshift, Lemoptix ou plus récemment Darix. » Depuis sa fondation en 2009 en Grande-Bretagne, Bicycle a levé près de 116 millions de dollars.
Bicycle Therapeutics développe des medicaments basés sur des chaines d’acides aminés appelés peptides qui forment deux boucles – d’où le nom de l’entreprise-, ce qui stabilise leur géométrie. Elles ont la particularité de se lier à pratiquement n'importe quelle structure biologique, dont les protéines, et de modifier leur fonction. Capables d’agir sur la cible en laissant les cellules saines intactes, elles peuvent par exemple s’arrimer sur une protéine d’une cellule tumorale et freiner sa croissance, sans affecter les tissus avoisinant. Ces thérapies semblent avoir un vaste champ d’application: le cancer, mais aussi des maladies respiratoires, cardiovasculaires, métaboliques, mentales ou encore l’hémophilie. Basée à Cambridge, cette start-up exploite un savoir faire et une licence de l'EPFL.
Christian Heinis, aujourd’hui professeur à l’EPFL, a donc probablement vu juste lorsqu’il a eu l’idée, lors de son post-doc au MRC (Medical Research Council, Laboratory of Molecular Biology, Cambridge, UK), de développer cette structure moléculaire offrant aux protéines une possibilité de liaison similaire à celle des anticorps, mais de beaucoup plus petite taille, afin de permettre une diffusion tissulaire efficace et une production par synthèse chimique. Ce chercheur, en collaboration avec Sir Greg Winter, désormais retraité de l’Université de Cambridge et prix Nobel de chimie 2018, a également mis au point une technique pour isoler les peptides bicycliques se liant efficacement à une gamme cliniquement pertinente de cibles. Actuellement, il poursuit ses recherches dans ce domaine au Laboratoire de protéines et peptides thérapeutiques (LPPT) de l’EPFL.