«Avant l'EPFL, la natation synchronisée était au centre de ma vie»

Visage d'Alice Ponsar dans l'eau. DR

Visage d'Alice Ponsar dans l'eau. DR

Alice Ponsar est entrée à l’EPFL il y a trois ans en tant que sportive d’élite en natation synchronisée. Aujourd’hui, la nageuse et l’étudiante en systèmes de communication doivent trouver un équilibre.

La Comen cup en jeunesse à Séville en 2018, la coupe Méditerranée à Genève, puis les Championnats du monde jeunesse en Slovaquie en 2019. Les Championnats du monde à Budapest en élite, en 2022, suivis des Championnats du monde junior au Québec, et en 2023 des Jeux européens en Pologne. Du haut de ses 20 ans, Alice Ponsar a pu, lors de ses nombreuses compétitions, allier l’adrénaline sportive et le goût des voyages.

C’est d’ailleurs en vacances que la petite Alice, alors âgée de 7 ans, et sa grande sœur sont tombées en admiration devant les superbes plongeons d’une jeune fille inconnue. Elles voulaient faire de même. «Je lui ai demandé où elle s’entraînait, elle m’a répondu qu’elle faisait de la natation synchronisée et c’est comme ça que j’ai commencé avec ma sœur. Ça n’a pas été tout de suite la passion, j’étais dans la moyenne, petit à petit j’ai progressé.»

Alice Ponsar en duo aux Championnats du monde junior au Québec. 2022/DR

Si sa sœur décide d’arrêter la natation lorsqu’elle commence ses études supérieures, la cadette, membre de l’équipe suisse, continue à s’entraîner dans le club de Morges Natation. Alice poursuit les sélections de la Fédération Swiss Aquatics qui demande de très bonnes dispositions athlétiques sur terre comme dans l’eau.

Choisie avec une trentaine d’autres nageuses, elle intègre les camps d’entraînement qui permettent de créer les futures équipes nationales, celles qui participeront aux Championnats d’Europe et Championnats du Monde.

«Les équipes sont composées de nageuses venant de tous les clubs de Suisse, précise l’étudiante en systèmes de communication à l’EPFL. Contrairement aux autres pays qui consolident leurs équipes sur plusieurs années, en Suisse il y a chaque année des changements, parfois un nouveau coach, et souvent quelques nouvelles nageuses. Pour nous, devoir s’adapter à de nouvelles configurations est un défi supplémentaire.»

Classe le matin, sport l’après-midi

Concilier compétitions et études secondaires n’a pas posé de problème à la jeune nageuse qui a fréquenté le gymnase Auguste Piccard à Ouchy. L’école particulière accueille notamment quelque 250 élèves artistes ou sportifs d'élite, leur permettant de marier études et passion. «J'ai toujours pu suivre mes cours tout en continuant mes entraînements de natation, à raison de 20 heures par semaine. C'était un rythme soutenu qui me plaisait beaucoup. Bien sûr, cela impliquait plus de travail à la maison, mais je n'éprouvais pas trop de difficultés à l'école à ce niveau-là.» Après le gymnase et l’obtention de sa maturité en maths-physique, Alice désire poursuivre des études supérieures, une suite logique même si à cette époque-là, la «synchro» était au centre de sa vie plus que les études.

Alice Ponsar exécute une figure dans l'eau. DR

«La natation synchronisée est avant tout un sport d'équipe, même si je participe à des compétitions en solo. Il y a une forte cohésion entre les membres de l'équipe, cela crée de nombreux liens. Ce qui me plaît également, c'est l'aspect très artistique de ce sport aquatique. Il offre une possibilité d'expression unique dans l'eau, combinant force physique et grâce artistique, de la pointe des pieds jusqu'au bout des doigts. Bien sûr, cela exige un dépassement de soi constant.» Son entrée à l’EPFL va lui demander un engagement encore plus grand.

Compétition de nage synchronisée en équipe. © l.i.J. Cieslikowscy

Mon année propédeutique m’a pris trois ans: 5 semestres.

«J’ai toujours aimé les maths à l’école… moins la physique, poursuit l’étudiante. C’est ce qui m’a retenue initialement de choisir l’EPFL. Finalement, je me suis dit que ce n’était pas parce que je n’aimais pas la physique au gymnase que je n’allais pas l’aimer à l’EPFL. Mais, je confirme, ce n’est pas mon cours préféré.»

Mener de front sport d’élite et études universitaires ne vont pas de soi. Alice a dû slalomer entre compétitions et examens, devant parfois sauter un semestre pour s’entraîner. «Du coup, je n’avais pas de moyenne au premier semestre, car je n’avais pas travaillé toutes les branches. L’année suivante, j’ai effectué l’autre moitié puis l’année d’après la moitié du 2ème semestre.» Ainsi de suite avec des trous d’un semestre pour pouvoir participer aux compétitions.

Alice Ponsar en compétition solo aux Championnats du monde junior au Québec. 2022/DR

Aujourd’hui, Alice a décidé de regarder les choses avec un œil plus pragmatique après ses derniers championnats suisses où elle a obtenu une médaille d’or. «Je vais en principe arrêter les compétitions dès la rentrée prochaine et me consacrer à mes études. La Suisse n’est pas la meilleure nation dans le domaine de la natation synchronisée. La Chine ou les États-Unis sont très forts. Je me dis que cela ne m’amènera pas plus loin que ce que j’ai déjà réalisé et j’en suis déjà très fière. Cette année, j’ai commencé à entraîner des nageuses entre 13 et 18 ans dans mon club.»

Médaille d'or en équipe. DR
  • Championnat Suisse Elites – Avril 2023: médaille de bronze en solo libre, 4ème en solo technique et médailles d’or en groupe Libre et en groupe technique Elites
  • Swiss Youth – Avril 2023: médaille d’or en solo libre et argent en solo technique
  • Championnats Suisse Espoirs - Juin 2023: médaille d’or en solo libre et argent en solo technique, et or en groupe technique.
  • Championnat Suisse Elites – Avril 2024: médaille d’or en acrobatique Elites

Auteur: Sandy Evangelista

Source: Informatique et Communications | IC

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