BamX! reprend vie et s'habille en vert
Une collaboration entre le laboratoire du professeur Mark Pauly de la faculté IC et une équipe de la Vice-présidence pour la transformation responsable offre un pavillon végétal au campus d’Ecublens.
Une étrange créature a poussé juste avant l’été au cœur du campus EPFL. Faite de bambou et née de savants calculs informatiques, elle a repris vie après une période d’hibernation. Doublement repris vie, puisque des végétaux ont même commencé à grimper le long de ses neuf pattes.
Initialement présentée en septembre 2022 dans le hall du bâtiment SG, elle est le fruit d’une coopération entre le professeur Mark Pauly du Laboratoire d'informatique géométrique et l’artiste britannique Alison Grace Martin. Au moment de dévoiler ce projet, le Prof. Pauly avait émis le souhait que la structure trouve d’autres applications sur le campus. C’est chose faite sur l’Avenue Piccard.
Stockée en plusieurs morceaux, la structure a été raccordée et redéployée au pied du bâtiment BI. Grâce à la collaboration de l’unité Durabilité, BamX! a été ancré dans des air-pots semés de plusieurs plantes, choisies tout spécialement pour s’adapter au projet: mélange de grimpantes pour créer un ombrage et de vivaces pour recouvrir les pots, cette végétation va peu à peu recouvrir l’installation et en faire un pavillon vivant et accueillant.
Plantes grimpantes et vivaces
«Sur ce lieu d’expérimentation, nous avons planté de la clématite, du saule, des catananches bleues, du houblon, des capucines, des roses trémières, des molènes, et même des calebasses pour tester différents mélanges et effets», détaille Alexandre St-Amour, membre de l’équipe Espaces extérieurs.
A la prochaine rentrée académique de septembre, le chargé de projet s’attend à voir le houblon commencer à donner un peu d’ombre, puis pendant l’automne il espère que les courges auront prospéré dans cette expérience «d’urbanisme nourricier».
Selon lui, toutes les essences devraient bien s’adapter à une culture hors-sol, résister aux variations d’arrosage et d’ensoleillement et nécessiter peu d’entretien. De plus, les fleurs colorées entreront en dialogue avec la façade multicolore du BI, avec des périodes de floraison réparties sur plusieurs saisons.
«Il y a un côté expérimental avec ces air-pots: sur un campus aussi minéral que celui de l’EPFL, comment apporter une ombre naturelle autrement qu’avec des arbres?», partage Alexandre St-Amour. Le fait que BamX! soit réinstallé sur le périmètre du projet Campus Piéton a aussi du sens, ajoute-t-il.
Cela permet de mettre en valeur la recherche des sections de l’EPFL, d’en faire profiter notre communauté et de montrer ce que peut être un véritable campus vivant.
Le professeur Pauly abonde dans ce sens: «Je suis très heureux que notre démonstrateur de recherche BamX! ait trouvé une seconde vie sur le campus de l'EPFL. Avec ce projet, nous voulons démontrer que les matériaux naturels, en l'occurrence les lamelles de bambou brut non traitées, peuvent être utilisés pour concevoir des systèmes structurels avancés. BamX! est un exemple de symbiose entre l'artisanat raffiné du tissage et la modélisation informatique avancée qui, nous l'espérons, créera de nouvelles opportunités pour la conception durable dans l'architecture.»
La suite sera intéressante à observer: ancré juste devant l’entrée de la future Maison de la Mobilité, qui accueillera à partir d’octobre 2023 les services des tl et de l’agence de voyage centrale de l’EPFL, BamX! est destiné à devenir de plus en plus vert. Des discussions sont en cours pour que le Festival Balélec, qui agite chaque mois de mai les allées du campus, fasse de la structure une partie intégrante de son dispositif d’accueil, tout en protégeant ses ramures des assauts du public.
D’ici là, la créature aura bien évolué. Qui sera la plus déchaînée, entre elle et les festivaliers?